Un projet de loi sur les centres de services bilingues a été déposé à la Province le 17 mai dernier. Pour le moment, ces centres ne font que l’objet d’une politique.

La Liberté (Manitoba)
Daniel Boucher

Le ministre provincial des Administrations locales, Ron Lemieux, a déposé devant l’Assemblée législative du Manitoba le projet de loi 31 pour assurer la pérennité des centres de services bilingues.

« C’est vraiment important de garantir un rôle permanent aux centres de services bilingues, explique Ron Lemieux. Ils existent depuis plusieurs années maintenant, mais pour le moment, rien ne garantit qu’ils continuent d’exister et d’offrir leurs services bilingues. »

La Province du Manitoba compte pour le moment six centres de services bilingues, à Saint-Boniface, Saint-Vital, Saint-Pierre-Jolys, Notre-Dame-de-Lourdes, Sainte-Anne et Saint-Laurent, ce dernier étant temporaire. « Avec la loi que nous proposons, il sera possible d’ajouter des centres, mais pas d’en enlever », précise Ron Lemieux.

Le projet de loi ne mentionne toutefois pas les services bilingues qui devront être offerts dans les différents centres.

« Les services varient d’un centre à l’autre car ils dépendent des besoins et des problèmes dans la région, indique le ministre. À Sainte-Anne par exemple, il y a beaucoup de problèmes de drainage, donc le centre de services bilingues a un bureau de Conservation et Gestion des ressources hydriques Manitoba. »

Le président-directeur général de la Société franco-manitobaine (SFM), Daniel Boucher, se réjouit de ce projet de loi dont le premier ministre du Manitoba, Greg Selinger, discutait depuis plusieurs années avec la SFM. « Les centres de services bilingues sont un concept qui fonctionne bien, alors c’est important de les protéger, affirme Daniel Boucher. On a toujours voulu assurer la pérennité de ce système, restait à savoir par quel moyen. C’est chose faite avec ce projet de loi.

« De plus, se réjouit-il, ça ouvre la porte à une amélioration et une augmentation des services à la population dans les deux langues officielles, pas à une diminution. »

Ron Lemieux signale par ailleurs que ce projet de loi 31 n’est pas le précurseur d’une loi sur les services en français.

« Notre gouvernement a opté pour une approche progressive, rappelle le ministre. On préfère prendre des mesures pratiques et concrètes pour permettre à la communauté francophone de vivre en français autant que possible. Les centres de services bilingues sont l’une de ces mesures.

« Ils ont d’ailleurs été développés en consultation avec la SFM, ajoute-t-il, et nous continuons à discuter avec la communauté francophone de la question de ses besoins et des services en français régulièrement. L’interaction est continue. »

Daniel Boucher confie pour sa part que la SFM « aimerait accélérer le processus et avoir une loi sur les services en français, mais si on peut avoir des lois comme celle proposée sur les centres de services bilingues, c’est déjà un bon début. Plus on a d’éléments dans les lois, mieux c’est ».

Quant à l’avenir des centres de services bilingues, la Province ne prévoit pour le moment pas d’en ajouter de nouveaux. L’implantation d’un nouveau centre dépend des besoins et de la croissance de population francophone dans la région. La Province veut toutefois rendre le centre de Saint-Laurent permanent.

« Notre priorité aujourd’hui est d’assurer le succès des centres existants et l’offre d’un maximum de services en français, conclut Daniel Boucher. Et pour les régions éloignées, on pourrait peut-être développer d’autres modèles comme des télé-centres, à distance. »