Difficile, l’alpinisme? Les instructeurs d’escalade, Yvon Deschambault et Miguel Parent, affirment que non.

 

La Liberté (Presse Manitoba)
Yvon Deschambault et Miguel Parent devant la tour de glace.

 

« Quand on est au pied de l’impo­sante tour de glace du Club d’escalade de Saint-Boniface (CESB), on a l’impression que se rendre au sommet doit être un défi qui n’est pas donné à tous de relever, lance l’instructeur d’alpinisme, Yvon Deschambault. Mais ce n’est pas du tout le cas. L’escalade est avant tout une technique à la portée de tous. Quand on l’acquiert, tout est possible. »

Le Franco-Manitobain en sait quelque chose. Membre du CESB depuis dix ans, le résidant de Sainte-Anne a escaladé la tour de glace à maintes reprises. En alpiniste expérimenté, il a également franchi les sommets de plusieurs montagnes des Rocheuses, et escaladé de nombreuses falaises du bouclier canadien.

« C’est grâce à mon épouse, qui était membre du CESB lorsqu’on s’est mariés, que j’ai commencé à pratiquer l’alpinisme, raconte Yvon Deschambault. La première fois que j’ai tenté de gravir la tour de glace, j’étais en sueur, et complètement essoufflé. Je ne me suis pas rendu au sommet, parce que je n’avais pas la bonne technique. Maintenant, c’est facile comme bonjour. »

À partir du 29 janvier, le public avide de relever le même défi pourra acquérir les techniques nécessaires, et ce, en français, grâce à une formation offerte par le CESB, et aux conseils d’Yvon Deschambault et de son collège, Miguel Parent.

« Le CESB est une section francophone du Club alpin du Canada, indique Miguel Parent. C’est de mise qu’on puisse offrir notre cours Initiation à l’escalade sur glace dans la langue de chez-nous. »

Comme Yvon Deschambault, Miguel Parent est diplômé du cours « Initiateur glace » de l’École nationale d’escalade du Québec. Le résidant de Saint-Boniface estime, lui aussi, que tout Manitobain peut aisément pratiquer l’alpinisme. « C’est au secondaire, lors d’un module d’escalade de mon cours d’éducation physique, que je me suis intéressé à l’alpinisme, raconte Miguel Parent. J’ai d’abord escaladé le mur d’escalade à l’école Précieux-Sang. Ensuite, j’ai attaqué la tour de glace. Avec le temps et de la pratique, j’ai gravi des sommets des Rocheuses, et complété le cours de leadership en alpinisme North Face du Club alpin du Canada, à Golden, en Colombie-Britannique. Comme pour tout autre sport, plus on fait de l’alpinisme, plus on devient confiant. »

Selon Yvon Deschambault, le plus grand défi de l’escalade sur glace est d’avoir confiance en ses outils. « Quand on gravit une montagne, on a l’avantage de sentir les contours de la roche avec ses mains, et même ses pieds. Sur la glace, la sensation tactile est absente, explique-t-il. Il faut se fier à ses piolets et ses bottes à crampons.

« Il faut aussi se fier à ses instructeurs et aux assureurs qui, comme leur nom l’indique, assurent la sécurité d’un escaladeur en surveillant ses câbles, son équipement et ses mouvements, poursuit-il. Grâce à eux, j’ai pu monter la tour de glace avec confiance, lorsque j’étais novice. »

 
Formation de 11 heures, le cours Initiation à l’escalade sur glace sera offert les 29 et les 31 janvier, ainsi que le 2 février. Coût : 75 $. Renseignements : cesb.net

 

Par Daniel BAHUAUD