À vous la parole
La Liberté – Avril 2016

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“Sexy” est inapproprié

Madame la rédactrice,

Pour un journal francophone, et qui s’adresse principalement aux jeunes et aux aînés francophones du Manitoba, nous trouvons que votre annonce BE SEXY – READ FRENCH est totalement inappropriée.

Au moins si vous utilisiez le mot COOL à la place de SEXY, ce serait beaucoup plus acceptable (même en anglais).

Nous trouvons que c’est une référence irrespectueuse de votre magnifique journal informatif.

Odette Fafard | Zita Mowbray | Lynne Tremblay | Denise Bryant

Saint-Lazare (Manitoba)
Le24 mars 2016

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Lettre ouverte de la Société franco-manitobaine

Chers amies et amis,

En octobre 2013, alors que les membres présents à l’assemblée générale annuelle de la Société franco-manitobaine (SFM) adoptaient à l’unanimité la proposition de Raymonde Gagné et de Léo Robert, mandatant le conseil d’administration de la SFM à tenir des États généraux, il était difficile d’imaginer l’allure que prendrait cet important projet de société.

La proposition était claire et carrément fixée sur l’avenir. Les derniers États généraux remontaient aux années 1980. La francophonie manitobaine avait beaucoup évolué depuis cette époque et se confrontait à de nouveaux défis. Il était donc temps de trouver de nouvelles pistes et des solutions adaptées aux réalités d’aujourd’hui pour assurer l’épanouissement continu de la francophonie manitobaine.

Un comité directeur, nommé par le conseil d’administration de la SFM, s’est engagé à évaluer divers moyens de consultation qui permettraient de bien sonder la population. Ce comité s’engageait également à guider la SFM tout au cours de ce processus. Merci à Louis Tétrault, président du comité, et à Madeleine Arbez, Carole Freynet-Gagné, Raymonde Gagné et Justin Johnson, ainsi que Mamadou Ka, Dominique Philibert et Monique LaCoste qui, au tout début, y ont aussi consacré de leur temps.

Le café-citoyen est le moyen de consultation qui a été retenu par le comité directeur, entre autres parce qu’il permettait aux participantes et aux participants de s’exprimer librement et de façon anonyme sur leur vision de l’avenir de la francophonie; et ce, dans un environnement convivial et positif.

La période de consultation par cafés-citoyens a été lancée le 29 novembre 2014 et s’est terminée le 26 septembre 2015. Résultat : 146 cafés-citoyens ont eu lieu et 1533 témoignages ont été recueillis. Le tout a été remis à l’équipe de chercheurs de l’Université de Saint-Boniface, qui était chargée de préparer un rapport faisant état des thèmes émergents de ces témoignages. C’est ce rapport qui est rendu public aujourd’hui. Il nous offre une occasion inouïe de prendre le pouls de la francophonie manitobaine et de nourrir notre réflexion en vue de la prochaine étape des États généraux – le Rassemblement 2016.

Les chercheurs de l’USB y présenteront le rapport de la consultation par cafés-citoyens, y compris la méthodologie employée et les données démographiques. La journée sera participative, avec du temps de discussion en petits groupes et en plénière. Les participantes et participants seront appelés à réagir au contenu du rapport et à identifier les axes stratégiques d’un nouveau plan qui guidera nos actions pendant les prochaines décennies.

Vous avez été nombreux et nombreuses à participer aux cafés-citoyens. Nous vous invitons à être tout aussi nombreux à participer à cette prochaine étape importante des États généraux. Ensemble, nous pouvons produire un nouveau plan d’action à la hauteur des besoins et des aspirations de la francophonie manitobaine.

Daniel Boucher | Président-directeur général | Jacqueline Blay
Présidente du conseil d’administration de la SFM
Le 30 mars 2016

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En admiration devant l’énergie déployée

Madame la rédactrice,

Félicitations et merci à vous, à votre équipe et aux Productions Rivard de m’avoir permis, grâce à votre “Livestream”, de vivre ces moments avec vous.

J’ai suivi cette conversation sur le rapport des cafés citoyens le mercredi 6 avril tout en me rappelant ce que nous avons vécu dans les années 1960. C’est la suite. Voir vivre et évoluer la communauté est remarquable et admirable.

Je reste en effet en admiration devant l’énergie déployée par cette petite communauté de 40 000 Franco-Manitobains de souche. Vos 1 530 participants représentent 3,5 % de la population totale. Si on appliquait ce ratio à la population de 6,5 millions de Québécois de souche, cela ferait une participation de plus de 200 000 personnes.

Je voudrais bien que les Québécois voient et comprennent. On me reproche d’être idéaliste. Je l’accepte comme un compliment.

Bonne continuation.
Bruno Lagacé | Ontario | Le 6 avril 2016

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Comme si j’y étais!

Madame la rédactrice,

Je vous écris depuis la Colombie-Britannique. Je tenais à remercier et féliciter Les Productions Rivard pour la webdiffusion en direct, le mercredi 6 avril 2016, de la table-ronde sur le rapport concernant les États généraux du Manitoba français. J’ai eu l’impression d’être sur place dans les bureaux de La Liberté!

Bravo à l’équipe et au plaisir d’une prochaine fois.

Rémi Léger | Colombie-Britannique | Le 7 avril 2016

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Les questions d’un économiste pour la SFM

Madame la rédactrice,

Je n’ai pas eu l’occasion de lire le rapport sur les cafés citoyens, mais voici mes impressions après avoir feuilleté votre journal. J’ai été surpris par le nombre de jeunes et de nouveaux arrivés qui ont participé.

À ce moment-ci, je me pose plusieurs questions et je me demande si la SFM va aller au-delà des commentaires recueillis pour faire une analyse approfondie et développer une stratégie pour donner une orientation valable à l’ensemble de la francophonie. Il faut faire le bilan démographique. Voici quelques observations :

Démographie : La population française a diminué depuis les années 1960 et elle est plus vieille que l’ensemble de la population manitobaine. Le facteur principal de ce déclin est la baisse dans le taux de natalité de 5,0 en 1961 à 1,7 en 2011. Ce dernier taux est d’autant plus inquiétant que la population ne se remplace pas et vieillit. Exemple : 0-14 ans : 9 % chez les francophones et 19 % pour l’ensemble du Manitoba; 65 ans et plus : 24 % chez les francophones et 14 % pour le Manitoba. Il faudra attendre le recensement 2016 pour voir si la population du Manitoba français a changé.

Économie : Quelle est la condition financière de nos francophones? Quel est leur salaire et revenu par rapport aux autres Manitobains? L’immigration rurale vers l’urbain a peut-être aidé aux salaires, mais quelle est la qualité des emplois? Est-ce que nous sommes bien représentés dans les industries et les commerces pour donner une chance à nos jeunes francophones d’y participer? La plupart d’entre-nous sommes attirés vers le secteur anglais pour l’emploi et pour développer nos professions.

Éducation : Les secteurs d’éducation, santé et droit, sont bien représentés par les francophones. Cependant, est-ce qu’on forme d’autres professions en quantité suffisante comme des scientifiques, des ingénieurs, etc., pour attirer nos jeunes?

Institutions : USB, DSFM et Hôpital Saint-Boniface semblent fonctionner assez bien parce qu’elles ont été capables d’aller chercher des fonds nécessaires (des gouvernements et des dons) pour leurs projets et du financement pour le fonctionnement de leur entreprise. Cependant, elles vont toutes dépendre dorénavant de l’immersion et de l’immigration francophone, surtout en santé.

Communication : Radio-Canada et La Liberté sont les deux moyens importants pour répandre la langue française. Deux questions s’imposent! Est-ce que les budgets vont continuer à diminuer et est-ce que la francophonie participe assez activement?

Réseautage : Avant nous avions des paroisses et des centres communautaires pour se rencontrer et fraterniser. Maintenant que nous sommes devenus plus urbanisés et dispersés, il faudra trouver des moyens pour se rencontrer et regrouper la francophonie. Le Festival du Voyageur et le CCFM sont de bons moyens, mais est-ce suffisant pour l’ensemble de la francophonie?

Je n’ai pas de solution facile, juste des inquiétudes et surtout plusieurs questions. La SFM aura fort à faire afin de trouver une solution pour l’ensemble de la francophonie.

Raymond Clément, économiste | Le 8 avril 2016

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L’abbé Ritchot serait satisfait

Madame la rédactrice,

Même avant d’apprendre le résultat du jugement de la Cour suprême sur la question métisse, je me demandais ce que penserait l’abbé Noël Ritchot. Comme réponse j’ai trouvé de quoi dans son Journal, tenu pendant ses discussions avec Sir John A. Macdonald et Sir George Étienne Cartier. Au cours des difficiles discussions au sujet des terres de la Couronne qu’Ottawa se réservait aux dépens de la future province du Manitoba « s’éleva un long débat sur les droits des Mitis (sic) ».

Je cite : « Les honorables membres font remarquer que les habitants du Nord-Ouest réclamant et ayant obtenu une forme de Gouvernement propre aux hommes civilisés ne devaient pas réclamer les privilèges accordés aux Sauvages. […] D’un autre côté les habitants du Nord-Ouest, en demandant une forme de Gouvernement semblable à celle des provinces des autres sujets de Sa Majesté ne prétendent pas par là priver de leurs droits ceux qui parmi eux ont quelques droits personnels ou nationaux. Et parce que ces habitants veulent être traités comme les autres sujets de Sa Majesté, s’en suit-il que ceux parmi eux qui ont un droit comme descendants d’Indiens soi[en]t obligés de perdre ces droits? Je ne le crois pas; aussi en demandant le contrôle des terres de leur province ils n’ont pas l’intention de faire perdre les droits que peuvent avoir comme descendants d’Indiens les Mitis du Nord-Ouest. […] Et selon moi rien n’est plus juste. »

On peux bien imaginer que notre cher abbé Ritchot serait très satisfait avec une décision qui dit clairement qu’en demandant d’être considérés comme une nation “civilisée”, les Métis retiennent toujours leurs droits comme peuple autochtone. Question des terres réglée, la Nation reconnue, il reste maintenant la fameuse question de l’amnistie promise pendant les négociations et non tenue. Riel et les Métis ont payé cher et Ritchot le sentait. À suivre…

Philippe Mailhot | Le 15 avril 2016

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Les garanties de la SFM

Madame la rédactrice,

Le rapport sur les États généraux de la francophonie manitobaine a su capter nos opinions, perceptions, conseils, souhaits et espoirs dans un contexte de 1 531 témoignages. Il reflète une communauté qui prend son élan dans un contexte totalement différent des derniers États généraux. En 2016, nous avons à notre disposition une panoplie d’outils de développement, institutionnels et personnels, qui font en sorte que nous pouvons envisager l’avenir au-delà d’une restructuration quelconque ou d’un objectif unique.

Les États généraux sont un projet de société et, comme tels, les participants au grand rassemblement du 23 avril se pencheront sur une vision commune, de grands axes de travail communautaire ET institutionnel, ainsi qu’un calendrier de résultats. Tout simplement dit, le 23 avril sera une autre étape de la démarche entamée en 2013.

Nous pouvons garantir que toutes les étapes à franchir le seront, tout en étant fidèles à la proposition de 2013, et ce en consultation et collaboration collectives. Les accords seront conclus par les membres de la communauté qui choisiront de participer à ces États généraux ; chaque voix sera entendue.

La SFM, ses membres et son CA sont fermement engagés dans ce processus de changement et pratiquent l’écoute active. Nous savons par nos consultations récentes qu’il en est de même des membres de la communauté et des institutions. Le 23 avril 2016, exerçons nos droits et parlons de nos responsabilités partagées. Il y va de l’avenir, de notre avenir qui nous appartient.

Jacqueline Blay | Présidente de la SFM | Le 15 avril 2016