Par Daniel BAHUAUD

Début d’été, Alain Louer, un agent d’évaluation pour l’Agence du revenu du Canada, s’adonne à des « mini-vacances ». Sans pour autant quitter Winnipeg, le Bonifacien pagaie en canot, part à la rencontre des chevreuils, des marmottes et des nombreux oiseaux qui longent et sillonnent la rivière Seine.

 

Pour Alain Louer, partir en petite randonnée en canot sur la Seine, « c’est une excellente façon de se déstresser et de reprendre contact avec la nature ».

« Surtout si on n’a pas le temps de quitter la ville. En l’espace d’une couple d’heures, je peux pagayer paisiblement, et me perdre dans un monde de verdure et de faune. Souvent, on ne se croirait même pas en ville. C’est un autre monde. »

Puisqu’il habite le Vieux Saint-Boniface « à peine 400 mètres de la rivière », Alain Louer part d’habitude du parc Lagimodière, pour se rendre au parc Morier et faire demi-tour. « C’est un beau parcours, surtout à ce temps de l’année lorsque l’eau est encore assez haute. Il n’y a que quelques endroits où le courant est fort, notamment près de l’entreprise Westeel, tout près de la rue Desautels.

« Mon plus long trajet s’est fait de l’école Guyot, à Southdale, jusqu’à l’embouchure de la Seine. Mais les courtes ballades sont aussi agréables que les longues. La Seine est étroite. Et parce que ses berges sont rapprochées, on y voit beaucoup plus de faune que lorsqu’on pagaie sur la Rouge. Déjà cette année, en randonnée avec mon copain Gilles Paillé, j’ai vu des marmottes, des tortues, des buses, des canards branchus, des martins-pêcheurs et, aux abords de la place Georges-Forest, beaucoup de chevreuils. L’été dernier, près du Bois des Esprits, j’ai aperçu des castors et même des renardeaux. C’est extraordinaire. L’expérience en vaut décidément la peine. »

Surtout lorsqu’elle est partagée.

Alain Louer explique : « Je ne vais jamais seul. Pour des raisons de sécurité, mais surtout pour le plaisir de la compagnie. C’est un plaisir de pouvoir discuter de ce qu’on voit avec une autre personne. Gilles Paillé aime beaucoup miroiser. Son regard est souvent braqué sur le ciel et sur les arbres. Moi, je regarde plutôt l’eau et les berges.  »

Un seul hic, cependant. « Malheureusement, malgré l’excellent travail de Sauvons Notre Seine et des élèves des écoles locales qui font beaucoup de nettoyage, les gens continuent de jeter des déchets dans la rivière.

« Il reste encore des morceaux de béton, des chariots d’épicerie, etc. Et puis les vandales aiment jeter les bouées de sauvetage des ponts piétonniers dans la rivière. Une année, j’en ai récupéré une bonne demi-douzaine. Bref, il y a souvent pas mal d’obstacles. Le travail de nettoyage est à refaire tous les ans.

« C’est pourquoi j’utilise mon canot en aluminium en ville. J’ai un bon canot en kevlar. Mais celui-là, je m’en sers quand j’ai le temps de faire des grands voyages de camping, sur les lacs du bouclier canadien. »