Monique Couture, qui vient d’obtenir une maîtrise en études pastorales de l’Université Loyola de La Nouvelle-Orléans, souhaite inclure la jeunesse dans les discussions sur la foi.
La dernière fête des mères le 12 mai en était une triste et inattendue pour La Nouvelle-Orléans. La Franco-Manitobaine, Monique Couture, qui y était le jour de la fusillade, a tout de même apprécié ce que la ville avait à lui offrir — entre autres, une éducation mémorable.
Monique Couture a suivi 13 cours en ligne offerts par l’Université Loyola de La Nouvelle-Orléans. Elle était là, le 12 mai dernier, pour sa graduation après avoir obtenu une maîtrise en études pastorales, et une majeure en ministère jeunesse. Monique Couture et ses collègues (qu’elle a rencontrés pour la première fois lors de sa graduation) font partie du premier groupe d’élèves à terminer le programme d’études pastorales en ligne, depuis son existence sur Internet en 2010.
Monique Couture comprend que les mots « études pastorales » ne font pas souvent bondir, mais elle souligne que le contenu de ses cours n’était pas insipide, et qu’elle était même encouragée de sortir des sentiers battus.
« L’Université de Loyola est une institution Jésuite assez avant-gardiste qui applaudit la créativité. Je n’ai pas suivi de cours de théologie vieux jeu, plaisante-t-elle. Par exemple, j’ai fait un projet qui examinait les liens possibles entre la théorie du big bang et l’histoire biblique, mais sans forcer personne à choisir entre les deux. »
Monique Couture, qui accueille quelque 40 élèves chez elle pour des leçons de piano, révèle que ses cours préférés de l’Université Loyola étaient ceux en ministère jeunesse. Les cours exploraient différentes façons de rendre la foi des jeunes plus tangible.
« Je choisis présentement de me concentrer sur la musique pour aider les jeunes à s’exprimer à travers la foi. Mais il y a toutes sortes d’autres manières de leur faire apprécier leur entourage, explique-t-elle. Si tu dis à un jeune qu’il va trouver Dieu en allant à l’église, penses-tu vraiment que ça va marcher? »
Monique Couture avoue qu’elle se sent souvent frustrée avec l’église, et elle insiste sur l’importance de différentier l’institution et la foi. Cette fréquente confusion, d’après elle, est la raison pour laquelle les jeunes se tournent de plus en plus le dos à la religion.
« Il faut rejoindre les jeunes où ils en sont, sans prêcher. Il faut leur demander où ils retrouvent Dieu dans leurs activités de tous les jours. C’est plus important qu’on les encourage de continuellement faire des beaux gestes, que de les obliger à assister à la messe. Ces valeurs ne font pas juste partie du Christianisme, mais elles sont universelles.
« Je pense que les jeunes ont soif de spiritualité, mais qu’ils ne se sentent pas toujours à l’aise d’en parler. Si on ne leur donne pas la chance de s’exprimer, on va les perdre. »
Monique Couture explique que ses étudiants de piano lui demandent assez souvent pourquoi un crucifix est accroché sur le mur de son salon— les questions surviennent surtout autour de Noël, lorsqu’elle l’agrémente de lumières.
« Je pense que c’est important de ne même pas apporter le sujet de foi et de spiritualité avec eux, à moins qu’ils posent la question. S’ils me posent des questions, je leur réponds honnêtement et brièvement, en les laissant y réfléchir eux-mêmes. »
Même si la diplômée d’études postsecondaires n’a pas de plan précis pour l’avenir proche, elle connaît la direction qu’elle veut prendre.
« Maintenant que l’école est finie, je dois prendre du recul et penser à mon affaire. Mais je sais que je veux appliquer ce que j’ai appris en faisant quelque chose qui se concentrera sur la jeunesse. »