L’Esplanade Riel offrira bientôt une ambiance et des saveurs rappelant la France. La Crêperie du pont ouvrira en effet ses portes le 24 mai 2012.

La Liberté ÉCONOMIE
Trévor et Stéphane Wild sur le perron de leur nouvelle crêperie à emporter, la Crêperie du pont.

Après des années de préparation et de défis techniques à résoudre, le troisième et dernier kiosque sur le pont Provencher abritera, dès le 24 mai prochain, la nouvelle Crêperie du pont, gérée par le Français, Trévor Wild, dont les parents tiennent le restaurant français Chez Sophie à Saint-Boniface. (1)

« On va servir des crêpes à la française à emporter, faites maison, très fines, annonce-t-il. On en fera au sucre, au chocolat, à la confiture, au sirop d’érable et au miel. On vendra aussi de grosses gaufres belges, quatre sortes de cafés, et des glaces à l’italienne. »

Trévor Wild sera aidé d’un employé, qu’il formera à l’art de faire des crêpes. « Tout est prêt, assure le jeune gérant de 20 ans. On attend les premiers clients avec impatience. C’est un peu stressant, mais gérer la crêperie sera pour moi une très bonne expérience de travail, et ce sera l’opportunité de faire partie de la communauté. »

À l’origine du projet, le directeur général d’Entreprises Riel, Normand Gousseau, qui gère les kiosques sur l’Esplanade Riel, confie qu’« on est allés chercher la famille Wild directement pour tenir la crêperie. On voulait un retour aux racines françaises, avec la qualité et le service en français ».

De longue date

Le projet d’ouvrir une crêperie sur le pont Provencher tenait à cœur à Normand Gousseau depuis 2003. Les kiosques en français sur l’Esplanade Riel permettent de marquer l’entrée dans le quartier francophone de Winnipeg, Saint-Boniface.

« J’avais toujours dit qu’on devrait y installer une crêperie, raconte Normand Gousseau. C’est très français et tout le monde a vu cela comme quelque chose qui aura du succès. Au début, on voulait en construire une grosse, mais finalement on a abandonné car on ne voulait pas que ça coupe la vue sur Saint-Boniface. » C’est finalement la formule du kiosque à emporter qui a retenu l’attention d’Entreprises Riel, malgré les défis. Entre autres, « le financement était un défi car il nous fallait une infrastructure spéciale pour l’eau et l’égout, explique Normand Gousseau. C’est assez unique de faire une crêperie dans un kiosque, sur un pont. Tout le système était à inventer! »

L’infrastructure a finalement coûté plus de 80 000 $, financés par Entreprises Riel et la Ville de Winnipeg. Le système d’eau et d’égout relie le kiosque au coin des rues Masson et Taché, en passant sous terre et sous le pont, puis en remontant à travers le pont sous le kiosque. Les travaux ont par ailleurs été réalisés en quasi-totalité par des entreprises franco-manitobaines.

« Une fois le système inventé, ce n’était pas difficile de faire venir l’eau jusqu’au kiosque, assure Normand Gousseau. Toutefois, les travaux ont duré longtemps à cause de l’inondation de 2011. On n’a pas pu travailler avant le 28 août! On est soulagés maintenant de pouvoir enfin ouvrir. »

Quelles retombées?

L’investissement était aussi important pour le restaurant Chez Sophie, qui finance tout l’équipement. « On a dû tout acheter ou louer, raconte le propriétaire et chef du restaurant Chez Sophie, et père de Trévor Wild, Stéphane Wild. On a fait venir des machines qui viennent d’Europe, de vraies crêpières bretonnes. On a déjà accumulé près de 6 000 $ d’investissement en équipement. »

La famille Wild comptait par ailleurs sur le Musée des droits de la personne (MCDP) pour amener des clients à la Crêperie du pont, mais elle devra trouver d’autres stratégies en attendant l’ouverture retardée du MCDP.

« C’est difficile de juger ce qui nous attend avant l’ouverture du Musée, confie Stéphane Wild. On a fait une petite étude de marché et on a vu qu’il y avait du potentiel car il y a pas mal de monde qui traverse le pont, mais il faudrait qu’on fasse un chiffre d’affaires de 350 $ à 400 $ par jour en moyenne pour rentrer dans nos frais. La première année sera un test. »

Quant à Trévor Wild, il reste confiant. « On va créer une ambiance festive en français, et parler à beaucoup de monde sur le pont pour attirer les clients, conclut-il. On donnera une bonne image de la francophonie. »

(1) Inauguration le 24 mai à 11 h sur l’Esplanade Riel. En cas de pluie, l’évènement aura lieu au restaurant Promenade Bistro, 130 C, boulevard Provencher.