Au carrefour de l’acrobatie, des arts du cirque et du yoga, l’acroyoga ajoute des défis physiques, un élément ludique et une dimension relationnelle importante au yoga traditionnel.

Anne-Claire Parent et Carissa Gauthier.
Anne-Claire Parent et Carissa Gauthier.

Passionnée de yoga, et longtemps praticienne de gymnastique, Carissa Gauthier naviguait sur Internet, en 2011, lorsqu’elle a aperçu des photos de personnes pratiquant de l’acroyoga. Intriguée par les postures qu’elle contemplait, ainsi que par le fait que ce sport insolite semblait exiger beaucoup de coopération, la Franco-Manitobaine s’est tout de suite mise à la recherche d’acroyogistes winnipégois. (1)

« J’ai enfin trouvé un sport qui répond à mes goûts, et aux plis de ma personnalité, lance Carissa Gauthier. J’aime les sensations fortes et, jusqu’à tout récemment, je faisais du saut à la perche. Mais c’était trop accablant pour le dos. Les postures emballantes et les changements de posture me donnent un petit frisson agréable. Et puis je suis une personne sociable. J’aime faire équipe, m’amuser et interagir avec les autres. »

C’est ainsi que Carissa Gauthier est venue à inviter une copine, Anne-Claire Parent, à être de la partie. « J’adore, lance Anne-Claire Parent. Je fais de la gymnastique et du yoga, alors je crois que l’acroyoga a été inventé pour des gens comme moi. C’est une activité relaxante où, pour réussir, il faut être sur la même longueur d’onde que ton partenaire. Il faut se laisser guider par son partenaire. En fait, pour exécuter un mouvement ou encore pour garder une posture, il faut se fier sur l’équilibre de l’autre. Tu sers parfois de contrepoids à ce que fait l’autre, pour ne pas tomber. »

« J’ai vite compris que pour bien faire de l’acroyoga, il faut d’abord faire confiance aux autres, fait remarquer Carissa Gauthier. On vient à se fier aux signaux para-verbaux et à ne pas craindre que quelqu’un s’ingère dans son espace personnel. Ceux qui auraient des problèmes liés à la confiance pourraient bénéficier de l’acroyoga. »

Le tout premier partenaire d’acroyoga de la Franco-Manitobaine, Dan Moroz, est du même avis. « Lorsque les membres d’Acroyoga Winnipeg se rassemblent, on fait des exercices de confiance, souligne-t-il. Le but est d’être à l’aise avec soi-même et les autres, pour venir à bâtir une relation de confiance avec les autres. Cet équilibre intérieur est tout aussi important que celui requis pour faire des acrobaties. L’acroyoga est une activité communautaire. »

Anne-Claire Parent voit la situation du même œil. « C’est un jeu de groupe, déclare-t-elle. L’été, on se réunit parfois dans les parcs municipaux pour prendre la pose en assumant des postures variées. Notre groupe s’amuse tellement. J’adore ces personnes que j’ai rencontrées grâce à ce sport : des artistes de cirque, des danseuses du ventre, des lanceurs de couteaux et j’en passe. Depuis, je me suis lancée dans plusieurs de ces activités insolites.

(1) Le club Acroyoga Winnipeg offre des sessions pour débutants cherchant à goûter au sport, tous les jeudis à 19 h chez Peg City Yoga, situé 213, avenue Osborne à Winnipeg.

Daniel BAHUAUD