À vous la parole
La Liberté – juin 2015

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Pour apporter quelques clarifications

Monsieur le rédacteur,

Je tenais à apporter quelques clarifications, suite à l’article sur le café citoyen organisé par l’Union Nationale Française le 13 mai dernier.

Tout d’abord, soyez assuré que je ne vise nullement M. Daniel Bahuaud en voulant corriger une citation en particulier dans son article. Je comprends parfaitement qu’un forum comme un café citoyen représente une situation de reportage difficile pour un journaliste. De plus, les conversations vont bon train et, parfois, plusieurs personnes parlent à la fois.

La citation qui me préoccupe est la toute dernière. Le contexte était donc une discussion de groupe sur la définition de «bilingue». J’ai essentiellement dit qu’il était important, lorsqu’on indiquait « bilingue » dans un cv, de pouvoir parler et écrire dans les deux langues officielles. Sinon, on devrait spécifier ce qui est maîtrisé (l’écrit ou l’oral). Le groupe a ensuite parlé d’expressions anglaises traduites mot pour mot, et qui se sont glissées dans le français quotidien – expressions qui, nous trouvions, appauvrissent la qualité du français.

En conclusion, je réitère que ce message est une simple mise au clair et que je ne mets aucunement en question les intentions de La Liberté. D’ailleurs, en tant que présidente de l’Union Nationale Française, je remercie le journal pour l’intérêt qu’il porte à notre organisme. De nombreuses activités des dernières années ont été soulignées par La Liberté et nous en sommes très reconnaissants.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Marie-Christine Dauriac | Le 25 mai 2015

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L’arthrite, cette maladie mal comprise

Monsieur le rédacteur,

Mon mari Matthew, âgé de 34 ans, souffre d’une maladie qui transforme sa vie quotidienne en une lutte contre la douleur. Parfois, ce sont ses hanches, genoux, épaules ou chevilles qui complotent pour rendre les tâches les plus simples douloureuses. Souvent, pour lui, c’est le dos.

Pour la vaste majorité des gens atteints de cette maladie auto-immunitaire, le résultat final est le fusionnement de la colonne vertébrale.

Cette maladie est bien connue, mais souvent incomprise : l’arthrite. Pour mon mari, c’est la spondylarthrite ankylosante, une des centaines de formes d’arthrite qui existent.

De plus en plus, l’arthrite se démythifie : ce ne sont pas uniquement les aînés qui en sont affligés. Plus de 60 000 enfants au Canada sont touchés,  et l’arthrite semble affecter hommes et femmes de toutes nationalités, âges et de toutes formes physiques. Pour certains, ce sont des petites douleurs dans les doigts. Mais pour bien d’autres, c’est une douleur constante et destructrice.

Dans tout cela, des bonnes nouvelles quand même : les médicaments modernes aident à soulager l’inflammation et la douleur, et des changements diététiques assurent aussi une meilleure qualité de vie. Il n’y a pas de remède, mais nous faisons de notre mieux pour rester optimiste!

Je vous invite donc à participer à la Marche contre la douleur, qui se déroulera le 7 juin au parc Assiniboine à 10 h. Vickar Automotive Group présente la marche cette année, et nous espérons sensibiliser les gens, ainsi que prélever des fonds et démontrer un appui pour les gens souffrants d’arthrite.

Pour en savoir d’avantage, visitez walktofightarthritis.ca, ou même mieux, venez nous appuyer le 7 juin. Nous célébrons aussi les succès que nous obtenions avec une journée pleine d’humanité et pleine d’activités pour toute la famille.

En espérant de vous avoir parmi nous,

Jocelyne Nicolas | Winnipeg (Manitoba) | Le 28 mai 2015

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Hommage à Réal Bérard dit Cayouche

Cré tac! Cayouche fête ses 80 ans cette année. Pas possible!

En fait, ce n’est pas Cayouche, le nouvel octogénaire, mais Réal, son créateur. Admettons toutefois, que Réal est beaucoup Cayouche. Même verve, même regard parfois sévère sur la société, souvent attendri, ému. Critique, philosophe et poète.

Et, encore aujourd’hui, Réal et Cayouche gambadent dans les prés comme des poulains. Sur leurs quatre sabots. Tout aussi primesautiers. On se demandera quel foin ils mangent à Joualville. Sûrement du foin coupé sur les terres des Bérard à Saint-Pierre. Ou doivent-ils leur perpétuelle jeunesse aux enchiladas d’Eva, l’épouse de Réal? (J’opte pour les enchiladas.)

Réal gambade depuis des lustres. Déjà, en 1965, les jeunes artistes franco-manitobains qui se sont rassemblés à la Bibliothèque municipale de Saint-Boniface n’ont pas pensé lui demander de se joindre à eux, convaincus qu’ils étaient, sans doute, que Réal faisait partie des vieux. Ses études en beaux-arts n’avaient-elles pas débuté durant les années 1950? Pour eux, c’était un siècle auparavant. (Jeunes chenapans, va.)

Heureusement, en 1969, Roger Lafrenière a invité Réal à participer à une exposition collective tenue au Centre culturel de Saint-Boniface. L’honneur des « jeunes » artistes était sauf.

Ensuite, en 1975, quand le CCFM a inauguré la salle d’exposition que j’avais mise sur pied, nous nous devions d’accorder la primeur à Réal. Le petit catalogue publié aux Éditions du Blé était intitulé « Un art au service de la société ». Ainsi, tous ont pu constater à quel point Réal consacrait ses talents, immenses, à faire vivre le patrimoine culturel et social franco-manitobain et métis, les traditions, les coutumes, les vieux métiers.

Au vernissage, qui avait attiré toute la haute gomme de Saint-Boniface, n’avons-nous pas servi de la galette et du caribou selon la recette-même de Réal? Un mélange de vin et d’alcool. Ouf! Quelle peur nous avons eue par la suite que nos dignes invités n’aient un accident de voiture en retournant chez eux!

Vedette de la première heure, Réal n’était pas inconnu du milieu. Membre actif avec Eva de la Société historique de Saint-Boniface, il avait été aux premières loges quand les Éditions du blé ont été fondées. Lui et Eva, les Gérard Lagacé, les Henri Létourneau, Lionel Dorge, Robert Painchaud, et combien d’autres, que de personnes et de personnages qui ont marqué cette époque héroïque, transitoire.

Réal/Cayouche et le joual, voilà un autre élément important à souligner. Dans les entrevues, les documentaires, Réal n’a jamais cherché à se camoufler, à se travestir. Né à Saint-Pierre-Jolys, diplômé des meilleures écoles d’art de Winnipeg, Montréal et Mexico, il a toujours affirmé sa vérité, portée comme un étendard, et ce, tout au long de sa vie. Mais Réal/Cayouche n’a jamais pratiqué le joual de la ville, de Montréal par exemple. Son joual est celui de Joualville, de la Rivière-aux-Rats, c’est-à-dire le canayen, le parler authentique des Anciens Canadiens, tel que transposé en terre manitobaine par ses ailleuls Bérard et Hébert.

Quarante ans se sont écoulés depuis que Réal a premièrement exposé au CCFM. Au cours des ans, il n’a cessé de produire un art « au service de la société ». Peintures, sculptures, monuments, gravures, illustrations, cartes et caricatures – quasi innombrables — ont scandé son parcours et celui de la communauté.

Réal, en toute amitié (et en toute « cousinerie » – nous sommes cousins à la quatrième génération), je lève mon verre de caribou à ta santé et à tes œuvres! Et aussi à ton indispensable Eva!

Au plaisir!

Bernard Mulaire | Montréal (Québec) | Le 22 mai 2015

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Le temps de mieux soutenir les bâtisseurs d’avenir

Monsieur le rédacteur

Je vous écris en particulier pour vous dire combien j’apprécie le travail des journalistes de La Liberté et de Radio-Canada.

L’autre jour, je recevais la visite de ma soeur Louise la semaine où La Liberté publiait un article sur Madame Marie-Ange Boulet, la petite dame qui a 102 ans, l’âge de notre journal. Ma sœur a trouvé que cette dame avait l’air tellement heureuse de pouvoir lire La Liberté, fidèlement comme d’habitude, histoire de s’informer, de se sentir en présence de sa communauté bien vivante.

Et cette fois-là ma soeur a dit : « J’aimerais ça recevoir La Liberté moi aussi. » C’est avec grand plaisir que je me suis chargée de l’abonner. Quel beau cadeau à faire!

Je voudrais ajouter que j’apprécie les éditoriaux de La Liberté. Vous nous donnez beaucoup à réfléchir. Surtout dans le contexte des États généraux de la francophonie manitobaine, vous nous mettez devant nos responsabilités. Il est bon que les lecteurs et les lectrices puissent se sentir interpellés.

Pour moi il y a deux façons de montrer le respect dû à nos journalistes : trouver le poste de radio qui parle en français et prendre l’habitude de l’écouter; et aussi trouver l’adresse de La Liberté pour se réabonner ou pour en faire cadeau afin de ne pas perdre ces trésors de notre héritage.

Je veux mentionner aussi la télé sur les postes qui parlent notre langue. Encore là, tant de personnes n’y sont pas accrochées. Et pourtant, on y est bien nourris! On peut rire, pleurer, être enchantés, danser, chanter, s’informer. Des émissions comme Unité 9 ou 30 Vies et Le Téléjournal Manitoba me gardent rivée durant les longues soirées d’hiver.

Ce qui découlera des États généraux saura, j’espère, contribuer à assurer des moyens financiers pour bien soutenir les efforts des médias francophones. Les efforts de nos défricheurs ne doivent pas être oubliés. Mais il est plus que temps de mieux soutenir les bâtisseurs de notre avenir.

Paulette Gosselin Saint-Malo (Manitoba) Le 15 juin 2015

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Pour bien accueillir et retenir

Monsieur le rédacteur,

Au sujet de votre édito du 17 juin 2015, « Énergie de parents, énergie d’avenir », je crains que sur un point vous ne vous soyez trompé. La viabilité à long terme de la DSFM ne dépend pas de l’immigration, pas plus que la viabilité de la francophonie au Manitoba d’ailleurs. Selon les dernières études menées par le professeur Rodrigue Landry, spécialiste en éducation en milieu minoritaire, le choix de l’école française n’est exercé que par la moitié des parents ayants droit. Imaginez pour un instant l’avenir qu’on se donnerait en ciblant cette moitié absente par un programme de promotion de l’école francophone qui, rêvons jusqu’au bout, doublerait les effectifs de la DSFM. Deux fois plus d’élèves, deux fois plus de cours et de programmes pour que ces jeunes poursuivent leurs études en français, deux fois plus de lectrices et de lecteurs de La Liberté. Sans compter les parents et grands-parents qui se feraient traîner dans cette grande aventure par leur progéniture. Voilà ce qui permettrait de bien accueillir et retenir celles et ceux qui viennent s’établir au Manitoba pour s’intégrer à la francophonie du pays de Riel. Pour qu’une bouture de pommier porte fruits, elle doit être greffée à un tronc bien vivant et bien enraciné. Sinon, on finit avec du bois de chauffage. Un fagot, ça ne fait pas long feu.

Lucien Chaput Bélair (Manitoba) Le 17 juin 2015