L’Éthiopie  a un nouveau président jusqu’aux élections présidentielles de 2015. En effet, les reines du pouvoir sont aux mains de Hailemariam Desalegn qui  a prêté serment, le vendredi 21 septembre 2012. La question fondamentale avec l’arrivée de Desalegn est de savoir s’il est capable de maintenir la paix et la croissance économique que vit l’Éthiopie présentement.

Meles Zenawi, ce poids lourd de la politique africaine, est décédé le 20 août 2012 en Belgique. En 1991,  il renverse le régime de Mengistu, après dix ans de pouvoir. Pendant plus de vingt ans,  il s’impose à la tête de l’Éthiopie qu’il dirige avec une poigne de fer. En 2005, la répression de manifestants qui accusent Zenawi de manque de transparence aux élections législatives fait 200 morts. Aux élections suivantes,  en 2010,  son parti l’emporte haut les mains avec 99 % des votes,  et ce, malgré le multipartisme.

Sous son règne, de nombreuses années de guerre entre l’Éthiopie et le frère ennemi, l’Erythrée ont été meurtrières. Ce dernier était, entre autres,  accusé d’aider et d’héberger  des groupes séparatistes sur son territoire. En 1993, l’Érythrée choisit la voie de la séparation et 2000, Zenawi signe un traité de paix mettant fin à la guerre avec l’Érythrée. Allié des Américains, Zenawi engage aussi son pays en Somalie avec plusieurs interventions contre l’extrémisme islamique des Shebabs. Sur le plan économique, la communauté internationale parle de croissance économique à deux chiffres, malgré le chômage estimé à 60 % et la l’extrême pauvreté qui touche la très grande majorité des Éthiopiens.

Je crois qu’avec la disparition de Zenawi, l’incertitude plane sur l’Éthiopie qui est en proie de rébellions au nord du pays. Le risque de violence et de conflits armés devient de plus en plus grand avec le décès du président, car ce dernier était devenu le symbole de la stabilité dans la Corne de l’Afrique déchirée par des conflits armés pendant de nombreuses années.

L’Éthiopie poursuivra-t-elle ses actions vis-à-vis de l’Érythrée et de la Somalie? Les politiques intérieure et étrangère de Zenawi seront-elles poursuivies par son successeur, Hailemariam Desalegn?