Par Daniel BAHUAUD
En assumant la direction de Patrimoine canadien et des Langues officielles, Shelly Glover devient la première ministre conservatrice issue de la circonscription de Saint-Boniface.
Lors du plus important remaniement ministériel depuis son entrée au pouvoir, le premier ministre, Stephen Harper, a nommé, le 15 juillet dernier, la députée de Saint-Boniface, Shelly Glover, ministre du Patrimoine canadien ainsi que ministre des Langues officielles.
Selon le politologue, Raymond Hébert, l’annonce s’avère un coup important pour la députée conservatrice manitobaine. « C’est une indication très forte de la confiance que place Stephen Harper en elle, suggère-t-il. Et ça se comprend. Shelly Glover a joué un rôle prépondérant au sein du caucus conservateur, et est une députée qui sait bien se débattre dans la Chambre des communes. De plus, elle s’est montrée très capable et bien présente dans les médias. »
En outre, il s’agit de la toute première fois qu’un ministre conservateur est issu de la circonscription de Saint-Boniface. Les ministres précédents – Ronald Duhamel, Joseph-Philippe Guay et Roger Teillet – ont tous été des Libéraux.
« C’est une bonne nouvelle pour Saint-Boniface, et pour les francophones en particulier, fait remarquer Raymond Hébert. Il est toujours avantageux d’avoir un député au sein du cabinet. Surtout que les deux dossiers de Shelly Glover ont un impact concret sur la communauté. On peut se réjouir de sa nomination. »
Le président-directeur général de la Société franco-manitobaine, Daniel Boucher, est du même avis. « Shelly Glover nous connaît bien, indique-t-il. Elle connaît les communautés minoritaires, leurs enjeux et leurs réalités. Je suis confiant que nous pourrons avancer avec elle et que nous travaillerons bien ensemble. »
La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), elle aussi, accueille favorablement la nomination de Shelly Glover. « Nous connaissons bien cette ancienne secrétaire parlementaire aux Langues officielles pour l’avoir rencontrée plusieurs fois, mentionne la présidente de la FCFA, Marie-France Kenny. Nous avons hâte de travailler avec elle. »
Autres nominations
Shelly Glover n’est pas la seule manitobaine à accéder au cabinet. La députée conservatrice de Portage-Lisgar, Candice Bergen, a été nommée ministre d’État au Développement social. « Les Manitobains sont choyés d’avoir deux ministres fédéraux, indique Raymond Hébert. Et deux femmes, en plus. Le cabinet actuel comprend 29 ministres, y compris Stephen Harper. Et maintenant, 12 d’entre eux sont des femmes.
« La démission du député de Provencher, Vic Toews, et le départ du cabinet du député de Charleswood-St. James Assiniboia, Steven Fletcher, a sans doute permis la nomination des deux députées, poursuit-il. En fait, l’absence de Vic Toews, un acteur important au sein du cabinet, se fera certainement sentir. »
C’est le Québécois Steven Blaney qui assumera dorénavant les anciennes fonctions de Vic Toews, en devenant ministre de la Sécurité publique.
« C’est sans doute la plus importante promotion au sein du nouveau cabinet de Stephen Harper, souligne Raymond Hébert. Et une des grandes surprises du remaniement ministériel. Ce portefeuille est énorme, puisqu’il comprend la lutte contre la criminalité au Canada, et la lutte contre le terrorisme. »
En outre, d’autres Conservateurs en vue ont retenu leurs postes. Jim Flaherty garde ses fonctions de ministre des Finances. John Baird demeure ministre des Affaires étrangères et Gerry Ritz occupe toujours le poste de ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Pour leur part, Rob Nicholson et Peter MacKay ont échangé de postes, Nicholson devenant ministre de la Défense nationale et MacKay devenant ministre de la Justice.
« Les changements au cabinet et les ministères qui n’ont pas été affectés ne font rien pour signaler un changement important dans la direction du Parti conservateur, estime Raymond Hébert. Le développement économique demeure la grande priorité de Stephen Harper. Et il est à noter que c’est le dernier remaniement avant les prochaines élections. Le premier ministre mènera sa prochaine campagne électorale avec cette équipe. »
Au moment d’écrire ces lignes, La Liberté avait tenté, à plusieurs reprises, de contacter Shelly Glover, mais sans obtenir de rappel.