Une boxeuse francophile de Winnipeg a remporté, début août, une compétition mondiale de boxe amateur aux États-Unis.

 

Patricia Girardin
La francophile Patricia Girardin a remporté un titre mondial de boxe amateur en août aux États-Unis.

À première vue, rien ne laisse deviner que Patricia Girardin est une boxeuse. La jeune femme de 29 ans est fine, soignée et ne porte aucune trace d’ecchymose résultant d’un combat. Pourtant, la francophile née à Saint-Claude a remporté, début août, le plus grand tournoi mondial de boxe amateur. Pendant quatre jours, du 31 juillet au 3 août, 1 500 athlètes de plusieurs pays se sont affrontés à Kansas City, aux États-Unis.

Derrière son doux visage angélique entouré de ses longs cheveux châtains foncés, Patricia Girardin cache en réalité une volonté féroce. Membre du club Elite Boxing and MMA de Winnipeg, elle a commencé la boxe très tard : « À 26 ou 27 ans, j’ai suivi une amie qui voulait tester la boxe, explique-t-elle. L’entraîneur m’a proposé d’essayer à mon tour. » La sportive, qui avait pratiqué auparavant du baseball, du hockey, du taekwondo ou encore du badminton, adhère rapidement à ce nouveau sport. « J’aime la discipline que la boxe impose. Tu as un but, quand tu montes sur un ring, et tu le suis à fond. Tu es seule et tu ne peux compter que sur toi. C’est un défi pour moi-même », commente-t-elle.

| Deuxième combat officiel

Le tournoi auquel elle a participé cette année n’était que sa deuxième compétition officielle. Du haut de ses 5 pieds et 4 pouces et de ses 112 livres, elle a combattu dans la catégorie Novice qui regroupe des athlètes de 19 à 40 ans. « En arrivant sur place, je n’avais qu’un objectif : gagner, affirme-t-elle. Je m’étais beaucoup entraînée, j’étais confiante. »

Quelques droites plus tard, Patricia Girardin a reçu la fameuse ceinture de championne du monde. « Nous étions trois filles, j’ai eu deux combats. J’ai gagné les deux par K.-O. technique au bout des deuxième et troisième rounds », indique-t-elle.

La compétition terminée, pas question pour autant de relâcher ses efforts. Patricia Girardin garde une hygiène de vie stricte : « Je m’entraîne au minimum 2 h par jour, précise celle qui travaille dans une clinique de physiothérapie sur Pembina Highway. Certains matins, je me lève à 5 h 30, boxe avant d’aller au bureau et fait à nouveau des exercices le soir, parfois jusqu’à 22 h ».

| Devenir entraîneuse

En l’espace de quelques années, la boxe est devenue sa vie. Elle veut poursuivre ce sport et essayer d’aller plus loin dans la compétition, mais elle ne sait pas jusqu’à quel point. « Je ne sais pas vraiment quelles sont mes options. Je veux en discuter avec mon entraîneur dans les prochaines semaines », avance Patricia Girardin.

Même si elle voudrait tenter de remporter une nouvelle ceinture l’an prochain, elle est aussi consciente qu’elle ne pourra pas continuer ainsi pendant encore longtemps. « Je n’ai pas de vie, reconnaît-elle. J’adore m’entraîner, mais ça prend beaucoup de temps! »

L’une des alternatives serait de devenir entraîneuse. Un poste où elle se verrait bien. « J’aime travailler avec les gens et j’ai beaucoup de fun avec la boxe. J’aimerais bien m’occuper des jeunes filles », glisse-t-elle. Peut-être serait-ce aussi l’occasion pour elle de faire adhérer sa mère à sa passion : si son père, son frère et son mari la soutiennent, sa mère, elle, n’a jamais assisté à un combat de sa fille.

Par Thibault JOURDAN | TW : @OropherDorthoni