Le blogue de Mamadou Ka

 

Les combats au nord du Mali ont véritablement baissé d’intensité et c’est peut-être ce qui explique, en partie, ce début de retrait des soldats français. En effet, une centaine de soldats français de l’opération “Serval” sont arrivés à Chypre le lundi 8 avril 2013, en route pour la France. Autrement dit, du coté militaire, les armées française et malienne ainsi que les forces africaines ont le contrôle de la situation malgré quelques attaques sporadiques des groupes islamistes. Mais du coté des populations, la peur, la terreur dans les communautés et la haine ethnique s’intensifient. Les camps de réfugiés deviennent donc les premiers havres de paix pour ces populations affamées qui fuient préventivement représailles des populations libérées par l’armée française de la terreur extrémistes islamiques. En effet, cette guerre a accentué la haine entre la majorité noire et les Touaregs poussant ces derniers à prendre le chemin des camps de réfugiés. Environ 200 000 individus se sont réfugiés au Niger, au Burkina et en Mauritanie; et plus de 50 000 déplacés vivent dans la capitale Bamako.

75 000 Maliens vivent présentement dans le camp Mbéra situé dans le désert mauritanien dans des conditions d’hygiène déplorables. Médecins sans frontière (MSF) vient de tirer sur la sonnette d’alarme en soulignant que l’eau et la nourriture se font rare, mais la malnutrition et le taux de mortalité infantile occupent une place importante dans la vie des réfugiés; «en moyenne deux enfants de 2 ans meurent chaque jour à Mbéra», souligne l’organisme.

À quand le retour à la vie normale? Pas de sitôt, répondent les spécialistes, car la guerre et les représailles continuent.

Que doit faire la communauté internationale? Il est vrai que le Haut commissariat aux réfugiés et certains organismes humanitaires sont sur le terrain, mais il va falloir redoubler d’effort et rester sur le terrain aussi longtemps que possible pour tenter de mettre fin à cette crise humanitaire.

Cependant, si la solution militaire est française, la solution sociale à long terme est malienne, car les populations libérés du Nord et les Touaregs sont tous des Maliens. Seuls, les Maliens peuvent arrêter cet exode massif de Maliens appelés à vivre dans des conditions humanitaires dramatiques dans ces camps de réfugiés. …Parce que, Bamako reconnaît qu’il y a une part de vérité dans les revendications du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Par conséquent, la place est au dialogue, mais peut-être pas dans le court terme.