Les travaux de réaménagement et de reconstruction des propriétés endommagées ou perdues à Saint-Laurent vont bon train,
malgré le niveau d’eau toujours élevé du lac Manitoba.

La Liberté (Presse-Manitoba)
John Harris et Dave Patsack.

 

Les propriétaires de maisons et de chalets de Saint-Laurent endommagés par la tempête du 31 mai 2011 se disent encouragés par le progrès de la reconstruction de la communauté, mais sont toujours inquiets du manque de mesures adéquates pour contrôler à long terme le niveau d’eau du lac Manitoba. C’est, du moins, ce qui découle d’une rencontre publique, tenue le 14 juillet au Centre communautaire de Saint-Laurent.

Organisée par la Municipalité rurale de Saint-Laurent, la rencontre avait pour but de renseigner les propriétaires sur les politiques générales de la Société des services agricoles du Manitoba (SSAM) et du Ministère d’Infrastructure et Transports, tous deux responsables du financement des travaux de reconstruction des sinistrés.

La session d’information a également permis aux sinistrés de poser des questions spécifiques sur le réaménagement de leurs propriétés.

« Des sinistrés qui ont complété une réclamation d’indemnisation, 95 % ont déjà reçu la visite d’experts en assurances, qui ont évalué les dégâts, indique le représentant des Services à la clientèle de la SSAM, Dave Patsack, qui était présent à la rencontre. De plus, la moitié ont déjà reçu un premier versement d’argent. »

« La reconstruction va bon train à Saint-Laurent, déclare la conseillère municipale, Mona Sedleski, elle-même propriétaire d’une maison et d’une maison d’amis endommagées par les inondations. Grâce au premier versement d’indemnisation que j’ai reçu au début du mois, j’ai pu éliminer la dette que j’ai contractée à la banque pour faire soulever ma maison au niveau recommandé par Infrastructure et Transports Manitoba.

« Une dizaine de mes voisins de la plage Laurentia ont reçu, eux aussi, des versements, poursuit-elle. Le réaménagement majeur d’une maison est un projet d’envergure qui peut être exigeant sur les plans financiers et affectifs. Alors, nous sommes soulagés. Nous voyons finalement une lumière au bout du tunnel. La joie de vivre à Saint-Laurent reprend ses droits. »

D’autres sinistrés envisagent des travaux encore plus importants, étant donné que 380 maisons à Saint-Laurent et Delta Beach ont été déclarées des pertes totales.
« Je soupçonne que ma maison figurera dans cette catégorie, indique un propriétaire d’une résidence permanente de la plage Sandpiper, Jacques Bertrand. Mais je n’ai pas encore reçu la visite d’un expert de la SSAM pour évaluer la condition de l’édifice. Un expert d’Infrastructure et Transports a visité la propriété en janvier pour évaluer la condition du terrain. On m’a dit que je recevrais un rapport dans un délai de trois mois. Je l’attends toujours. Je suis enseignant, alors j’aurais pu profiter des vacances d’été pour bâtir une nouvelle maison.

« La majorité des propriétaires avancent dans leurs travaux de reconstruction et je m’en réjouis, ajoute-t-il. Mais j’aurais souhaité qu’on fasse avancer les dossiers des résidants permanents avant ceux des propriétaires de chalets. »

« L’incertitude qui précède la visite d’un expert et le progrès de leur dossier a été la pire de choses pour les sinistrés, reconnaît l’ingénieur et gérant du programme des mesures de protection contre les inondations d’Infrastructure et Transport Manitoba, John Harris. Or, la Province a reçu 2 000 réclamations d’indemnisation suite aux inondations printanières de 2011. Je conseille à ceux qui n’ont pas été contactés de patienter. »

Le préfet de la Municipalité rurale de Saint-Laurent, Earl Zotter, se dit confiant que le sort des sinistrés s’améliore. Cependant, il s’inquiète quant à la possibilité d’une autre inondation.

« Le niveau d’eau du lac est présentement à 813,13 pieds au-dessus du niveau de la mer, indique-t-il. C’est toujours trop haut. L’eau n’a pas vraiment baissé depuis avril. La Province n’a pas dévoilé sa stratégie pour nous protéger à long terme. Si des mesures sûres et solides ne sont pas prises, nous pourrions nous retrouver dans les mêmes mauvais draps. »