Le photographe amateur Jean-Pierre Grosemans a remporté, pour la seconde fois, le Prix du Canadian Geographic pour la meilleure photo de vie sauvage.

 

Jean-Pierre Grosemans a mêlé ses deux passions, la photographie et les animaux sauvages, pour remporter pour la seconde fois le Prix du Canadian Geographic pour la meilleure photo de vie sauvage 2013.
Jean-Pierre Grosemans a mêlé ses deux passions, la photographie et les animaux sauvages, pour remporter pour la seconde fois le Prix du Canadian Geographic pour la meilleure photo de vie sauvage 2013.

Passionné de photographie depuis l’âge de 11 ans mais aussi d’animaux sauvages, notamment de loups, le franco­phone d’origine belge résidant à Saint-Boniface, Jean-Pierre Grosemans, a appris en mars dernier qu’il allait recevoir le Prix du magazine Canadian Geogra­phic pour la meilleure photo de vie sauvage en 2013.

« Ma photo primée est celle d’un aigle qui mange et dont on voit la nourriture, décrit Jean-Pierre Grosemans. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai soumis cette photo au Canadian Geographic parmi plus de 50 que j’avais prises de lui. Ça me plaisait qu’on puisse voir la nourriture dans son bec. De plus, la photo était bien nette. »

Le photographe amateur, cuisinier de métier, prend presque toutes ses photos d’animaux sauvages dans la Forêt provinciale de Sandilands, au sud-est du Manitoba.

« La Forêt provinciale de Sandilands est une grande étendue sauvage, avec beaucoup d’animaux et presque personne, explique-t-il. J’aime y aller et prendre n’importe quel animal en photo. Pour ce qui est de cet aigle, j’ai pris la photo au début du printemps 2012. Il avait plus faim que peur, donc il m’a laissé l’approcher pour le photographier. »

Jean-Pierre Grosemans avait également pris en photo un lynx en 2010, ce qui lui avait déjà valu le Prix du Canadian Geographic pour la meilleure photo de vie sauvage en 2011.

« Je suis le premier Manitobain à avoir gagné deux fois le Prix de la meilleure photo de vie sauvage, souligne-t-il. Je crois même être le seul à avoir gagné un tel prix! »

Tout un processus

Si Jean-Pierre Grosemans a du succès avec ses photos d’animaux sauvages, c’est qu’il connaît bien la stratégie pour les prendre. Il raconte en effet qu’il « photogra­phie des animaux sauvages depuis que je suis au Canada, c’est-à-dire 1979.

« Pour prendre de bonnes photos d’animaux sauvages, il faut d’abord bien connaître l’animal, notamment ses habitudes, ses comportements ou encore ses trajectoires, indique-t-il. Il faut pouvoir anticiper ce qu’il va faire et où il va être, pour être prêt à prendre la photo au bon moment. Quand on n’est pas bien préparé, on manque les opportunités de bonnes photos. »

Une autre qualité de mise avec la vie sauvage est la patience. « Il faut savoir attendre l’animal, affirme le photographe. Pour ma part, je suis capable de rester couché dans la neige pendant huit à dix heures sans bouger s’il le faut! Et certains jours, ça ne tente pas l’animal de s’approcher donc il faut revenir un autre jour. Pour prendre en photo mon lynx en 2010, j’ai passé six semaines à le chasser dans le froid de l’hiver. »

C’est d’ailleurs cette difficulté pour capturer la bonne photo, cette nécessité de préparation et de patience, mais aussi cette incertitude du résultat en partant car nul ne sait comment l’animal réagira ce jour-là, qui passionnent tant Jean-Pierre Grosemans.
« J’aime quand une photo a une histoire, confie-t-il. J’aime quand j’ai dû travailler fort pour approcher l’animal, tout en devant rester sur mes gardes car il est sauvage, et que j’ai réussi. »

Il assure même que « plus la photo a d’histoire, plus ça me donne envie d’aller plus loin avec cette photo et de la soumettre à des concours ou des revues! »

La photo d’aigle de Jean-Pierre Grosemans sera publiée prochainement dans un numéro spécial de Canadian Geographic dont la date de parution est encore inconnue. Le Franco-Manitobain d’origine belge doit également recevoir un diplôme officiel.

« Je ne fais pas ça pour gagner des prix, mais par passion pour les animaux et la photo, conclut-il. J’aime la photographie car on fixe un moment qu’on ne pourra plus jamais reproduire à 100 %. J’aime le défi de capturer des instants qui représentent vraiment quelque chose. C’est ce qu’il y a de beau dans cet art. »

 

Par Camille HARPER-SÉGUY