L'exposition intitulée Arborescence est visible à la Wayne Arthur Gallery.
L’exposition intitulée Arborescence est visible à la Wayne Arthur Gallery jusqu’au 30 octobre.

Simone Hébert Allard expose, jusqu’au 30 octobre, une série de photographies consacrées aux arbres à la Wayne Arthur Gallery.

C’est un beau cadeau d’anniversaire que s’est offert Simone Hébert Allard. Pour ses 55 ans, l’artiste expose pour la première fois, seule, son travail.

Depuis la Fête de la culture et jusqu’au 30 octobre, l’exposition intitulée Arborescence est visible à la Wayne Arthur Gallery, au 186 boulevard Provencher. Au total, une vingtaine de photographies d’arbres en tout genre sont accrochées sur un mur, retraçant 13 années de travail.

« Je les ai prises un peu partout dans le monde : Suède, Mexique, États-Unis, Canada… énumère Simone Hébert Allard. J’ai sélectionné mes préférées. »

Cette passionnée de la nature voue un véritable culte aux arbres. « Ils m’ont toujours attirée, reconnaît-elle. Ils ont beaucoup de personnalité et il n’y en a pas deux pareils. »

Certains sont inquiétants, d’autres sont intrigants, d’autres, encore, laissent entrevoir des formes humaines.

La plupart du temps, les arbres semblent sortir du cadre dans lequel ils sont confinés. Des effets de style donnent une impression de relief sur certaines images. Ainsi, l’écorce ou les stries des troncs semblent réels, touchables, et on se surprend à passer la main sur l’œuvre pour la ressentir.

« J’aime travailler de façon à donner un effet trois dimensions à mes photographies », indique l’artiste.

Expressions humaines

Ce qui frappe aussi, lorsqu’on observe les photographies, c’est à quel point ces arbres, pourtant amorphes, semblent refléter des expressions humaines. Ainsi en est-il, par exemple, de l’image intitulée Démence : ici, un arbre semble fou, avec des branches partant dans tous les sens, sans logique aucune.

« Cette impression peut être renforcée quand on sait que j’ai pris cette photo dans un cimetière », glisse Simone Hébert Allard.

En suscitant pareille réaction chez les spectateurs, l’artiste atteint son objectif. La condition humaine exprimée par l’arbre est, en effet, au cœur de son travail. « Ils reflètent des états d’âme », souligne-t-elle.

Ainsi, l’écorce arrachée fait référence à la peau, le papier déchiré d’un bouleau imite la chair, tandis que les fissures profondes et les troncs tordus rappellent les empreintes du temps laissées sur le corps humain.

Presque toutes les photos sont exposées pour la première fois. Il est fort probable qu’elles aient une seconde vie, à la fin de l’exposition. Certains visiteurs ont déjà manifesté de l’intérêt pour en acheter quelques-unes, tandis que d’autres voudraient les voir exposer ailleurs dans Winnipeg.

 

Par Thibault JOURDAN | TW : @OropherDorthoni