Venue à l’haltérophilie à l’âge « tardif » de 22 ans, Marie-Josée Ares-Pilon se démarque néanmoins avec élan lors des compétitions internationales.
Marie-Josée Ares-Pilon s’est rendue à Wroclaw, en Pologne, pour les Championnats du monde seniors d’haltérophilie, qui avaient lieu du 16 au 27 octobre dernier. La seule Manitobaine de l’équipe canadienne d’haltérophilie a déniché la 16e place dans la catégorie des 69 kilos.
« Je suis très heureuse de ma performance, déclare Marie-Josée Ares-Pilon. J’ai arraché 96 kilos. Et, lors de l’épaulée jetée, j’ai soulevé 114 kilos. J’ai égalé mes meilleures barres de l’année et mes records manitobains. Et cela signifie que je me classe parmi la première moitié des meilleures haltérophiles du monde, ce qui est excellent pour une Canadienne. »
En effet, s’il lui reste encore de la place pour améliorer son classement mondial, la Franco-Albertaine de naissance ne traîne pas les pieds. Lors des Championnats du Commonwealth de 2012, Marie-Josée Ares-Pilon a remporté la médaille d’argent dans sa catégorie.
« Avant les championnats, mon entraînement était intensif, explique la résidante de Lorette. Je me levais, je mangeais et je m’entraînais. Ensuite, je subissais un traitement d’hydrothérapie, pour soulager les nerfs et les muscles. Et je répétais la séquence trois fois par jour. Mais d’habitude, je m’entraîne deux fois par jour. Comme ça, j’ai le temps d’accueillir des clients, puisque je suis massothérapeute et kinésothérapeute. »
De fait, selon Marie-Josée Ares-Pilon, l’haltérophilie est un défi financier autant qu’il l’est pour le corps.
« À moins de vivre au Québec, où les athlètes sont bien subventionnés, il faut voir à la quasi-totalité de ses dépenses, explique-t-elle. Les Québécois reçoivent près de 10 000 $ pour subvenir à leurs besoins d’entraînement. Au Manitoba, je reçois 500 $ annuellement pour des massages et ma physiothérapie. On comprend que je sois la seule haltérophile hors-Québec dans l’équipe canadienne.
« Je m’entraîne dans mon garage, sur mon propre équipement, poursuit-elle. Comme ça, pas besoin de dépenser de l’essence pour me rendre à un gymnase spécialisé. Mon fiancé, Paul Dumais, également haltérophile médaillé des Championnats du Commonwealth, est mon entraîneur. Tout cela me permet d’accueillir plus de clients lorsque je ne m’entraîne pas. »
Marie-Josée Ares-Pilon a eu la piqûre de l’haltérophilie à 22 ans, alors qu’elle habitait Terre-Neuve. « La plupart des haltérophiles commencent à huit ou dix ans, alors j’avais un moyen retard, explique-t-elle. À l’époque, j’habitais Marystown, une région plutôt isolée de la province. Or, un haltérophile olympien, Bert Squires, habitait les parages. Il s’était rendu aux Jeux de 1984, à Los Angeles. C’est lui qui m’a initiée au sport.
« Au départ, c’était un passe-temps, poursuit-elle. Je m’adonnais davantage au patinage artistique. Mais en peu de temps, je me donnais plus de défis, en soulevant des charges plus lourdes. Et je voulais faire de la compétition. Cela fait dix ans que je suis haltérophile, et j’adore. Je n’arrête pas. Je n’arrête jamais. En fait, je me prépare déjà pour les Championnats d’Haltérophilie de l’Ouest canadien qui auront lieu à Winnipeg, à la fin mars. »