Robert Stanners (LA lIBERTÉ)
Robert Stanners prendra sa retraite à la fin de l’année scolaire.

 

Après 35 ans au Collège Louis-Riel, Robert Stanners tire sa révérence.

 

«C’est comme un grand voyage local que j’ai fait au collège, confie le directeur adjoint du Collège Louis-Riel qui prendra sa retraite en juin prochain, Robert Stanners. J’y suis depuis que j’ai 12 ans. »

Enseignant depuis 35 ans, Robert Stanners est une icône sportive et éducative dans la communauté. Et pour cause, en plus d’enseigner l’éducation sportive, il a toujours entraîné des équipes de basketball et de badminton.

« J’ai un background académique, mais je trouve que les adolescents doivent s’attacher à des expériences, n’importe laquelle, pourvu qu’elles soient formatives et éducatives, assure-t-il. Ça leur permet aussi de se respecter en socialisant. »

L’actuel directeur adjoint s’est beaucoup engagé dans le para­scolaire, au niveau sportif certes, mais également en plein air. Avec une centaine de camps à son actif, Robert Stanners a su développer des belles relations avec les jeunes.

« Il y a eu beaucoup de dossiers, d’équipes, de voyages, se souvient-il. Les gens me rattachent beaucoup aux sports, mais on a essayé de toucher les élèves avec des activités qui sortaient de la salle de classe, comme le canot. On a également développé des cours d’art dramatique en partenariat avec le Cercle Molière et l’Université de Saint-Boniface ou des sessions au Musée des Beaux-Arts de Winnipeg. »

Travailler dans l’administration scolaire lui a en effet permis de développer de nombreux projets avec son équipe d’enseignants. « J’aime travailler avec des gens motivés, explique-t-il. Ils ont accès aux élèves, mais ils manquent de temps pour coordonner des projets et des activités. Eux peuvent connecter ce genre d’expérience avec ce qu’ils apprennent en cours aux élèves. Ils travaillent avec les jeunes alors ils savent ce dont ils ont besoin. Moi j’ai accès aux médias et je connais bien la communauté alors je peux coordonner plus facilement. »

À l’heure de tourner la page sur ses années au Collège Louis-Riel, Robert Stanners confie une certaine nostalgie.  « Ce qui me manquera le plus, c’est les relations particulières avec certains élèves ou certains collègues, conclut-il. Mais quand je parle d’élèves, certains peuvent avoir 50 ans aujourd’hui. »

Et pour cause, Robert Daigneault, aujourd’hui directeur adjoint de l’école Précieux-Sang, fait partie de ces élèves qui ont été profondément marqués par leur expérience avec cet entraîneur de badminton motivé et motivant.

« C’est grâce à lui que je suis devenu professeur d’éducation physique, raconte-t-il. En le regardant, je me suis dit qu’il avait l’air de s’amuser. Grâce à sa joie de vivre, il m’a donné le goût. Il était dévoué, il y passait ses soirées et ses fins de semaine, et puis il était toujours intéressé à nous en tant qu’athlète, mais aussi en tant qu’humain. Ça nous inspirait à travailler encore plus nos performances. »

Quelques années plus tard, les deux hommes sont devenus amis. C’est donc avec beaucoup de reconnaissance que Robert Daigneault parle aujourd’hui de son collègue. « Les enfants le ressentent quand ils sont aimés, conclut-il. Robert Stanners était un enseignant qui donnait ça et qui le vivait. C’est une grande fierté pour moi d’être enseignant comme lui et d’avoir atteint mon mentor. »

 

Par Sabine TRÉGOUËT