À vous la parole
La Liberté – janvier 2015

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On ne repart pas à zéro!

Madame la rédactrice,

Dans son article dans La Liberté du 17 décembre dernier, Wilgis Agossa semble confondre l’assemblée publique du 13 novembre avec l’AGA du 8 décembre. Il était pourtant présent. Comment peut-il déclarer que “Le CMGF repart à zéro” après avoir entendu le rapport du président sortant, en poste depuis les débuts du Comité du monument Georges-Forest (CMGF) en 2012, qui décrivait tout le chemin parcouru et les réalisations des trois premiers comités de bénévoles qui se sont succédé et qui ont mis en œuvre un plan d’action étoffé : l’ouverture d’un compte bancaire, la signature d’un contrat détaillé avec le sculpteur Miguel Joyal pour la construction et l’installation d’une statue de Georges Forest, l’exposition de la maquette de cette statue au Centre du patrimoine, l’incorporation du CMGF en tant qu’organisme de bienfaisance avec l’Agence du revenu du Canada qui l’autorise à délivrer des reçus aux fins d’impôts, l’obtention de lettres d’appui d’organismes communautaires, les nombreuses démarches pour trouver un site approprié pour le monument qui permette également l’installation d’un parcours historique et qui a débouché sur l’autorisation de la Ville pour le parc Provencher, une entente avec la Société franco-manitobaine pour recueillir des dons, une trousse pour la campagne de financement (gracieuseté de Rinella Printers), un site Web (www.monumentgeorgesforest.com), une entente avec Lucien Chaput pour la rédaction d’une plaquette de 25 pages sur la vie et l’œuvre de Georges Forest et une offre généreuse de Joanne Therrien des Éditions des Plaines pour en faire la publication, une assemblée de consultation publique sur les possibilités d’emplacement de la statue le 13 novembre dernier, et finalement, l’AGA du 8 décembre.

Une autre précision s’impose aux dires de W. Agossa. Les membres du CMGF, tous des bénévoles qui ont ACCEPTÉ de travailler à ce projet communautaire d’envergure parce qu’ils croient, comme leurs prédécesseurs, à la pertinence et à l’importance de la cause, ont librement choisi de ne pas rester au CMGF pour différentes raisons, certains parce qu’un départ hors de la province et du pays venait tout juste de se décider, d’autres par choix personnel tout simplement. Pour la première fois, une assemblée communautaire avait l’occasion d’élire un comité de façon formelle. Le fait qu’une seule personne présente à l’AGA accepte de siéger au CMGF démontre les difficultés à recruter des candidats pour ce genre de travail exigeant, voire même ingrat. Que quatre des membres “démissionnaires” se soient porté bénévoles encore une fois pour assurer la continuité de la corporation (CMGF), en formant un comité provisoire dont le mandat est de recruter de nouveaux directeurs(trices) en vue d’élections d’ici la fin de janvier 2015, témoigne de leur intégrité et de leur dévouement.

La place des jeunes dans ce projet a aussi fait les manchettes dernièrement. Encore là, et pour éclaircir la question pour ceux et celles qui n’ont pas vraiment suivi le travail du CMGF, j’inclus la lettre que j’ai adressée à la direction et aux membres du CJP suite à la publication d’un soi-disant “compte-rendu” de la directrice du CJP au lendemain de l’AGA du 8 décembre.

Hélène Roy | Secrétaire sortante | Comité du monument | Georges-Forest | Le 17 décembre 2014

separateurÀ la direction et aux membres du Conseil jeunesse provincial (CJP)

Sujet : Le projet du monument Georges-Forest

L’implication des jeunes dans tout projet communautaire est non seulement souhaitable, mais essentielle, comme pour toutes les tranches d’âge dans la société. Nécessairement, cet engagement comprend la responsabilité de savoir de quoi on parle. Ainsi, pour ne pas parler “à travers son chapeau”, et avant de se prononcer sur une question, surtout publiquement, il est nécessaire de se renseigner, de consulter différentes sources autour du sujet, et de réfléchir. C’est évidemment ce que le CJP ne semble pas ou ne veut pas comprendre, d’après les propos (pour ne pas dire, les accusations) de son président, Justin Johnson, et le “compte-rendu” (euh!) de Roxanne Dupuis dans son communiqué aux membres du CJP, suite à l’assemblée publique du 13 novembre et à l’AGA du 8 décembre.

En fait, les propos de Justin Johnson dans sa lettre à La Liberté et dans son entrevue à la suite de l’AGA font preuve de mauvaise foi pour ne pas dire de malhonnêteté. Et il a le culot de se vanter de son ouverture d’esprit (il vient d’en découvrir un peu aux membres du Comité du monument Georges-Forest!). Pourtant il affiche tout le contraire.

C’est plutôt lui qui n’a pas cherché à comprendre et à écouter, lors de ces deux réunions publiques, et qui déclare haut et fort qu’il ne veut rien entendre d’autres choix d’emplacements pour la statue, qui accuse les autres d’intolérance, d’ignorance, de semer la division, de ne pas lui laisser la parole. Pourtant, ces deux occasions lui ont laissé amplement de temps et d’occasions de s’exprimer, tout comme aux autres jeunes présents qui sont pourtant restés silencieux.

Soit dit en passant, tous les “arguments” historiques et symboliques évoqués par Justin Johnson tiennent pour les autres deux sites à l’étude par le Comité du monument Georges-Forest (CMGF), même la “place au soleil”. Le cœur de Saint-Boniface inclut aussi l’ancien Hôtel de Ville et le parc Provencher, pas juste la nouvelle esplanade. “Le poids de nos espaces (?), le “sens commun, c’est-à-dire, nos valeurs, nos rêves, et nos histoires…”, “la rivière Rouge”, etc., ça s’applique à quoi exactement?

Cet intérêt soudain pour Georges Forest (?) a mené le CJP à lancer une pétition qui présente un site seulement. Cela ressemble davantage à un sondage! Alors quel poids peut avoir cet exercice si les signataires ne sont pas informés des autres options déjà à l’étude, des buts du projet, des démarches déjà entreprises ces trois dernières années? Les médias franco-manitobains ont pourtant présenté, à plusieurs reprises, des informations sur différents aspects du travail du CMGF, qui a toujours travaillé de façon transparente, comme ses membres l’ont montré à l’assemblée publique et à l’AGA.

Tout au long de l’AGA, les interventions du président du CJP n’étaient que des questions pour prendre en faute le CMGF, ce qui s’est avéré futile puisque les faits ont été clairement relevés. Par exemple, à la question à savoir si le CMGF avait réellement demandé à Rivers West s’il était possible de placer la statue sur l’Esplanade Riel, le président du CMGF a lu directement d’un procès-verbal datant du 11 juillet 2013 que Léo Dufault, membre à ce temps-là du CMGF, avait rencontré Julie Turenne-Maynard de Rivers West précisément à ce sujet. Léo a confirmé ce fait.

Selon le soi-disant “compte-rendu” de Roxane Dupuis, au lendemain de l’AGA du CMGF, les membres du CMGF réclament “son respect et sa tenue communautaire”, et montrent “une nouvelle ouverture d’esprit”. (Ne riez pas!) Mais qu’est-ce que cela veut dire? Puisque vous étiez à la réunion, je vous rappelle les propositions, adoptées par l’assemblée, établissant “des mesures concrètes et réalisables pour rouvrir la discussion au public, c’est-à-dire soumettre la question de l’emplacement de la statue de Georges Forest au vote de la communauté”. Ceci est bel et bien UNE des propositions préparées et présentées au vote à l’AGA. La proposition ne vient pas de l’assemblée, comme la plupart des autres propositions, mais du CMGF. Pour vous rafraîchir la mémoire, et pour garder votre crédibilité auprès des signataires de votre soi-disant pétition, vous trouverez, ci-inclus en pièce jointe, l’ordre du jour de l’AGA distribué aux participants, tel que préparé par le CMGF.

Et quelle magnifique contradiction pour finir votre “compte-rendu” que de vous réjouir “…d’une volonté collective d’aller de l’avant avec un plan qui mise sur une meilleure transparence démocratique et une neutralité bienveillante”, d’ajouter que le “nouveau CMGF a dorénavant le mandat d’évaluer et de présenter tous les emplacements favorisés pour la statue, en confiant au public par la suite le droit à un vote définitif sur les options évaluées et présentées”, pour ensuite terminer vos dires en déclarant, “Et ensemble, nous poursuivrons solidaires et respectueux pour l’emplacement de la statue Georges Forest sur l’Esplanade Riel”. AÏE!

Vous voulez être pris au sérieux, vous les jeunes, vous voulez faire partie des projets et des décisions touchant la communauté, absolument, alors faites vos devoirs aussi, comme tout le monde. Engagez-vous, mettez-vous les mains à la pâte, travaillez avec les autres intéressés. “Le respect des deux bords” pour citer le président du CJP, ça commence par soi-même et ça se mérite! L’ouverture d’esprit, c’est pas juste pour les autres…

“Les grands discours ne coûtent rien”, dit l’expression. Comment se fait-il qu’à l’issue de l’AGA du 8 décembre, où vous vous êtes présentés, on suppose, pour connaître le projet plus à fond et pour vous impliquer, pour donner une voix à la jeunesse que vous dites représenter, AUCUN(E) d’entre vous n’a voulu s’engager comme membre du nouveau CMGF, afin de mener à terme ce projet qui semble vous tenir à cœur, que vous semblez considérer si important pour la communauté? Devant les caméras de la télévision, Justin Johnson a admis qu’il ne peut être neutre sur le choix de site, et donc qu’il ne peut siéger au CMGF. Il est clair donc que l’ouverture d’esprit, c’est pour les autres, car lui, il ne veut même pas envisager d’engager une consultation avec la communauté afin de prendre la meilleure décision possible qui refléterait un consensus parmi les intéressés.

Après une année de travail exigeant comme membre du CMGF, au cours de laquelle j’ai eu la chance de travailler avec cinq autres personnes très capables et dévouées, je souhaite que le nouveau comité réussira, avec l’appui d’une communauté éclairée et convaincue, à mener ce projet à terme dans toutes ses dimensions, et que le site choisi donnera à Georges Forest la place qui lui revient, pour la postérité.

Hélène Roy | Secrétaire sortante | Comité du monument | Georges-Forest | Lettre envoyée le 10 décembre 2014

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Faussetés

Madame la rédactrice,

Nous ne pouvons passer sous silence les inexactitudes ou plutôt les faussetés émises dans la lettre de Justin Johnson (La Liberté du 3 au 10 décembre).

D’abord, la réunion n’était pas sous la présidence de Marcien Ferland, mais elle était présidée par Georges Druwé. Aussi c’est faux que les membres du comité ont refusé la parole à Justin Johnson. M. Druwé (qui n’est pas membre du comité) a dirigé la réunion avec adresse; il a accordé la parole à tour de rôle, à tous ceux qui en ont fait la demande. Ainsi Justin Johnson a eu la parole au moins trois fois.

Marcien Ferland, à son tour a donné des renseignements quant aux étapes encourues et sur les décisions prises par le comité. Ses propos étaient précis, polis et courtois; jamais, au grand jamais a t-il prononcé les paroles infâmes que lui attribue Justin Johnson. Les propos de Justin Johnson sont diffamatoires et calomnieux.

Suite à l’AGA du Comité Georges-Forest, Marcien Ferland a passé en entrevue à Radio-Canada. Il s’inquiétait du fait que les jeunes présents ne semblaient pas disposés à prendre la relève au Comité; Justin Johnson a été nommé et appuyé pour siéger au conseil, mais ce dernier n’a pas accepté la nomination.

Puisse le nouveau Conseil d’administration mener à bonne fin la réalisation du projet Monument Georges-Forest.

Gabrielle Desaulniers | Ida Savoie | Aimé Savoie | Hélène Martin | Le 17 décembre 2014

 separateurAux ethnologues amateurs

Madame la rédactrice,

En marge du regain d’intérêt remarquable que porte la communauté à Georges Forest depuis quelque temps, on commence à constater une distanciation grandissante entre l’homme et la conception populaire de l’homme. Les éloges foisonnent et déjà, on le dépeint plus grand que nature; l’exaltation engendre la surenchère; quelqu’un l’a même comparé à Gandhi.

La morale? C’est ainsi que naissent les légendes.

C’était vrai autrefois. Aujourd’hui, l’alphabétisme généralisé tend à figer l’histoire.

Marcien Ferland | Le 18 décembre 2014

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Lettre ouverte à Michel Lagacé et à Jean-Pierre Dubé

Que d’erreurs, que d’erreurs!

D’abord, une petite précision : le Comité du monument existe depuis deux ans et demi et non « trois ans ».

Michel, il n’y a pas eu de « démission ». (Il y a là anguille sous roche.) Selon un article de la Loi sur les compagnies, tous les mandats d’une nouvelle corporation prennent fin à la première AGA. Deux de nos membres quittent le Manitoba, un troisième prend sa retraite et un quatrième avait déterminé l’an dernier qu’il siégerait pendant un an.

Il n’y a pas eu de départs « en bloc ». (l’anguille… ) Toutes les décisions ont été prises individuellement. D’autre part, vous vous souviendrez qu’en 2012, je vous avais proposé la présidence ; vous avez préféré critiquer la mienne. (encore cette fichue anguille…)

Jean-Pierre, je ne me suis pas entouré « d’amis influents du père des services en français ». Voici comment j’ai procédé pour former le Comité. J’ai invité des représentants d’organismes : un représentant de la Société historique, un du Centre du patrimoine, un de l’Union nationale métisse, un de la SFM- si ma mémoire est bonne-, deux personnes sans affiliation particulière pour représenter la communauté, un de la famille Forest et un professeur d’histoire. Madame Anita Forest et son fils Claude ont assisté à nos réunions à titre d’observateurs pendant presqu’un an.

Par ailleurs, le Comité n’a pas écarté « l’option de l’Esplanade ». Aucun membre n’est contre cette option et leur position a été maintes fois exprimée, par exemple à l’assemblée publique du 13 novembre.

Pas de « motif nébuleux » non plus : nous n’avons tout simplement pas obtenu l’autorisation voulue pour ériger la statue au pied du pont.

Et où avez-vous trouvé que « les opinions demeurent partagées sur le projet de Miguel Joyal » ? La masse de commentaires que j’ai reçus contredit votre affirmation gratuite.

Enfin, vous déclarez que « l’héritage politique de Georges Forest n’est pas la propriété de ses proches ». Je souscris pleinement; mais osez donc tirer la conclusion qui découle de votre prémisse, à savoir que le choix de l’emplacement de la statue non plus n’est pas la prérogative exclusive de la famille Forest.

À mon avis, il vous incombe, à la suite de vos analyses, de proposer des pistes de solutions. Je suis avec vous sur la question d’un besoin de « consensus » quant à l’emplacement, mais veuillez nous dire comment y arriver.

Il y a des solutions. Quelles sont les vôtres? Concrètement, sans abstractions.

En quittant la présidence

Durant ces deux années et demie de présidence, j’ai eu bien des bâtons dans les roues – dont les vôtres -, assez pour construire deux charrettes de la Rivière-Rouge. Ne vous en déplaise, ces bâtons n’ont fait que galvaniser ma volonté d’agir.

« Le pire qui pourrait nous arriver, c’est que personne ne parle de la statue », déclarait un membre du Comité. Le pire a été évité puisque TOUT LE MONDE EN PARLE, sans oublier mes détracteurs. Pour l’heure, elle est même le sujet par excellence. Mieux encore, tout le monde semble la vouloir. Demandez-moi si ça va bien…

Le Comité a réussi à mobiliser l’opinion publique en faveur de la statue.

Même si ce coup de maître a été réalisé sous ma présidence et sans avoir « le statut », je ne prétends nullement en prendre tout le crédit. Je tiens à remercier le CJP et la famille Forest d’avoir abondamment parlé du sujet. Merci aussi à La Liberté et à Radio-Canada d’avoir diffusé leurs nombreuses interventions. Merci également aux mécontents, Michel, Jean-Pierre et bien d’autres qui semblent avoir secrètement épousé le projet- en boudant un peu, mais tout de même- car chaque fois que vous êtes intervenus publiquement, vous avez généré de l’intérêt pour le projet sans vous y opposer. Je tiens à féliciter les Franco-Manitobains d’avoir enfin saisi l’importance de cette entreprise et de s’être ralliés derrière elle.

Vox populi, vox dei.

Je peux maintenant larguer le fardeau de la présidence pour me consacrer à d’autres projets trop longtemps laissés en friche. Je quitte mon poste content, satisfait du travail accompli et confiant que mes successeurs sauront accoucher diligemment de mon bébé. J’emporte tout de même, le regret de ne pas avoir réussi à résoudre le problème de l’emplacement de la statue. Tôt ou tard, une solution s’imposera. J’ai plusieurs idées à ce sujet…

À vous et à tous les autres récalcitrants qui me lisez, je dis ceci : répondez à l’appel à l’unité lancé par Léo Robert, président d’honneur du Comité; cessez de vous mortifier et venez apprendre à chanter avec TOUT LE MONDE, mon Hymne à Georges Forest, car à l’approche de l’inauguration du monument, les vieux ennemis de Georges Forest, nos vrais ennemis, ne manqueront pas de se manifester – songez à la crise linguistique, à la presse anglophone – et c’est alors que tous compteront sur vous et sur vos talents pour nous défendre.

Marcien Ferland | président sortant du CMG-F | Le 5 janvier 2015

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La chicane doit prendre fin

Madame la rédactrice,

Après de nombreuses lettres à la rédactrice, après de maints échanges de vues passionnés, après des discussions publiques mouvementées, le projet du monument Georges-Forest semble mal aller.

Mais est-ce vraiment le cas? N’avons-nous pas aussi finalement réussi à dialoguer, à partager nos idées, à comprendre ce qu’est le véritable sens du consensus, à éveiller les valeurs et les convictions de l’homme qui était, Georges Forest?

Il est souvent plus facile de se laisser prendre par la chicane, mais la chicane dans la cabane doit avoir sa fin, peu importe comment difficile il est d’y arriver. Il faut se remettre à la tâche, se réunir à la table, et travailler ensemble.

Le Conseil jeunesse provincial (CJP) est fier de ses contributions et de son engagement au projet du monument Georges-Forest, et nous souhaitons par la présente répondre et faire suite aux nombreuses correspondances, publiques et privées, à notre égard concernant ce dernier.

Le CJP, la jeunesse — nous sommes convaincus que par le consensus, par un processus décisionnel ouvert et communautaire, que nous y arriverons, ensemble, d’ériger réellement le monument Georges-Forest. Mais, avant tout, pour y arriver, au consensus, pratiquer le respect et l’humilité entre nous c’est l’essentiel.

Nous tenons à préciser que l’engagement du CJP dans le projet du monument Georges Forest et dans les affaires de Monsieur Forest ne date pas d’hier.

Au fait, notre appui à ce grand homme retourne jusqu’au moment où Monsieur Forest cherchait l’engagement d’organismes francophones au Manitoba pour l’appuyer dans ses intentions de revendiquer nos droits linguistiques. Le CJP a répondu à l’appel et a appuyé Monsieur Forest.

On pourrait dire que le CJP partage la passion de Monsieur Forest, et il est évident que les jeunes des années 1970, tout comme ceux et celles d’aujourd’hui, veulent s’approprier leurs droits linguistiques.

Plus récemment, en ce qui concerne le projet du monument, c’est suite à la demande d’un membre du Comité du monument Georges-Forest en novembre 2013 que le CJP a été demandé de fournir une lettre d’appui au projet. Le conseil d’administration du CJP a accepté sans hésitation. Dans cette lettre, le CJP appuie l’importance d’un tel monument et accepte faire de la promotion du projet auprès de ses membres.

Nous croyons avoir contribué à faire de la promotion du projet (surtout dans ces derniers mois), et certainement d’avoir fait jaser du projet dans la communauté manitobaine. Depuis le lancement de la pétition demandant au Comité du monument Georges-Forest de reconsidérer l’emplacement du monument même, plus de 300 individus se sont joints à notre cause, et aujourd’hui la possibilité de l’Esplanade Riel a été remise sur la table, y inclus d’autres options. Nous croyons avoir atteint nos objectifs préliminaires et nous continuons à suivre le dossier de prêt.

Comme l’a dit en conclusion Monsieur Jean-Pierre Dubé dans l’éditorial de La Liberté du 17 décembre 2014 dernier, avec un consensus élargi vient une meilleure légitimité, et c’est pourquoi le « projet de monument pour Georges Forest est maintenant relancé sur des bases solides. Par-dessus tout, un nouvel espoir jaillit sur la capacité de la communauté de débattre de grandes questions sur la place publique. »

Respectueusement et humblement,

Justin Johnson | Président | Conseil jeunesse provincial (CJP) | Saint-Boniface (Manitoba) | Le 7 janvier 2015  

 separateurOyé, oyé, oye!

À toutes les âmes sensibles qui se sont indignées devant la soi-disant maltraitance du CJP de la part des membres du comité George-Forest à propos de la pétition lancée par le CJP et l’emplacement proposé par le comité, voici une dernière intervention :

Cessez de vous cacher derrière le CJP et d’attaquer le comité. Si vous avez des comptes à rendre, comme je soupçonne, avec un des membres du comité, réglez-les un à un. Mais manipulez l’inexpérience de la jeunesse et le désir sincère de son président de paraître comme un bon leader, pour des rancunes anciennes, est aussi de la démagogie.

J’ai rejoint le comité car, étant originaire d’une civilisation qui compte beaucoup de héros et de statues, je crois que les peuples ont besoin de héros pour avancer et que les héros ont besoin de statues pour rappeler leur courage et leur détermination.

Je suis restée au comité car j’ai admiré la sincérité du président, monsieur Marcien Ferland, à vouloir ériger une statue à son ami Georges Forest. Mais la sincérité ne suffit pas pour mener à terme un projet de cette envergure. Je suis restée car j’ai aussi admiré son souci du détail, du mot juste, d’être conforme légalement, de consulter les responsables de la Ville, conseillers et architectes; de toujours voir en Georges Forest non pas le père ou l’oncle mais l’homme d’État qui a osé aller jusqu’à la Cour Suprême pour faire valoir les droits de tous. Monsieur Ferland a dirigé le comité avec une main de maestro qui ne voulait aucune fausse note, comme il le faisait avec les concerts inoubliables avec lesquels il nous a régalés.

J’ai toujours été d’accord avec lui? Non! Mais je n’ai pas claqué la porte comme l’ont fait ceux qui se cachent derrière le CJP ni j’ai voulu me venger. Je suis restée, et comme les autres membres, j’ai discuté avec lui pour lui montrer mon point de vue et qu’il n’avait pas toujours raison. Et cela s’appelle de la démocratie.

Et le choix du parc pour l’emplacement de la statue fut un choix unanime après avoir pesé le pour et le contre de deux propositions et après avoir consulté la Ville. Le comité avait une responsabilité morale de proposer un emplacement après tout le travail accompli. Que les âmes sensibles rejoignent donc le prochain comité et qu’ils mettent la main à la pâte. Ma grand-mère grecque, complètement illettrée nous disait souvent : en dehors de la danse on peut chanter la chanson que l’on veut. Mais une fois dans la danse il faut choisir la bonne chanson pour pouvoir danser.

Amen!

Lefco Doche | Le 19 décembre 2014

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Je vote pour le parc Provencher

Madame la rédactrice,

Concernant le site où ériger la statue de Georges Forest; moi je la verrais très bien installée dans le parc Provencher en face de CKSB, rue Langevin.

Il y a de l’histoire à cet endroit puisque le premier Collège Saint-Boniface fut construit en cet endroit et seule la cuisine est demeurée après l’incendie du Collège en 1922 je crois. En mai 1946, CKSB a vu le jour dans cette cuisine.

Pour moi, ce serait symbolique de voir la statue de Georges érigée en cet endroit du parc Provencher, vue la lutte que Georges a mené pour sauvegarder la langue française au Manitoba.

De plus, cet emplacement serait beaucoup plus accessible aux visiteurs, étudiants, etc., que si elle était sur l’Esplanade Riel.

Donc, moi je vote pour le parc Provencher.

Rose Dandeneau | Winnipeg (Manitoba) | Le 19 janvier 2015

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Appel à l’union des communautés francophones d’Amérique du Nord

Madame la rédactrice,

J’ai appris avec stupéfaction la position du gouvernement du Québec devant la Cour suprême en ce qui concerne la gestion des écoles par les minorités francophones du reste du pays. En effet, par l’entremise de sa ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, Québec a signifié son refus d’appuyer des communautés francophones hors Québec. Cette attitude risque de contribuer à la précarisation de ces communautés en venant compliquer l’entrée de nouveaux étudiants dans leurs établissements scolaires.

L’argument de Québec est basé sur la crainte que cette décision vienne favoriser le droit à l’instruction en anglais en sol québécois et demande l’application stricte de l’article 23 de la Charte des droits et libertés. Pourtant, des gens comme, Marie-France Kenny, la présidente des communautés francophones et acadienne estime que « … des mécanismes existent, dans la Charte, afin que le Québec préserve sa spécificité sans nuire aux communautés francophones en milieu minoritaire ». En agissant de la sorte, le Québec met des bâtons dans les roues de six groupes francophones qui exercent un recours afin de se donner les outils de favoriser l’enseignement en langue française dans le reste du pays. Drôle d’attitude à avoir pour une province qui est supposée être le château fort de la francophonie en Amérique. En tant que francophone et représentant élu, il est inadmissible pour moi d’endosser pareil comportement sans réagir. Agir de façon à diviser les communautés francophones est une grave erreur. Il nous faut nous opposer de toutes nos forces à ce comportement égoïste et rétrograde qui risque de mettre en danger la survie de certaines communautés francophones.

Appel à l’unité

Il ne faut pas se borner à une défense sélective de la francophonie en Amérique en la limitant au Québec seulement. Agir ainsi se résume à nous couper d’une partie de nous-mêmes. Nous nous devons de nous unir plutôt que de nous affronter. Nos communautés doivent former un seul corps. Un lien historique et culturel sous-jacent associe naturellement tous les francophones d’Amérique du Nord. Afin qu’il se révèle, il nous faudra travailler à développer de meilleurs liens de coopération entre toutes les communautés francophones du pays et par la suite, de tout le continent nord-américain, afin d’ouvrir nos horizons et de créer une francophonie forte épanouie et en santé. Cette ambition doit tous nous habiter en tant que frères et sœurs qui ont œuvré pour le développement de ce territoire.

Le fait français est présent partout en Amérique du Nord. Aux États-Unis, l’enseignement du français comme langue seconde connaît un engouement marqué ces dernières années. Au fil de l’histoire, ceux que l’on appelait les Canadiens français ont largement peuplé le nord du continent américain. En 1867, année de naissance de la fédération canadienne, plus de 360 000 Canadiens français habitaient la Nouvelle-Angleterre. Le recensement américain de 1870 faisait état de 493 464 immigrants francophones en provenance du Canada. Parmi ce nombre de 40 à 50 % provenaient du Québec. De la Louisiane en passant par la Nouvelle-Angleterre, le Vermont, le Maine et toutes les provinces canadiennes, on y parle français.

Les francophones du Québec ne sont pas les seuls à avoir promu et défendu la langue de Molière en Amérique. Au Canada, l’unité et la résilience des communautés francophones leur ont permis de survivre à travers le temps malgré des attaques répétées comme ce fut le cas avec la Loi sur les écoles du Manitoba (1890) ou le Règlement 17 en Ontario (1912). Au travers toutes ces luttes, un lien nous unit. C’est pour cette raison que nous devons travailler tous ensemble à faire rayonner notre langue et les différentes cultures qui en ont émergé. Oui à l’unité des communautés francophones en Amérique!

Jean-François Larose | Député fédéral de la circonscription de Repentigny, Québec| Forces et Démocratie | Le 23 janvier 2015