Reconnue pour la qualité de ses services, l’entreprise de traduction bonifacienne Parenty Reitmeier a remporté le prestigieux Prix de l’entrepreneur de l’année Ernst et Young.

L’entreprise de traduction Parenty Reitmeier a reçu, le 17 octobre dernier à Calgary, le Prix Ernst et Young (EY) de l’entrepreneur de l’année pour la région des Prairies, dans la catégorie des services professionnels et financiers. Des dix entreprises manitobaines en lice, la firme bonifacienne était la seule à recevoir un prix.

« C’est un honneur singulier, lance le fondateur et président de Parenty Reitmeier, Jean-Pierre Parenty. Je suis très fier, et même un peu surpris. J’étais heureux d’avoir été tout simplement en lice. Mais gagner ce prix pour les prairies est un très grand compliment, et une reconnaissance de notre esprit d’entreprenariat. »

Fondée en 1992, Parenty Reitmeier traduit les manuels d’entretien, guides d’utilisateurs et autres documents pour une brochette de firmes internationales, y compris Honda, KIA et Harley-Davidson, sans parler des entreprises manitobaines Richardson International, les assurances Wawanesa et Princess Auto.

Jean-Pierre Parenty.
Jean-Pierre Parenty.

« Nous traduisons du matériel en plus de 100 langues, souligne Jean-Pierre Parenty. Quelque 75 traducteurs à temps plein travaillent pour nous à Saint-Boniface, et nous avons au-delà de 400 pigistes contractuels qui travaillent pour nous un peu partout au monde. »

En outre, Parenty Reitmeier prépare des vidéos de formation professionnelle pour les employés des entreprises clientes. L’entreprise a un chiffre d’affaires annuel d’environ 8 millions $.

« Je crois que c’est notre habileté d’avoir créé quelque chose d’important avec rien qui nous a valu le Prix EY de l’entrepreneur de l’année, estime Jean-Pierre Parenty. En 1992, je n’imaginais pas que j’étais sur le point de fonder une entreprise de traduction. J’avais évolué dans l’industrie agro-alimentaire, ayant travaillé pour Cargill et à l’ancienne Bourse des grains de Winnipeg. Je cherchais une nouvelle orientation professionnelle, mais j’ignorais quel sentier emprunter.

« Par un heureux hasard, un ami dans le domaine des grains voulait faire traduire des contrats à termes très spécialisés, poursuit-il. Sachant que j’étais francophone et que je connaissais son domaine, il m’a demandé de le faire. Je croyais que ce serait seulement quelques pages. Mais il m’a présenté une montagne de documents. Trois semaines plus tard, j’avais quelques sous dans la poche. Il était évident que la traduction offrait une opportunité professionnelle. Alors, en attendant un vrai job, je me suis mis à contacter des commerçants, pour voir s’ils auraient besoin de documents à traduire. »

Selon Jean-Pierre Parenty, les cinq premières années de l’entreprise étaient difficiles.

« La première année, je travaillais seul, indique-t-il. Au bout d’un an et demi, j’ai embauché une francophone, Diane Reitmeier. Elle m’a tellement appuyé, en organisant nos bureaux et en faisant la comptabilité, que je lui ai vendu une partie de l’entreprise, pour qu’elle devienne ma partenaire en affaires.

« Le plus difficile, c’était d’aller chercher des clients au-delà des limites de l’autoroute périphérique de Winnipeg, poursuit-il. Au début, à Toronto par exemple, on ne nous a pas pris au sérieux. Alors nous avons misé sur les États-Unis. Aujourd’hui, les trois quarts de nos clients sont américains. »

En effet, seulement 5 % des ventes de Parenty Reitmeier ont lieu au Manitoba. « Nous sommes allés chercher nos clients à Toronto, à New York et à Londres, précise-t-il. Et je suis convaincu qu’avec le nouvel Accord de libre-échange avec l’Union européenne, nous serons en mesure d’en obtenir encore bien plus. Plus les entreprises exportent et importent, mieux c’est pour nous.

« Tout cela n’aurait pas été possible sans notre équipe de tonnerre, conclut-il. J’ai réussi à m’entourer de personnes exceptionnelles. Et je suis fier de leurs services, ainsi que du fait que grâce à l’entreprise que j’ai créée, une vingtaine de nos employés francophones ont pu s’installer à Saint-Boniface, pour contribuer à l’économie locale et la communauté franco-manitobaine. C’est 20 familles de plus qui vivent chez nous. »

Par Daniel BAHUAUD