La Franco-Manitobaine Roselle Turenne s’est découvert une passion pour le recyclage de vieilles valises en enceintes de musique.

 

Roselle Turenne

Depuis août dernier, la Franco-Manitobaine Roselle Turenne passe son temps libre de professeure de tourisme à transformer de vieilles valises en enceintes de musique. Elle a mis sur pied une petite affaire, StereOtypes.

« J’étais tombée en amour avec les vieilles valises, raconte Roselle Turenne. J’en avais une pile dans mon salon et ça m’a inspiré. J’ai cherché sur l’Internet ce que je pouvais faire avec et j’ai vu que je pouvais les revaloriser en enceintes à musique. Ça se fait depuis les années 1950. J’ai essayé et c’était un bon divertissement pour moi! »

À sa connaissance, elle est la seule au Canada à faire un tel recyclage de vieilles valises. Elle est aussi la seule femme au monde.

« J’ai beaucoup appris par moi-même, avec l’aide de Youtube, notamment pour la soudure électronique car je n’y connaissais rien, se souvient Roselle Turenne. J’aime ça. Quand j’étais petite, je préférais déjà l’atelier de mon père et les outils aux poupées.

« StereOtypes mélange bien ma passion pour la technique à mon côté artistique, estime-t-elle. J’aime faire quelque chose de beau, tout en étant utile. Il y a aussi l’aspect du recyclage en mieux qui m’intéresse, ainsi que le côté social car j’ai commencé à vendre mes valises sur les marchés donc ça me fait rencontrer des gens. »

Roselle Turenne présentera notamment sa collection à vendre au Makers’ Market dans le quartier de la Bourse, le 3 mai prochain de 17 h à 22 h. (1)

« Pour le moment, précise-t-elle, StereOtypes est surtout un passe-temps donc je travaille seule sur mes projets, quand j’ai le temps. D’ailleurs, la grande majorité de mes clients sont des gens que je connais, notamment des collègues, des amis et ma famille. »

Roselle Turenne a déjà créé une trentaine de stéréo-valises, d’abord pour elle, et pour sa famille et ses amis comme cadeaux de Noël. Depuis, elle reçoit des commandes. « Ceux qui en ont déjà une m’en redemandent pour en offrir à quelqu’un d’autre, souligne-t-elle. C’est un beau compliment! »

Pour son affaire, la Franco-Manitobaine déniche ses vieilles valises dans les magasins d’articles d’occasion et ceux d’antiquités. Elle attend également de pouvoir profiter des ventes de garages de la belle saison. « Je cours souvent les magasins, confie-t-elle. C’est presque devenu une obsession. J’ai l’œil pour ça!

« Je m’intéresse surtout aux valises des années 1920 jusqu’aux années 1970, précise-t-elle. Quand je travaille sur une valise, j’essaie de la dater pour pouvoir le dire à mon client. J’aime l’idée que chacune a une histoire unique à raconter. De plus, c’était l’une des seules choses sur lesquelles les femmes de l’époque avaient un pouvoir d’achat. »

Roselle Turenne trouve aussi des haut-parleurs d’occasion, ainsi que des amplificateurs qu’elle achète neufs car « c’est le cerveau de tout, donc ça doit bien marcher », affirme-t-elle.

Reste ensuite à fabriquer la nouvelle enceinte. Pour cela, Roselle Turenne doit vider la valise de tout tissu, la percer pour y placer les haut-parleurs, ajouter l’amplificateur à l’intérieur, ainsi qu’un système pour brancher de la musique et pour régler les niveaux de basses et d’aigus.

« On peut brancher tout appareil à mes enceintes de musique, comme un iPod ou un iPhone, assure la Franco-Manitobaine. Je peux même, sur demande, créer un adaptateur pour tables tournantes. »

Par ailleurs, Roselle Turenne peut aussi fabriquer des enceintes à musique sur mesure, à partir de valises fournies par les clients eux-mêmes.

« J’ai commencé à la demande d’une collègue dont le grand-père était médecin, se souvient-elle. Elle avait hérité de sa valise et voulait que ses fils l’aient, mais aussi qu’ils puissent s’en servir. J’ai donc fabriqué une enceinte avec. C’était très stressant car je ne pouvais pas faire d’erreur, mais le résultat était très bon.

« Peut-être que StereOtypes deviendra une véritable entreprise un jour, conclut-elle. Je n’y suis pas opposée. Je verrai bien comment ça évolue! »

(1) Le 3 mai de 17 h à 22 h à la Frame Arts Warehouse, 316-318 avenue Ross. Vente également en ligne au www.stereotype.bigcartel.com.
 

Par Camille HARPER-SÉGUY