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François Imbeau-Dulac plonge avec élégance lors des Championnats nationaux sénior d’hiver, qui avaient lieu à Winnipeg.

Quand un plongeur est sur le tremplin, il est seul. En effet, pour François Imbeau-Dulac et Mélissa Citrini-Beaulieu, le plongeon est un des sports les plus psychologiques.

 

Les meilleurs plongeurs du Canada ont convergé vers la Piscine Pan-Am, à Winnipeg, pour participer aux Championnats nationaux sénior d’hiver, qui avaient lieu du 28 février au 3 mars. Pour deux d’entre eux, il s’agissait d’une occasion de se mesurer à une trentaine d’athlètes, d’augmenter ses chances de faire partie de l’équipe canadienne et surtout, de compétitionner contre eux-mêmes.

« C’est le plus grand défi, confie un plongeur olympique de Saint-Lazare, au Québec, François Imbeau-Dulac. Je suis déjà membre de l’équipe nationale, mais à chaque championnat, je dois refaire mes preuves. Mon classement est donc à perdre, et non à gagner. La pression est donc très forte, et mon pire ennemi est ma tête.

« Il faut se sentir à l’aise sur le tremplin pour réussir, poursuit l’athlète de 22 ans. Et pour cela, il faut trouver en soi un équilibre mental qui à la fois tient compte de l’importance de la technique ainsi que de l’importance de lâcher prise. Ce n’est pas facile. »

Pourtant, François Imbeau-Dulac a déjà bien réussi. Le 22 février, le plongeur a pris le 5e rang au plongeon de trois mètres au Grand Prix de plongeon à Rostock, en Allemagne.

Aux Jeux olympiques de 2012, le plongeur a pris la 13e place en demi-finale, ratant la 12e et dernière place qualificative par 1,45 point seulement. Cette performance, bien que respectable, l’éperonne jusqu’aujourd’hui à se dépasser.

« J’ai tout juste manqué la chance de participer aux finales, puisqu’il faut faire partie du top 12 pour s’y rendre, explique-t-il. J’aimerais faire mieux en 2016. C’est pourquoi je m’entraîne au moins 26 heures par semaine. »

 

François Imbeau-Dulac
François Imbeau-Dulac

 

Le plongeur s’est classé en deuxième position aux Championnats nationaux sénior d’hiver à Winnipeg, obtenant 379,50 points.

Bien que moins avancée que François Imbeau-Dulac, Mélissa Citrini-Beaulieu estime qu’elle doit relever le même défi. « Le plongeon est un sport très psychologique, déclare-t-elle. Sur le tremplin, je suis seule. Le plus difficile, donc, est de mettre de côté son anxiété. Je n’aime pas « bloquer », bien que cela se soit produit de temps à autre. Chaque fois que je monte l’échelle, je me rappelle que mon grand atout est la puissance de mon saut et que l’élégance est le fruit de mon entraînement. Je me dis que je suis capable. »

En effet, à 15 ans, l’athlète a su épater les juges à la compétition internationale junior de plongeon Trofeo Niccolò Campo, qui s’est tenue à Rome en 2011, en remportant l’or et l’argent respectivement au tremplin de 1 m et de 3 m.

« Mon but, à Winnipeg, était de monter en grade en me qualifiant de plongeuse sénior, explique-t-elle. Je me suis classée en 11e place lors de la ronde préliminaire à Winnipeg. J’ai donc réussi mon coup, ce qui me donnera encore plus de confiance lors du prochain championnat. »

Par Daniel BAHUAUD

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