La Cour provinciale et la Cour du Banc de la Reine ne quitteront pas Saint-Boniface, même de façon temporaire. C’est ce qu’a déclaré le premier ministre du Manitoba, Greg Selinger, le 21 février dernier, en sortant d’une rencontre avec l’Association des juristes d’expression française (AJEFM) et la Société franco-manitobaine (SFM).

Droit et francophonie
« Il fallait garder le palais de Justice à Saint-Boniface, déclare Greg Selinger. En plus d’être le scénario souhaité par la communauté franco-manitobaine, c’est une question de justice. La Constitution manitobaine doit être respectée. Il faut une cour à Saint-Boniface, et ce en permanence. Toute l’histoire du fait français et du Manitoba fait en sorte qu’elle est nécessaire. »

Au moment d’écrire ces lignes, la Province n’avait pas choisi l’emplacement temporaire des cours.

« Cela reste à déterminer, indique Greg Selinger. Nous voulons un endroit pratique qui répond aux besoins des francophones. Qui sait? Si nous trouvons un bon endroit, il est possible que ce soit une solution permanente. Mais cela reste à voir, puisqu’il est beaucoup trop tôt pour l’affirmer. »

On se rappellera que le 14 février dernier, Justice Manitoba avait annoncé la fermeture du palais de Justice en raison de la résiliation du bail de l’immeuble, situé 227, boulevard Provencher, par la Ville de Winnipeg.
À ce temps, il était prévu que les causes de la Cour du Banc de la Reine, et celles du Tribunal des petites créances, soient entendues à Winnipeg.

Pour sa part, le président-directeur général de la SFM, Daniel Boucher, se dit « très satisfait » de la rencontre.

« Le premier ministre a compris combien il était problématique de transférer le palais de Justice, même de façon temporaire, à Winnipeg, avance-t-il. Maintenant, nous avons l’assurance que tout restera à Saint-Boniface. »

Le premier ministre a par ailleurs créé un comité, composé de la Province, de l’AJEFM et de la SFM, chargé de trouver une solution permanente.

« La promesse de travailler de façon collaborative, par l’entremise de ce comité démontre l’intention du gouvernement d’assurer les services en français, déclare la présidente de l’AJEFM, Aimée Craft. Nous suivrons de près ce dossier, qui est une priorité pour la communauté. Sans notre résolution, nous aurions fait un pas en arrière. Nous devons continuer d’aller de l’avant. »

En effet, lors la rencontre avec le premier ministre, l’AJEFM a communiqué sa vision pour les services juridiques à Saint-Boniface. Cette vision comprend, entre autres, l’établissement d’un centre juridique qui intégrerait tous les services en justice en français en un même endroit.

« Je suis optimiste qu’un tel centre verra le jour, déclare Daniel Boucher. J’ai par ailleurs eu l’impression que le premier ministre veut faire avancer le dossier le plus rapidement possible. Chose certaine, la création du comité conjoint facilite la communication, et évitera la récurrence de nouveaux malentendus. »

Daniel BAHUAUD