Le CCFM donne rendez-vous aux amateurs et aux curieux de musique classique dès le 14 octobre, dans le cadre de sa nouvelle série Café-concert Élise.

 

LA LIBERTÉ
De gauche à droite : Julie Savard, Élise Lavallée, Darryl Strain et Cristian Màrkos, qui forment le quatuor Cordélia.

 

Quand la joueuse d’alto francophone de l’Orches­­tre symphonique de Winnipeg (OSW), Élise Lavallée, est allée rencontrer le Centre culturel franco-manitobain (CCFM) pour développer un projet de concerts de musique classique dans une ambiance décontractée, le Café concert d’Élise, le CCFM n’a pas réfléchi longtemps avant de répondre positivement.

« C’est très intéressant pour le CCFM car ça permet de diversifier notre contenu, assure la directrice générale du CCFM, Sylviane Lanthier. Ces concerts vont donc amener un nouveau public au CCFM. Ce n’est d’habitude pas sur la musique classique qu’on met vraiment l’accent, or c’est un pan important de la scène musicale. Ça nous fait donc très plaisir d’ouvrir nos portes à Élise Lavallée. »

Elle ajoute que « le Café concert d’Élise aura lieu les dimanches après-midis pour donner plus de chances à tous, notamment les familles et les aînés, de venir y assister ». (1)

Pour sa part, c’est « l’envie de partager ma passion de la musique classique et de chambre » qui a décidé l’altiste professionnelle à entreprendre des démarches auprès du CCFM.

« La musique classique est beaucoup plus abordable que ce que les gens pensent, mais quand on va voir le grand orchestre, les musiciens sont en grandes tenues, très sérieux, loin du public sur la scène, reconnaît-elle. C’est vrai que nous semblons alors assez inaccessibles.

« La meilleure façon d’appro­cher la musique classique, poursuit-elle, c’est en petit groupe, avec un contact humain, un dialogue. Je veux échanger avec le public du CCFM sur la musique, les amener vers l’œuvre en leur disant pourquoi j’aime cette pièce ou encore à quoi elle me fait penser. Le tout, dans une ambiance très relax et conviviale. »

De même, pour tordre le cou à l’idée que la musique classique ne peut qu’être sérieuse, Élise Lavallée a déjà prévu jouer « des choses plus légères, comme des musiques de films et des tangos, en plus des grandes œuvres du répertoire classique. Et selon la réponse du public, on pourra s’ajuster ».

Quant au volet café du Café concert, il sera assuré par le CCFM qui offrira café, thé et biscuits au public.

Quatuor

Élise Lavallée est l’initiatrice et coordonnatrice du Café concert d’Élise, mais elle a embarqué avec elle trois autres musiciens de l’OSW, franco­phones et francophiles, Julie Savard et Darryl Strain aux violons, et Cristian Màrkos au violoncelle. Ils forment depuis février 2012 le quatuor à cordes Cordélia.

« C’est Cordélia qui va surtout jouer au Café concert d’Élise, mais je prévois aussi inviter d’autres musiciens, annonce Élise Lavallée. Ce sera le pianiste Nathanaël Wsiaki en janvier 2013. Ce serait le fun aussi d’inviter des musiciens qui n’ont pas trop l’habitude de jouer du classique et de faire un échange de styles. Je ne veux pas qu’on reste coincés avec nos compositeurs. »

Cordélia, avec ou sans musiciens extérieurs, jouera des morceaux en quatuor, mais aussi en duos ou trios. « On veut casser le quatuor pour rendre la musique encore plus intimiste et accessible », explique Élise Lavallée.

« On laisse Élise Lavallée décider de son programme et des instru­ments, assure Sylviane Lanthier. Tout ce qu’on sait, c’est que pour la première le 14 octobre, ce sera juste avec Cordélia. »

« Les Franco-Manitobains adorent la culture, mais ils ont beaucoup de jazz et de folklorique, et très peu de classique, conclut Élise Lavallée. Il y avait donc quelque chose à faire. Et quand je vois l’intérêt qui est porté dans ce projet depuis que j’en parle, ça m’encourage à continuer. C’est une belle expérience à vivre, pour le public comme pour les musiciens. »

(1) Les 14 octobre 2012, 18 novembre 2012, 6 janvier 2013, 3 mars 2013, 14 avril 2013 et 19 mai 2013 à 14 h à la salle Antoine-Gaborieau au CCFM, 340, boulevard Provencher. Entrée : 12 $, étudiants 7 $, enfants 5 $.

Par Camille HARPER-SÉGUY