Sur le pont Provencher, il fait très froid. Mais les propriétaires du restaurant qui s’y trouve ont décidé de garder leurs portes ouvertes pour réchauffer les clients les plus braves.

Sur le pont, les propriétaires, Sophie et Stéphane Wild gardent le cap.
Sur le pont, les propriétaires, Sophie et Stéphane Wild gardent le cap.

Pour une première fois, le restaurant sur le pont ne fermera pas ses portes durant l’hiver. Malgré les températures extrêmes de ce temps de l’année, les propriétaires de Chez Sophie sur le pont ont décidé de garder les portes du restaurant ouvertes tout au long de l’hiver aux heures habituelles. Mais face aux nombreux défis auxquels ils font face, il faut du courage pour affronter tous les caprices de l’hiver.

Les activités sur le pont en hiver ne sont pas du tout comparables à celles depuis l’ouverture du restaurant l’été dernier. Dès le mois de novembre, le nombre de clients a considérablement diminué, selon les propriétaires. Alors qu’au mois d’octobre, la moyenne était encore de 350 clients par jour, « en novembre, on est descendus à 150 à 200 par jour, confie le propriétaire, Stéphane Wild. Actuellement, c’est environ 50 clients par jour, confie-t-il à l’heure d’écrire ces lignes en décembre. Une baisse considérable. »

Sur le pont, il est 11 h 30, alors que d’habitude le restaurant commence à se remplir, il n’y a encore l’âme d’aucun client. De plus, aucune réservation n’est enregistrée. « C’est la première fois depuis qu’on est ouvert qu’on n’a aucune réservation, confie Stéphane Wild. Je me demande comment ça va être pour les autres mois de l’hiver, surtout ce mois de janvier. »

| Pourquoi une diminution?

Si la fréquentation a diminué, ce n’est pas parce que le menu du restaurant a changé. Les raisons se trouvent dans le vent glacial qui souffle.

Passer sur le pont, surtout quand il vente devient un acte de bravoure pour certains clients. Il fait froid. « Certaines personnes courent carrément parce qu’il fait très froid », souligne Stéphane Wild.

De plus, le pont n’est pas bien déneigé. « Il y a juste une partie qui est déneigée par La Fourche qui vient chercher nos poubelles. L’autre qui doit être faite par la Ville ne l’est pas depuis la première neige, déplorait Stéphane Wild au début de décembre.

« Quand les gens vont au restaurant, ils ne portent pas forcément de grosses chaussures d’hiver mais de belles chaussures et ça devient difficile de marcher dans la neige. C’est quelque chose qui décourage, assure-t-il. J’espère que la Ville va nous aider à ce niveau. »

En attendant l’aide de la Ville, et surtout que la situation se règle, les propriétaires font face à l’hiver à leur façon.

| Moins d’employés, moins de charge

« Cet été, on avait au moins 30 employés dont 99 % parlaient français. Actuellement on a dû réduire le nombre à une vingtaine », affirme Stéphane Wild. Une solution déplorable mais inévitable. « On n’avait pas le choix. Il y a trop de charges et peu de ressources », explique-t-il. De plus, le temps de travail du nombre d’employés restant a aussi diminué.

Pour les propriétaires, la baisse de la clientèle ne signifie pas la diminution des charges du restaurant. Bien au contraire, avec ce temps froid, les factures d’électricité ont grimpé car le restaurant est chauffé grâce à l’énergie électrique. « Par mois, c’est environ 4 000 $ pour l’électricité », confie la copropriétaire, Sophie Wild.

Heureusement que tout n’est pas perdu. « Au moins les réservations qui ont été faite durant le temps des Fêtes ont aidé un petit peu », rassure Stéphane Wild. Et en février, les festivités du Festival du Voyageur permettront aussi d’équilibrer un peu le budget.

Malgré le vent qui décime tout sur son passage et les tempêtes qui font rage, les saveurs françaises resteront les mêmes sur le pont. « C’est une première expérience. On ne fermera pas, martèle Stéphane Wild. Cette expérience nous permettra de mieux nous préparer pour l’hiver prochain. »

Wilgis AGOSSA