Par Daniel BAHUAUD

Un parc célébrant le fondateur et les familles pionnières de Saint-Jean-Baptiste verra le jour d’ici la fin de l’été. Le projet, une initiative du Club des Pionniers, mettra en valeur le patrimoine métis et canadien-français de cette communauté longeant la rivière Rouge, fondée comme paroisse en 1877.

Les travaux du Parc du Patrimoine seront entamés à la mi-août. Bientôt, une aire pavée sera construite devant l’église de Saint-Jean-Baptiste, à l’angle de la rue Caron et l’avenue Centre.

L’espace sera ceint de quatre grands mâts sur lesquels seront montés les drapeaux canadien, manitobain, métis et franco-manitobain. Quelques bancs seront également installés, ainsi que des plaques interprétatives étalant des renseignements sur David Fillion, le prêtre qui a fondé la paroisse en 1877, et les familles métisses et canadiennes françaises qui s’y sont établies pour pratiquer l’agriculture.

Mona Lavallée, la coordonnatrice du comité du Parc du Patrimoine, un sous-comité du Club des Pionniers, explique la raison d’être du projet. « Notre mission est de conserver et de célébrer l’histoire de la paroisse et de la communauté. La raison est simple : les communautés changent. Il y a une ou deux générations passées, tout le monde était plus ou moins au courant de l’époque des premiers colons de la région, ceux qui se sont établis ici entre 1860 et 1880.

« C’est parce qu’un bon nombre de leurs descendants y habitaient encore. Je suis originaire de Saint-Jean- Baptiste, une Sabourin. Mais je reconnais que les gens ne restent plus forcément où ils sont nés, comme c’était le cas autrefois. Avec le temps, beaucoup de gens ont quitté Baptiste. Et des nouvelles familles se sont installées chez nous. Elles n’ont qu’une idée bien vague des origines du village. Et puis nos aînés nous quittent aussi. »

L’installation de l’aire pavée, dont les coûts se chiffrent à 46 000 $, n’est que la première phase d’un projet plus élaboré, que le sous-comité du Parc du Patrimoine estime à près de 150 000 $ en tout.

Mona Lavallée élabore : « En 2019, nous installerons une statue de bronze, grandeur nature, d’un des pionniers de Saint-Jean-Baptiste, Antoine Vandal. Nous nous sommes inspirés d’une photo prise en 1928. Sur ce cliché, on retrouve Antoine Vandal, un Métis d’abord originaire de Saint-Norbert, qui lit un livre à un jeune garçon canadien-français, Raymond Rajotte. Nous croyons que cette statue est très emblématique des familles métisses issues de l’ancienne Colonie de la Rivière-Rouge et des Canayens venus du Québec qui ont bâti Saint-Jean-Baptiste.

Le sous-comité du Parc du Patrimoine a déjà collecté 72 612 $. (1) Mona Lavallée précise que les six membres du groupe se mobilisent à l’heure actuelle pour demander des dons auprès des commerçants locaux, tout en préparant une brochette de demandes de subventions.

« Débora Cardaci, une sculptrice de Woodmore, village au sud-est de Saint-Jean-Baptiste, nous a déjà préparé une maquette impressionnante de la sculpture proposée. Nous sommes confiants qu’en bout de ligne, le public pourra contempler la statue, qui sera installée au centre du Parc du Patrimoine. »

Une troisième phase du projet est également prévue.

« Nous envisageons d’installer soit un cénotaphe soulignant les efforts et sacrifices de nos anciens combattants, soit un monument de la paix, explique Mona Lavallée. Mais nous n’avons pas encore tranché la question. »