À vous la parole
La Liberté – décembre 2014

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Un surplus, oui… mais à quel prix!

Madame la rédactrice,

 Dans sa folie désespérée d’atteindre un surplus budgétaire avant les prochaines élections, le gouvernement Harper semble s’attaquer à ceux dont il peut se passer pour sa réélection.

 Voici quelques exemples :

  1. La fermeture du bureau de Service Canada à Saint-Boniface
  1. Les 1,13 milliard $ non-dépensés depuis 2006 dans le département des Anciens Combattants, même si l’on sait qu’il existe un manque de services pour nos soldats qui reviennent de l’Afghanistan.
  1. Le plus dégoûtant de tous seraient les 125 millions $ non dépensés dans l’aide internationale. Demandez aux ONG comme Kairos, Mennonite Central Committee et Développement et paix, qui se sont fait déjà couper par ce gouvernement, ce qu’ils feraient dans le Tiers-Monde avec ces argents « épargnés ».

Un surplus budgétaire, oui…mais à quel prix?

Rachel Ouimet | Winnipeg (Manitoba) | Le 23 novembre 2014

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Lettre ouverte à Walter Kleinschmit

Dans sa lettre du 26 novembre, M. Kleinschmit prétend parler au nom de l’Association des résidents du Vieux Saint-Boniface.

Quoi?

Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ici. Depuis quand est-ce qu’un président sortant parle au nom d’un organisme?

Kleinschmit devra accorder son violon, car nous avons en archives une lettre du PRÉSIDENT de l’ARVSB dans laquelle on lit « …qu’une proposition a été adoptée d’approuver votre demande pour le placement de la statue de Georges Forest sur l’esplanade du Parc Provencher ».

Marcien Ferland | Président | Le Comité du monument Georges-Forest | Le 27 novembre 2014

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Monument Georges-Forest

Madame la rédactrice,

Le 13 novembre passé, j’ai participé à la consultation publique organisée par le Comité du monument Georges-Forest. J’aimerais donner mon opinion sur les deux choix d’emplacement pour ce monument historique de la statue Georges-Forest. Je vois mal les avantages du choix de L’Esplanade Riel au coin des rues Taché et Provencher à l’entrée de Saint-Boniface. Comment pourrait-on encourager les classes d’élèves de nos écoles à venir visiter là où le trafic est achalandé de véhicules, de gros camions, d’ambulances, d’autobus en plus du va-et-vient entre Winnipeg et Saint-Boniface? Et que dire des nombreux groupes de visiteurs au temps du Festival du Voyageur pour qui il sera aussi difficile de visiter la statue? Ce site n’est pas assez grand pour accueillir des gros groupes, afin qu’ils soient capables d’être assez proches pour voir et lire l’immense plaque historique qui honore tous les efforts, l’argent et la détermination de cet homme. Georges Forest a gagné pour nous nos droits linguistiques, il s’est battu jusqu’à la Cour Suprême. Un autre raisonnement qui me paraît plus logique serait d’utiliser l’emplacement du parc Provencher. Moi, je demeure à l‘Accueil Colombien, 200 rue Masson, un établissement où habitent au delà de 200 aînés. Pour se rendre, la distance entre les deux sites est équivalente. Mais comment espérer que des aînés puissent se rendre en marchette ou en chaise roulante pour traverser la rue Taché avec ce grand trafic? Par contre, la grandeur de l’espace du parc Provencher leur serait accessible, ainsi qu’aux écoles ou aux groupes de visiteurs du Festival du Voyageur. Aussi, on parle d’un plan de développement pour un sentier solide où des petites plaques longeant le sentier décriraient l’histoire de notre héros Georges Forest, ce qui serait très agréable pour tous. En plus, à l’emplacement de L’Esplanade Riel, achalandé par le trafic au temps des grosses pluies, le monument se ferait baigner de boue comme la statue du soldat au milieu du boulevard Provencher qui est souvent sale. Il faut être réaliste dans le choix de l’emplacement et arriver à un consensus pour cette importante décision, pour nos citoyens francophones et surtout pour pouvoir honorer notre cher Georges Forest.

Gabrielle Desaulniers | Le 27 novembre 2014

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Lettre ouverte aux signataires de la pétition de la statue Georges-Forest du Conseil jeunesse provincial (CJP)

Chers signataires,

Permettez-moi d’abord de vous remercier à nouveau pour votre appui. En date de cette lettre, nous sommes près de 300 signataires.

Dans le but de vous garder à jour sur le dossier, je vous écris pour vous partager le compte-rendu des discussions du jeudi 13 novembre dernier, soi-disant la « première consultation publique » du comité de la statue Georges Forest.

Il suffit de dire que l’attitude de certains des membres du comité de la statue Georges-Forest, sous la présidence de Marcien Ferland, à notre égard (signataires de la pétition), était tout à fait intolérable, condescendante, et discriminatoire.

Un par un, les membres du comité de la statue Georges-Forest cherchaient non à comprendre et écouter, mais plutôt à défendre et dénoncer, jusqu’au point d’avoir l’audace de me refuser la parole. « Il n’y aura aucun débat! »

En me pointant le doigt et en me criant, l’ancienne commissaire de la CSFM, Lefco Doche, avait l’audace de dire que le CJP — la jeunesse — n’avait « aucun droit » de mettre sur pied une pétition. Pourquoi? Aucune réponse.

Marcien Ferland, lui à son tour, avec effronterie, croyait bon de me dire que les signataires de la pétition Georges-Forest — vous et moi — étaient une bande d’ignorants. Pourquoi? Aucune réponse.

Hélène Martin et Ida Savoie, deux chères dames, questionnaient dans La Liberté du mercredi 26 novembre la « connaissance de cause » des signataires. Pourquoi? Aucune réponse.

Le CJP croit que ces attitudes sont inacceptables et nous ne devrions pas les tolérer. Ce projet de statue devrait nous rassembler et non nous diviser.

Malgré les propos et les plans du comité, le CJP maintient toujours que le meilleur endroit pour la statue Georges-Forest demeure bel et bien sur ou à proximité immédiate de l’Esplanade Riel. Pourquoi? Le symbolisme de l’Esplanade Riel est fort et représente notre histoire collective et notre raison d’être. C’est un symbole par excellence d’un Manitoba bilingue et inclusif, un sens éveillé par Louis Riel, père fondateur du Manitoba, et un sens plus tard regagné par Georges Forest.

L’Esplanade Riel fait le lien entre les francophones et les anglophones, et transmet les valeurs d’entraide, de coopération, et de partage. Encore plus, dans ces alentours, nous retrouvons le Musée canadien pour les droits de la personne, un phare d’espoir qui fait rappel à nos droits linguistiques. Nous retrouvons également la rivière Rouge, source de notre francophonie manitobaine, de notre métissage.

Il ne faut surtout pas perdre le souvenir et le poids symbolique de nos espaces. Ensemble, il faut maintenir et promouvoir un sens commun, c’est-à-dire nos valeurs, nos rêves, et nos histoires — et autant que possible le projeter dans nos communautés, dans nos espaces.

L’emplacement de la statue Georges Forest sur l’Esplanade Riel reconnaît le mérite et la vertu de ce sens commun, d’un Manitoba qui nous ressemble et nous rassemble. « Georges Forest mérite sa place au soleil » comme l’a si bien dit madame la sénatrice, Maria Chaput.

Sachez que nous allons persévérer avec respect même si le respect n’est pas chose gagnée des deux bords.

Avec pleine assurance et solidarité,

Justin Johnson | Président | Conseil jeunesse provincial (CJP) | Saint-Boniface (Manitoba) | Le 27 novembre 2014

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Il y a des limites à se taire!

Madame la rédactrice,

J’ai participé, le samedi 29 novembre 2014, au lancement des États généraux de la francophonie manitobaine. Quelle journée remplie d’émotions et de reconnaissance envers nos héros qui ont lutté pour l’égalité des droits des Manitobains.

La francophonie manitobaine dans toute sa diversité y était présente et ces 200+ participants ne sont que le début d’une mobilisation communautaire. C’est l’occasion par excellence pour consulter les francophones du Manitoba sur leur avenir.

La réalité politique fédérale est telle que présentement nous avons à lutter pour protéger nos acquis.

Auparavant, nous luttions pour obtenir les doits qui nous revenaient mais que le gouvernement ne respectait pas encore. Nous luttions aussi pour faire avancer le droit d’après l’esprit de la Constitution et de la Charte des droits et libertés.

Ce n’est plus le cas présentement. Non seulement le fédéral ne respecte plus nos droits mais il s’attaque à nos acquis et pire encore, à notre liberté d’expression…

Un gouvernement qui ne reconnaît plus notre droit de parole et notre droit de revendiquer glisse vers l’intimidation. Ce n’est pas parce qu’on dénonce l’érosion de nos droits qu’on mérite de s’en faire couper d’autres.

Nous faisons face à des obstacles de taille. Et nous avons à faire preuve de résilience. Comme le disait si bien Léo Robert il y a de cela plusieurs années, « il y a toujours des limites à se faire marcher sur les pieds et à se taire ».

C’est un cri de cœur que je vous lance, car le temps est critique. Engageons-nous dans cet exercice de réflexion sur notre avenir. Le « café-citoyen », moi j’y crois!!!!!!

Merci aux organisateurs et aux responsables dont le travail ne fait que commencer!!!

Maria Chaput, sénatrice | Saint-Boniface (Manitoba) | Le 30 novembre 2014

 

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Lettre ouverte à Monsieur Marcien Ferland,
Président du Comité Georges-Forest

Cher Marcien,

J’ai suivi avec intérêt les reportages concernant la réunion publique du 13 novembre que votre comité a organisée au sujet du choix de l’emplacement de la statue commémorant l’importante contribution de Georges Forest à la défense de nos droits linguistiques. J’aurais aimé être présent à cette rencontre, mais ayant subi une chirurgie pour remplacement de genou à la fin du mois de septembre, je n’étais pas encore assez mobile pour y assister.

Je tiens à vous féliciter d’avoir saisi l’importance d’établir un consensus communautaire au sujet du lieu le plus approprié pour installer ce monument en hommage à Georges, un des plus ardents défenseurs de nos droits linguistiques. Il me semble qu’un geste comme celui-là devrait servir à unir la communauté plutôt que de la diviser. Je ne suis pas parmi ceux qui croient que l’unanimité est essentielle ou même possible à ce sujet, mais je crois tout de même que le consensus est souhaitable et possible. Je constate que les membres de la famille Forest ne supportent pas le choix du parc Provencher comme site pour ce monument. Par respect pour Georges, il me semble qu’on devrait faire tout en notre possible afin de s’assurer que ses proches soient à l’aise et heureux avec le choix de l’emplacement même si cela occasionnerait un délai pour ce qui est de l’installation de la statue.

Une rencontre telle que vous avez organisée permet d’impliquer les membres de la communauté dans ce beau projet communautaire. Je vous encourage de poursuivre ce dialogue.

Respectueusement,

Léo Robert | Saint-Boniface (Manitoba) | Le 4 décembre 2014

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Touche pas à mon pont!

Madame la rédactrice,

Dans toute cette discussion sur l’emplacement éventuel à Saint-Boniface d’une statue du « French Activist » Georges Forest, comme on disait à l’époque, y aurait-il quelqu’un prêt à se porter à la défense de l’Esplanade Riel, le plus beau pont piéton de la capitale manitobaine? Un cri de guerre s’impose, quoiqu’il fait un peu siècle dernier : Touche pas à mon pont!

Lucien Chaput | Bélair (Manitoba) | Le 4 décembre 2014

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La statue Georges-Forest et la lettre de Justin Johnson

Madame la rédactrice,

Qu’on soit d’accord ou non avec la position du CJP, on n’a pas le DROIT de traiter nos jeunes d’ignorants et de les écœurer. On devrait plutôt les féliciter de s’impliquer et travailler AVEC eux, car ils et elles sont nos dirigeants de demain. En ce temps des Fêtes, je souhaite la paix à toutes et tous. Et j’espère de tout cœur qu’on saura travailler ensemble pour l’aboutissement de ce projet très honorable.

Dolorès Gosselin | Grand-mère Métisse | Le 5 décembre 2014

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Lettre ouverte au président du CJP

Lors de la récente assemblée publique convoquée par le Comité du monument Georges-Forest, monsieur Justin Johnson a reproché au Comité d’avoir pris des décisions avant d’avoir consulté la communauté. Ses propos ont été rapportés dans La Liberté, livraison du 29 novembre 2014.

M. Johnson n’est pas bien renseigné.

Au printemps 2013, le grand public était invité par le biais d’une annonce dans La Liberté au Centre Notre-Dame pour une assemblée de consultation concernant l’aménagement du parc Provencher. Les quelque 200 personnes présentes ont fait environ 80 suggestions.

Puisque le Comité n’avait pu obtenir l’autorisation d’ériger la statue de Georges Forest ni au pied du pont, ni devant l’Hôtel de ville, nous avons présenté le projet d’un sentier historique appelé Le Parcours Riel-Forest.

Plus tard, le public a été appelé à choisir parmi de nombreuses options, dont le Parcours Riel-Forest, celles qu’il privilégiait.

Par la suite, l’Association des résidents du Vieux Saint-Boniface et enfin la Ville de Winnipeg ont retenu le Parcours avec une douzaine d’autres options.

D’autre part, la maquette de la statue a été présentée au public lors d’une conférence de presse le 7 février 2014. Des journalistes de Radio-Canada et de La Liberté étaient présents et ont fait des comptes rendus. Depuis, la maquette est en montre au Centre du patrimoine pour permettre au public de l’examiner et d’en discuter.

Nous avons proposé un plan. Il appartient désormais à la communauté d’en disposer; et d’après les réactions que nous recevons de toutes parts, la communauté semble très majoritairement favorable au Parcours Riel-Forest dans le parc Provencher.

M. Johnson doit comprendre que consulter un public sans avoir de plan directeur à proposer risque de créer une pétaudière dans un capharnaüm.

Marcien Ferland | Président | Comité du monument Georges-Forest | Le 8 décembre 2014

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Les Caisses et le crédit d’impôt

Madame la rédactrice,

Nous avons appris dernièrement que les caisses de crédit revendiquent un crédit d’impôt du gouvernement fédéral, puisqu’elles sont présentement imposées au même niveau que les grandes banques canadiennes, alors qu’elles sont, en réalité, des coopératives.

Un tel crédit d’impôt serait tout à fait logique. Les caisses de crédit jouent un rôle économique important au Manitoba, surtout dans les petites municipalités rurales et éloignées. Ce sont ces caisses qui permettent à des petites entreprises d’ici d’emprunter les sommes nécessaires à leur développement. Un réseau national de caisses de crédit en bonne santé favorise l’économie canadienne et ce, de manière directe. Nous ne parlons pas de gains futurs, potentiels ou hypothétiques, mais bien de prêts à nos familles et nos jeunes entreprises.

Ce crédit d’impôt existait jusqu’à l’année dernière, avant que le gouvernement fédéral ne décide de l’abolir. J’avais noté l’ironie de la décision du gouvernement, qui avait enfoui cette décision dans son soi-disant « Plan d’action économique », alors que la mesure nuirait directement à l’économie. Voulant à tout prix balancer son budget, le gouvernement a choisi des cibles faciles, même si l’impact sur l’économie et la classe moyenne serait négatif.

Cette année, en réponse à mes questions à ce sujet, le gouvernement s’est dit prêt à écouter les représentants des caisses de crédit. Il n’est pas exclu qu’il décidera, finalement, de faire marche arrière. Il annoncera peut-être même en grande pompe ce nouveau crédit d’impôt – qu’il a lui-même aboli l’année dernière.

Le gouvernement déposera un nouveau budget dans les mois suivants. Verrons-nous un réel plan d’action économique, une réelle vision? Ou sera-t-il question, encore une fois, de centaines de mesures que nous n’aurons pas le temps de bien étudier, et qui laisseront sûrement d’autres pots cassés en chemin…?

Maria Chaput, sénatrice | (Manitoba) | Le 8 décembre 2014

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Lettre ouverte…

À tous ceux qui se souviennent de la crise linguistique

Mes amis, vous rappelez-vous du slogan raciste “No More French” des années 1980?

Après que ces graffitis ignobles furent effacés, que les fenêtres cassées furent remplacées et que les cendres du bureau de la SFM furent éparpillées par les quatre vents sur le boulevard Provencher, pensez-vous que la tête du serpent bigot fut guillotinée? Lesquels d’entre vous n’avez pas subi les insultes qui font encore partie, de nos jours, des murmures sourdines du serpent intolérant? Ne vous trompez pas, le serpent rampe encore bien proche de nous.

Aujourd’hui, pendant que nous témoignons d’une certaine évolution des mœurs canadiennes, il est temps de choisir un endroit pour célébrer un homme de grande importance. Un qui fut pincé par la langue du serpent.

On dit qu’une image vaut mille mots, alors pour celle de Georges Forest, nulle autre place est meilleure pour notre héros francophone, patriote Manitobain et sauveur de nos droits linguistiques, qu’à Saint-Boniface, au pied du pont Provencher sur l’Esplanade Riel avec le Musée pour les droits de la personne en arrière-plan. Un des endroits les plus achalandés, le nouveau pont devient de plus en plus photographié comme image iconique de la ville. Imaginez! Le contour de la ville, le musée, le pont et un homme tenant une contravention! Quel tableau onirique, je dirais même, surréel.

D’abord, qu’il soit bien éclairé la nuit et il faudra absolument qu’il soit sous l’œil d’une caméra. Une surveillance disponible à l’Internet afin que le monde entier puisse avoir, non seulement une vue panoramique d’une ville vibrante et moderne, mais témoigner d’une ouverture d’esprit envers les droits de ses minorités! Avec nos technologies modernes, on pourrait même projeter l’image de cette statue sur le mur Est du musée. Ceci pourrait inciter les visiteurs de faire une trouvaille inédite en traversant le pont afin de rendre hommage à cet homme et son sens de justice.

Quoi qu’il en soit, l’Esplanade, le parc, ou l’Hôtel de Ville de Saint-Boniface, en plus d’une caméra et l’éclairage, il faudra poser Georges sur un élégant piédestal de plusieurs mètres de hauteur bien ancré au sol, entouré d’une solide clôture artisanale en fer et bien en vue du public.

Tout cela afin de s’assurer que le fameux billet de contravention, que Georges tient dans sa main, ne s’envole pas dans le vent aux petites heures du matin.

Georges Beaudry | Le 7 décembre 2014

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Respectons la « p’tite idée » à Georges Forest

Madame la rédactrice,

Chaque fois que je choisis l’option « Pour le service en français, appuyez sur le 2 », chaque fois que j’exige des services en français d’Hydro Manitoba, de MTS, de la Ville de Winnipeg, de la Province du Manitoba, je rends hommage à Georges Forest.

Chaque fois que j’écris un chèque en français, que je dis « Bonjour » à un étranger dans les rues de Saint-Boniface, que j’utilise les services en français à la Poste, aux bureaux de Service Canada, que je commence un courriel avec le mot « Bonjour », je rends hommage à Georges Forest.

Chaque fois que je raconte sa vie de fier Métis qui s’est beaucoup sacrifié pour rétablir nos droits linguistiques au Manitoba, je rends hommage à Georges Forest, dont la victoire en Cour suprême a su honorer la mémoire de Louis Riel.

Si à son tour la communauté veut rendre hommage au lutteur infatigable que fut Georges Forest, prenons enfin le temps de dire merci à son épouse Anita, qui est toujours parmi nous. Par son appui inconditionnel à son époux, elle a rendu possible une vie en français plus solide, plus prometteuse d’avenir au Manitoba.

Imaginons l’impact sur nos enfants et petits-enfants si chacun de nous participait chaque jour à une campagne de «p’tits gestes» personnels, comme parler en français en public, dans un restaurant ou tout simplement en choisissant d’appuyer sur le 2 pour obtenir le service en français.

Je dois remercier mon épouse et la famille Mulaire, qui a su me sensibiliser à l’importance au quotidien de ces « p’tits gestes », des actions bien dans la manière de Georges Forest lorsqu’il a reçu sa contravention en anglais seulement, alors que la Ville de Winnipeg nous garantissait des services en français.

Le geste historique de Georges Forest a déjà été salué par le nom d’une rue (Place Georges-Forest), par une salle (Salle Georges-Forest à la SFM), par une chanson (Hommage aux Voyageurs), par un documentaire (Ballsy Bastards). Reste à nommer une école Georges-Forest, à lui consacrer un livre, et à lui ériger au moins une statue.

Il a récemment beaucoup été question de l’emplacement d’un projet de statue à sa mémoire. À tort il n’a pas été question de la valeur du monument proposé, qui évoque la contravention initiale, alors qu’une statue digne de son action doit mettre en scène sa victoire finale en Cour suprême. Car la force du message qui doit passer dans le monument dépend entièrement de sa puissance symbolique.

Je suis fier que le geste de Georges a éveillé chez notre jeunesse une volonté d’agir selon les désirs de la famille Forest afin d’honorer dignement la mémoire du grand homme.

Georges était un visionnaire qui, à partir d’une « p’tite idée » a fait tomber les murs de l’injustice de 1916. Dans 20 ou 30 ans d’ici, comment nos « p’tites actions » d’aujourd’hui résonneront-elles dans les consciences des futures générations? Une question existentielle qui exige de citer Georges Forest lui-même :

« On ne peut bâtir un pays sans être pleinement conscient de son passé. L’histoire nous fait profiter des expériences de nos ancêtres. Mais plus important encore, l’histoire nous rappelle que nous portons en nous ces éléments humains qui nous rattachent les uns les autres, maintenant et à travers les générations et pour les siècles. »

David Dandeneau | Saint-Boniface (Manitoba) | Le 10 décembre 2014

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Une statue conciliatrice

Madame la rédactrice,

Je partage l’avis de monsieur Beaudry (ndlr : publié sur le site Internet de La Liberté) et profite de l’occasion pour saluer l’implication citoyenne du Conseil jeunesse provincial dans ce débat houleux, mais nécessaire. Je n’ai pas connu Georges Forest ni vécu de crise linguistique au Manitoba après mon arrivée à Winnipeg en 1999, mais je sais que le créateur du Festival du Voyageur souhaitait un rapprochement culturel entre les communautés francophone et anglophone du Manitoba, malgré sa farouche opposition à l’incorporation de Saint-Boniface dans Winnipeg. Les articles de La Liberté sur les premières éditions du Festival témoignent de sa croyance en un festival conciliateur, ce qu’il est devenu avec le temps, du reste. Voilà une raison de plus d’ériger un monument à la mémoire de Georges Forest sur l’Esplanade Riel qui, architecturalement et symboliquement, rappelle dans une certaine mesure le pont reliant Strasbourg à l’Allemagne.

Dominique Laporte | Le 11 décembre 2014

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Une leçon sur le mot démagogie

Madame la rédactrice,

Si j’enseignais encore et je voudrais expliquer à mes élèves de la 8e année le sens du mot démagogie, je commencerais tout d’abord par l’étymologie du mot :

Le mot démagogie vient du grec, du mot demos qui veut dire le peuple et du verbe ago qui veut dire éduquer, conduire. Donc, dans l’antiquité grecque, le démagogue était, au sens propre du mot, celui qui éduquait, qui conduisait le peuple. Je leur expliquerais ensuite la connotation péjorative qu’a pris, avec les siècles, le même mot et pour le faire, je commencerais par le sens que donne au mot démagogie le dictionnaire Larousse :

« Attitude consistant à flatter les aspirations à la facilité ou les préjugés du plus grand nombre pour accroître sa popularité, pour obtenir ou conserver le pouvoir. »

Et comme les élèves consultent souvent la Wikipédia aujourd’hui, voici, ce que ce dictionnaire populaire leur dirait à propos de la démagogie et du démagogue :

« Le discours démagogue, sort du champ du rationnel pour s’adresser aux pulsions, aux frustrations du peuple. Il recourt en outre à la satisfaction immédiate des souhaits ou des attentes du public ciblé, sans recherche de l’intérêt général mais dans le but de s’attirer la sympathie et de gagner le soutien. L’argumentation démagogique peut être simple afin d’être comprise et reprise par le public auquel elle est adressée. Elle fait fréquemment appel à la facilité, voire la paresse intellectuelle en proposant des analyses et des solutions qui semblent évidentes. »

Et si, après cette petite préparation, je voudrais leur montrer un exemple de discours démagogue, je leur montrerais la lettre de Monsieur Justin Johnson président du CJP, parue dans La Liberté du 3 au 9 décembre 2014, car tout y est :

Les accusations personnelles et gratuites contre des membres du comité Georges Forest qui, avec sincérité, intégrité, intelligence et plusieurs heures de réunions depuis un an, ont voulu rendre hommage à Georges Forest avec un projet solide et sensé. Des demi-vérités pour attirer la sympathie, un manque de volonté à savoir quels pourraient être les avantages du parc Provencher pour y ériger cette statue; une prise de position entêtée et unilatérale pour l’Esplanade sans rechercher s’il y d’autres solutions; des arguments simples pour l’Esplanade sans voir l’utilisation pédagogique, culturelle et sociale du parc Provencher à long terme pour honorer Georges Forest; une manipulation du public ciblé en l’occurrence des jeunes qui ont permis la parution de la pétition en obéissant à la lettre à celui qui en a eu l’idée, sans chercher le pour et le contre de ce qu’ils proposaient; et surtout un ton plaintif, émotionnel afin d’attirer la pitié et de paraître victimes des grands méchants loups, nous les adultes; (comme si la jeunesse profite d’une certaine immunité, elle peut dire et faire ce que bon lui semble, il ne faut surtout pas intervenir; ) en accusant de ne pas aimer les jeunes une personne qui a passé sa vie à les servir avec amour, respect et un savoir-faire pédagogique reconnu non seulement au Manitoba mais à travers le Canada français; et tout cela pour accroître la popularité et le bienfondé de la pétition en se basant sur le nombre des signataires. (Est-ce que tous, avant de signer la pétition, de Montréal à Vancouver, avaient pris connaissance des avantages et des désavantages des deux emplacements proposés, l’Esplanade et le parc Provencher, et est-ce qu’ils ont voté en étant bien informés ou simplement ont–ils signé aveuglément?)

La pétition a fait appel aux passions et non pas à la raison et a divisé encore plus la communauté au lieu de la rassembler. Nous sommes en démocratie et j’ai le droit de dire à haute voix que la stratégie utilisée par le CJP pour avancer le projet de la statue n’est pas la meilleure. J’affirme aussi que le CJP a été manipulé par d’autres démagogues qui ne cherchaient pas l’intérêt général mais un allié afin de gagner leur cause personnelle qui n’a rien à voir avec l’emplacement de la statue et cela n’est un secret pour personne.

Mais la pétition du CJP contient une très grande injustice :

Depuis un an, six membres honorables de la communauté, mettent ensemble leur expertise, se réunissent deux trois fois par mois, parfois deux trois fois par semaine, passent des dizaines d’heures à veiller que tout soit conforme au niveau légal, corrigent, changent et reprennent tout le matériel de la promotion, s’assurent d’avoir des moyens modernes qui permettent à la communauté de contribuer financièrement , ils sont prêts à lancer le financement, ils y contribuent eux-mêmes et en toute légitimité dans ce travail énorme qu’ils ont accompli, choisissent aussi l’emplacement de la statue après avoir soigneusement pesé le pour et le contre des deux endroits : L’Esplanade et le parc Provencher. Aucune aide de personne pour l’élaboration du projet mais soudainement des bâtons dans les roues pour l’emplacement choisi par eux et des accusations que ce comité n’a pas consulté la communauté quand cette dernière était continuellement avertie des différentes étapes du projet par les médias francophones. Et vous voulez que je me taise devant cette injustice?

La décision de l’emplacement de la statue de Georges Forest n’appartient ni à la famille, ni aux jeunes du CJP ni d’ailleurs aux six membres du comité Georges Forest qui au meilleur de leur jugement ont opté pour le parc tout en étant ouverts et flexibles à qui présenterait un projet aussi solide et bien préparé que le leur. La décision appartient au peuple car Georges Forest appartient au peuple; aux jeunes et aux moins jeunes. À ceux qui ont vécu l’affaire Forest et à ceux qui l’ont apprise dans les livres.

Ce que j’ai proposé à la dernière réunion au comité auquel j’appartenais et ce que je propose à la communauté c’est de préparer un inventaire neutre, dans lequel on énumère tous les avantages et les désavantages sans passions ni accusations des deux emplacements en questions : l’Esplanade et le parc Provencher; de trouver aussi un troisième emplacement qui pourrait s’avérer intéressant à honorer à long terme la mémoire de ce héros moderne; de mettre cet inventaire complet dans un site Internet neutre qui ne fait pas de façon aveugle la promotion d’un emplacement seulement mais qui est ouvert à d’autres; et de demander à toute la communauté de voter. Et que la communauté prenne position et vote.

Voilà comment aurait dû intervenir le CJP et démontrer ainsi un leadership démocratique. Et j’aurais été la première à applaudir la jeunesse.

Voilà la différence entre un discours démocratique et un discours démagogue.

Mais je n’enseigne plus et je quitte définitivement le Manitoba pour vivre auprès de mes petits-enfants. Je quitte la tête haute et la conscience tranquille car la jeunesse qui a passé dans mes classes connaît ma valeur; les parents qui m’ont élue comme commissaire deux termes savaient très bien que j’étais là pour la jeunesse et non pas pour démarrer ma future carrière politique; donc ce ne sont pas les insinuations calomnieuses et irrespectueuses présentes dans la lettre du président du CJP qui me feront perdre la sérénité.

Et je voterai pour le parc Provencher car c’est un choix intelligent.

Respectueusement,

Lefco Doche | Le 11 décembre 2014

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Lettre ouverte à L’honorable Shelly Glover
Ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles
Députée de Saint-Boniface

Chère madame,

Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour le travail admirable que vous effectuez au sein du gouvernement conservateur de Stephen Harper. Jamais un ministre du Patrimoine n’a été aussi loquace devant des dossiers aussi importants que ceux qui font l’actualité. Vous êtes de toutes les tribunes, vous naviguez entre les écueils; souvent présente à la Chambre des communes, vous étiez à côté du césar Harper. Comme Canadien et comme francophone résident au Manitoba, je me sentais en sécurité! Le ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles assis à la droite du père tout puissant. Vraiment à droite. À droite toute!

Prenons les récentes coupures à Radio-Canada. Radio-Canada est l’une de nos plus grandes institutions canadiennes. Qu’à cela ne tienne, vous gardez le cap! Votre gouvernement décrète une troisième coupure depuis 2009. Celle-ci (avril 2014) en sera une de 130 millions $, 657 postes seront supprimés au cours des deux prochaines années. Le service français de Radio-Canada écopera d’une saignée de 312 postes emplois équivalents temps plein. Ces abolitions massives s’ajoutent aux 2 100 postes supprimés depuis 2009. Le navire coule et vous demeurez muette devant ce naufrage orchestré par votre gouvernement.

Certaines personnes, mal intentionnées, certes, vont questionner votre mutisme, votre absence à débattre de ce dossier prioritaire à l’identité canadienne. À quoi bon? Les ministres conservateurs parlent rarement aux médias de leur propre initiative. César Harper l’interdit! Moi, je vous dis : Félicitations championne! Qui a besoin aujourd’hui à l’ère du numérique d’un service public? Qui a besoin d’avoir accès à une information de qualité! Qui a besoin d’un diffuseur public qui a pour but d’informer, d’éclairer et de divertir ses citoyens d’un océan à l’autre, à l’autre et ce, dans les deux langues officielles (d’ailleurs, je vous suggère de changer le nom de notre service public d’Ici Radio-Canada pour Ici Radio-tronçonneuse ou Ici Radio-amputée)?

Comme le souligne Martin Théberge, président de la Fédération culturelle canadienne-française, cette dernière amputation; « amoindrira nécessairement la capacité qu’a la SRC de contribuer à la diffusion de l’identité et des valeurs canadiennes, à la construction identitaire et à la vitalité linguistique et culturelle des Canadiens, notamment dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire ».

Certains, madame Glover, vont même vous qualifier de Grande faucheuse, d’Émissaire de la mort, de Fossoyeuse de nos institutions publiques. Moi je vous dis « continuez à défendre nos intérêts! » Oui, nous les francophones issus des communautés culturelles, sommes entre bonnes mains! Avec Stephen 1er, la francophonie canadienne pourra continuer à s’épanouir contre vents et marées! Il faut admettre que cette fois-ci, l’ouragan Stephen nous frappe de plein fouet!

Vous dîtes que Radio-Canada bénéficie déjà d’une subvention fédérale annuelle de 1 milliard $? C’est déjà suffisant n’est-ce pas? De toute façon, qui a besoin de consommer des produits culturels de langue française? Qui a besoin de s’informer, de se divertir et d’encourager les productions locales en français? Qui a besoin d’un service des sports à Radio-Canada ? Et enfin, qui a besoin de Radio-Canada? Pas les Conservateurs, c’est sûr! Ça ressemble de plus en plus à une lutte idéologique dont le but est de détruire le diffuseur public ou à tout le moins, le museler.

Je crois que dans l’intérêt de tous les Canadiens et Canadiennes, vous devriez mettre sur pied une commission d’enquête publique pour définir une fois pour toutes l’avenir de Radio-Canada. Ah j’oubliais! Les commissions d’enquête et votre gouvernement ne semblent pas faire bon ménage. Les peuples autochtones en savent quelque chose!

Christian Morissette | Winnipeg (Manitoba) | Le 12 décembre 2014

separateur

Lettre ouverte à Dolores Gosselin, ancienne membre de la Chorale

Chère Dolo,

Voilà plusieurs mois déjà que j’étais sans nouvelles de toi. Merci pour ton appui.

Je comprends très bien ton indignation. Les méchantes paroles auxquelles tu as fait allusion sont déplorables et demandent un redressement. De toute évidence, elles ne sont pas de moi; et tu as bien compris qu’elles m’ont été faussement attribuées. Ceux qui me connaissent bien, comme toi, savent que je n’aurais jamais dit de telles choses. En effet, chaque personne qui était présente à la réunion du 13 novembre, comme Jacqueline Blay parmi d’autres, saura te confirmer que ces vilains propos n’ont pas été entendus.

Suis donc de près les prochains numéros de ton hebdo pour connaître la suite et le dénouement de cette malheureuse affaire.

À mercredi, alors.

Bisous. Ciao. Ton ancien chef de chœur,

Marcien Ferland | Martinique | Le 12 décembre 2014

separateur

Pour une commission indépendante sur l’avenir de CBC/Radio-Canada

Nous, les signataires de cette lettre, représentons les communautés francophones et acadienne du Canada – 2,6 millions de citoyens et de citoyennes d’expression française vivant en milieu minoritaire dans neuf provinces et trois territoires. Comme plusieurs autres, nous sommes gravement inquiets face à l’effritement de plus en plus dramatique de CBC/Radio-Canada. La stratégie quinquennale annoncée par la société d’État en juin nous trouble profondément. On a beau parler de transformation et d’évolution; à notre sens, ce sont des pans entiers du diffuseur public qu’on est en train de démanteler.

Pour l’ensemble des Canadiens et des Canadiennes, l’enjeu radio-canadien est lié à la souveraineté culturelle de notre pays. Dans nos communautés, il est encore plus fondamental : c’est de notre capacité de vivre en français qu’il s’agit.

Dans la grande majorité des provinces et territoires où nous vivons, la Télévision de Radio-Canada est la seule à offrir de la programmation locale en français. Pour bon nombre d’endroits qui n’ont pas la chance d’avoir une radio communautaire, les stations régionales de la Première Chaîne sont encore les seules à offrir des informations radiophoniques sur notre milieu immédiat. D’autre part, Radio-Canada est le seul diffuseur qui couvre à la fois le national, l’inter-régional et le local en français partout au Canada.

Avant 2009, ces stations régionales avaient déjà peu de ressources. Depuis, nous assistons, de plus en plus alarmés, à leur étouffement progressif. Les évènements de nos communautés, les nouvelles de nos provinces et de nos territoires ont de moins en moins de place à l’antenne, faute de moyens; les émissions de variété et les dramatiques produites à l’extérieur du Québec ont largement disparu; les journalistes n’ont plus les ressources pour couvrir les nouvelles à l’extérieur des grands centres.

L’impact qu’aurait la disparition de Radio-Canada, pour nous, est fort simple : pour la presque-totalité de nos communautés, ce serait la fin de la programmation locale en français à la télévision, point à la ligne.

C’est pour cette raison que nous prenons la parole, que nous joignons notre voix à celles, déjà nombreuses, qui ont manifesté leur opposition aux coupures sans fin à CBC/Radio-Canada. À notre sens, on est en train de démolir le diffuseur public sans même nous avoir demandé, à nous les citoyens et citoyennes, ce que nous en pensons. Il faut que les Canadiens et les Canadiennes décident ensemble de l’avenir qu’ils veulent pour CBC/Radio-Canada. Il faut se parler, collectivement, comme société.

Nous demandons un moratoire immédiat sur la stratégie 2015-2020 de CBC/Radio-Canada.

Nous réclamons ensuite la mise sur pied d’une commission indépendante sur l’avenir du diffuseur public. Que cette commission établisse, de façon neutre, si les Canadiens et les Canadiennes souhaitent toujours un diffuseur public au XXIe siècle, et quelles sont leurs attentes envers celui-ci.

En ce qui a trait aux difficultés que vit CBC/Radio-Canada, l’opinion publique semble se répartir en deux camps : ceux et celles qui estiment que le diffuseur public n’a plus les ressources financières pour remplir son mandat, et ceux et celles qui sont d’avis que la société d’État a suffisamment d’argent mais ne le dépense pas de façon efficace. Une commission indépendante comme celle que nous réclamons sera chargée de faire la lumière, une fois pour toutes, sur cette question.

En outre, puisque nous entrons dans une année pré-électorale, nous joignons notre voix au collectif Radio-Canada, j’y tiens et demandons aux partis politiques fédéraux d’inscrire dans leurs programmes électoraux respectifs des engagements clairs en matière d’appui au diffuseur public.

Qu’on ne nous méprenne pas : nous comprenons, comme l’ensemble des Canadiens et des Canadiennes, l’impératif pour la société d’État de se positionner dans un monde numérique où le changement est la norme et où les modes de consommation sont en constante évolution.

Mais ce ne sont pas des technologies qui raconteront nos histoires et qui parleront de nos réalités. Ce sont des gens. Et des gens pour raconter nos histoires, à Radio-Canada, il y en a de moins en moins.

Marie-France Kenny, présidente, Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada
Martin Théberge, président, Fédération culturelle canadienne-française
Nancy Hayes, présidente, Alliance des femmes de la francophonie canadienne
Françoise Sigur-Cloutier, présidente, Assemblée communautaire fransaskoise
Denis Vaillancourt, président, Assemblée de la francophonie de l’Ontario
Jean Johnson, président, Association canadienne-française de l’Alberta
Denis Poirier, président, Association de la presse francophone
Angélique Bernard, présidente, Association franco-yukonnaise
Véronique Legault, présidente, Commission nationale des parents francophones
Ghislain Boudreau, président, Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse
Alec Boudreau, président, Fédération de la jeunesse canadienne-française
Roland Gallant, président, Fédération des aînées et aînés francophones du Canada
Allan Damer, président, Fédération des associations de juristes d’expression française
Réal Roy, président, Fédération des francophones de Colombie-Britannique
Cyrilda Poirier, présidente, Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador
Richard Létourneau, président, Fédération franco-ténoise
Isabelle Salesse, présidente, Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences
Jeanne d’Arc Gaudet, présidente, Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick
Mamadou Ka, président, Société franco-manitobaine
Guy LaBonté, président, Société Saint-Thomas-d’Aquin (Île-du-Prince-Édouard)
Dr Aurel Schofield, président, Société Santé en français