Le Centre du patrimoine présente, du 8 novembre au 12 mai, une exposition de ses archives photographiques et de leur histoire.

 

Patrimoine franco-manitobain. LA LIBERTÉ (PRESSE CANADA)

De gauche à droite : Gilles Lesage, Annie Langlois et Thomas Bres.

 

 

 

«Le Centre du patrimoine veut faire connaître au public ses collections d’artefacts depuis plusieurs années, affirme le directeur général de la Société historique de Saint-Boniface (SHSB) qui gère le Centre du patrimoine, Gilles Lesage. Notre nouvelle exposition s’inscrit dans cette continuité. »

En effet, l’exposition histoires/Histoire : instantanés de la société franco-manitobaine, du 8 novembre 2012 au 12 mai 2013 dans le Salon Empire du Centre du patrimoine, donne « un aperçu de l’histoire de la photo, en n’utilisant que les collections du Centre du patrimoine, tous fonds confondus, explique-t-il. On y retrouve donc aussi l’Histoire franco-manitobaine et métisse ». (1)
Le concepteur graphique et co-commissaire de l’exposition, Thomas Bres, confie que le choix des photos pour l’exposition a été « drastique. Les archives du Centre du patrimoine en possèdent plus de 40 000, et on n’en a gardé qu’environ 600 », révèle-t-il.

La commissaire principale de l’exposition, Annie Langlois, précise ses critères. « Je ne voulais pas montrer des photos qu’on voit déjà souvent ailleurs, dit-elle. De plus, elles devaient être assez intéressantes pour les propos de l’exposition, et d’assez bonne qualité. »

Parmi les 600 photos sélection­nées, « 500 seront posées pêle-mêle sur une grande banderole au centre de la pièce, comme un album photos des archives du Centre du patrimoine, décrit la commissaire. Ce sera intéressant de voir comment les gens se sont représentés et ont représenté leur communauté à travers la photographie ».

Famille et communauté

Les quelque 100 autres photos seront montées sur huit panneaux thématiques, certains représentant l’individu et la famille, d’autres la communauté. « Quand on choisissait des photos pour l’exposition, ces deux grands thèmes sont ressortis comme une évidence », se souvient Annie Langlois.

D’une part, on parlera donc de portraits de famille, d’évènements familiaux et de portraits individuels. De l’autre, on verra la ville, les évènements communautaires, les portraits officiels, le rural et la photo amateur.

De manière générale, « on voit que plus on avance dans le temps, plus la photo est dynamique et instantanée, au lieu d’être prise en studio », remarque Annie Langlois. Les photos les plus anciennes datent des années 1860, et les plus récentes, des années 2000.

« Sur les panneaux, on a détaillé et légendé des photos, ajoute Thomas Bres. On voulait en profiter pour expliquer au public l’histoire des procédés photographiques. » Par exemple, de vieilles photos floues renseignent sur une réalité de l’histoire de la photographie, celle de la nécessité autrefois de tenir des poses beaucoup plus longues.

De même, « on remarque qu’à l’époque, les photos se prenaient dehors, car il n’y avait pas assez de lumière à l’intérieur, constate Annie Langlois. La représentation de la communauté et de la famille par la photographie en est donc affectée ».

D’autres artefacts en lien avec la photographie tels que des albums photos, tous issus des archives du Centre du patrimoine, seront également exposés afin de montrer comment la photographie était utilisée et présentée dans les maisons.
Par ailleurs, Thomas Bres mentionne que sur certaines photographies, des inscriptions avaient été ajoutées. « C’est encore plus intéressant, car on a là une double représentation, se réjouit-il. Celle de la photographie, mais aussi celle du commentaire qui donne de l’importance à certains éléments.

« De même, cette exposition présente une image voulue de la communauté par les photographes, mais aussi une représentation non voulue de celle-ci, celle du regard historique qu’on peut maintenant porter sur tous ces arrêts photographiques dans le temps », conclut-il.

(1) Vernissage le 8 novembre à 19 h au Centre du patrimoine, au 340, boulevard Provencher. Entrée gratuite.

Par Camille HARPER-SÉGUY