Québécoise d’origine franco-manitobaine, la jeune Léa Turenne aura bientôt une statue en bronze de son visage à Saint-Boniface.
Par Camille HARPER-SÉGUY
La petite-fille du Franco-Manitobain Roger Turenne, Léa Turenne, vit à Montréal. Pourtant, à dix ans, son visage sera bientôt érigé en statue de bronze dans le Jardin de sculptures de la Maison des artistes visuels francophones du Manitoba (MDA), à Saint-Boniface.
En effet, l’auteur de la prochaine sculpture permanente qui sera dévoilée le 27 septembre prochain, Francis Montillaud, vit à Montréal et il cherchait des jeunes modèles pour sa sculpture de bronze. Une activité toute trouvée pour Léa Turenne!
« Le sculpteur a lancé un appel à l’école de Léa, raconte sa mère, Nathalie Turenne. Comme c’était pour une œuvre qui serait érigée à Saint-Boniface, là où j’ai grandi et là où vit toujours ma famille, je me suis dit que ce serait vraiment bien si Léa pouvait le faire! De plus, elle tombait dans les critères. »
Léa Turenne a donc été choisie pour être modèle pour Francis Montillaud, de même que cinq autres enfants. « Il fallait plusieurs enfants car il y a plusieurs statues, explique-t-elle. La sculpture est éclatée dans le jardin. C’est comme une histoire, ça forme une scène. »
Pour sa part, la jeune Québécoise d’origine franco-manitobaine a servi de modèle pour le personnage principal de la scène.
Première expérience
Léa Turenne n’avait jamais été modèle pour un sculpteur auparavant, mais elle a apprécié l’expérience. « C’était amusant et intéressant de me faire sculpter, affirme-t-elle. J’ai aimé l’expérience. Je serais d’accord pour le refaire, même si je sais que c’est une expérience différente à chaque fois. »
La jeune modèle a dû s’entraîner à poser à la maison avant la séance de moulage avec l’artiste. « Je devais pratiquer car il fallait que je fasse une expression avec mon visage tout en restant immobile pendant sept minutes, souligne Léa Turenne. De plus, il fallait que j’arrive à fermer les yeux et la bouche tout en gardant mon expression. »
« C’est un défi de garder une même expression sans bouger pendant autant de temps, surtout pour une enfant, confirme Nathalie Turenne. On a fait des exercices de respiration pour être plus calme et apprendre à respirer sans bouger.
« Sur les conseils de l’artiste, on a pratiqué devant un petit film de 14 minutes, poursuit-elle. C’était un bon entraînement car le moulage du visage a finalement pris 15 minutes du fait qu’il fallait faire le devant et le derrière. »
Léa Turenne assure cependant que « pour le visage, on a dû le refaire quatre fois car ce n’était pas expressif ou il y avait des défauts dans le moulage, et c’était après avoir moulé mes bras, mes mains puis mes jambes. J’étais donc habituée et ce n’était pas un problème! Je n’ai pas trouvé que les moulages duraient trop longtemps ».
Pour ses moulages, l’artiste a utilisé de l’alginate, un matériau naturel à base d’algues qui se fige en imprimant tous les détails de la peau, ainsi que des bandelettes de plâtre pour certaines parties du corps. « L’alginate était froid et gluant, mais agréable, révèle Léa Turenne. Ça faisait comme un masque de beauté. »
Si la jeune Québécoise a moulé ses bras, ses jambes et son visage, ce n’est finalement que son visage qui aura servi à Francis Montillaud pour réaliser sa sculpture. Malgré tout, « ce sera très spécial d’avoir ma statue à Saint-Boniface, confie Léa Turenne. D’habitude je viens deux fois par an, mais là, je vais rester ici sous forme de bronze! »
Son grand-père confirme. « Je vais souvent pouvoir venir saluer Léa ici à Saint-Boniface! », conclut Roger Turenne en riant.