Face à l’élimination de son financement de base, l’Association des juristes d’expression française du Manitoba retourne à ses premiers amours : la revendication des droits linguistiques des francophones.
L’Association des juristes d’expression française du Manitoba (AJEFM) a réitéré, le 13 novembre dernier, lors de son assemblée annuelle, son engagement à la revendication sur les questions des droits linguistiques et de l’accès à la justice pour les francophones.
« Le temps était venu de nous rappeler notre raison d’être, déclare la présidente de l’AJEFM, Aimée Craft. En plus de servir ses membres et de fournir des renseignements juridiques à la communauté, l’AJEFM a pour mandat fondamental de faire de la revendication. Nous voulons remettre nos efforts dans ces activités fondamentales. »
La réaffirmation de ce mandat se fait, en grande partie, dans la foulée de l’annonce de la cessation, à la fin de mars 2014, de l’appui financier de Justice Canada pour les opérations de l’AJEFM. « Dorénavant, le gouvernement fédéral financera seulement nos projets de formation et de diffusion d’informations, explique Aimée Craft. Ces deux priorités sont clairement indiquées dans la Feuille de route pour les langues officielles 2013-2018. Évidemment, la perte de notre financement de base s’avère un défi de taille. Mais en même temps, ce changement de cap au fédéral nous a fourni l’occasion de réfléchir à nos priorités. La revendication redeviendra une de nos activités principales. »
Anticiper les priorité
L’AJEFM compte dresser une liste de ses priorités en rencontrant plusieurs organismes de la communauté. Or, Aimée Craft estime que certaines priorités peuvent déjà être anticipées.
« Un dossier important est la question de l’avenir de la Cour provinciale et de la Cour du banc de la Reine à Saint-Boniface, souligne-t-elle. L’édifice qui les abrite a été vendu. La Province avait prévu procéder à un appel d’offres pour une nouvelle construction, mais nous avons appris que ce projet n’ira pas de l’avant. Nous estimons qu’il est extrêmement important que ces institutions demeurent à Saint-Boniface. »
En fait, Aimée Craft estime que l’établissement d’un guichet unique en services juridiques serait « un scénario idéal ». « Nous aimerions intégrer les services en justice en français dans un endroit commun, indique-t-elle. Ainsi, les francophones pourraient visiter un centre de services à la justice qui serait sous le même toit que la Cour provinciale et un comptoir de la Cour du banc de la Reine. Ce guichet unique fournirait une expérience judiciaire complètement francophone, et incarnerait le principe de l’offre active. »