Le retour des enfants à l’école? « Enfin le début des vacances », répondraient de nombreux parents. Certainement pas Murielle et Johan Maccès, pour qui rentrée scolaire rime avec début des galères…

Par Barbara GORRAND

Et dire qu’à notre rencontre, on en voulait cinq! », s’amuse Murielle, en tentant de couvrir le brouhaha qui provient du sous-sol. Dans la famille Maccès, il y a Leïla, 9 ans, qui s’apprête à entrer en 4e année à l’école Christine-Lespérance. Adrian, 7 ans, prêt à débuter sa 2e année. Mia, 5 ans dans quelques jours, qui démarre sa 1ère année de maternelle. Et Evan, 3 ans, qui s’apprête à reprendre ses habitudes à la garderie.

Quatre enfants, ou plutôt « quatre piles électriques », comme en témoigne Johan qui, tout comme son épouse, a prévu de prendre des congés en amont uniquement pour préparer cette rentrée. Le couple, qui s’est rencontré à l’Université de Saint-Boniface, appréhende chaque journée comme un marathon. Pour Johan, comptable chez BDO, et Murielle, employée à temps partiel au secrétariat du Commerce intérieur, tout est une question d’organisation.

Pendant que l’un prépare les lunchs en s’assurant de les garder au chaud, l’autre s’assure que les enfants s’habillent. Le petit déjeuner est souvent pris en vitesse, pour que les plus grands soient prêts à quitter la maison pour 8 h 10, au passage du bus. « 8 h 11 », corrige Adrian, en lève-tard habitué à souvent courir derrière le bus.

Pour ce mois de septembre, l’affaire scolaire se corse : Murielle doit accompagner Evan à la garderie, ainsi que Mia, qui y passera une semaine sur deux durant sa période d’adaptation avant d’entrer définitivement en maternelle. « Enfin, ça, ça vaut quand Johan n’est pas en déplacement pour le travail. Sinon, je me débrouille seule. Heureusement que j’ai des employeurs très compréhensifs, qui savent ce que c’est d’avoir à gérer des jeunes enfants », ajoute Murielle, qui quitte ensuite le travail à 15 h pour être à temps à la maison pour le retour de l’autobus. En espérant qu’il n’y ait pas de retard sur sa route.

Car le couple ne peut pas vraiment compter sur des grandsparents, des mononcles ou des matantes à appeler au pied-levé : la famille de Murielle est à Paris, celle de Johan en Guadeloupe. Alors en cas de problèmes, c’est le recours au système V. Pour « voisins », ces êtres merveilleux qui sont toujours prêts à donner un coup de main. Et pas uniquement pour les imprévus, explique Murielle : « Nous avons des voisins qui ont des enfants du même âge que nos aînés, alors nous avions pris l’habitude chacun notre tour de garder tous les enfants pour que chaque couple puisse profiter d’une sortie entre adultes au moins une fois par mois. »

Ensuite, il y a les devoirs, le repas, et quand enfin les enfants sont couchés, il faut effacer les traces de la tornade joviale qu’implique forcément une famille nombreuse. Comme si cela n’était pas suffisant, il faut aussi s’organiser pour les activités extra-scolaires. Natation et piano pour tous les enfants, « et donc gymnastique pour les parents », ajoute Johan en référence à la coordination de l’emploi du temps.

Heureusement, il y a les fins de semaine pour récupérer. « Ah non, confie Murielle en riant. Le samedi, c’est la piscine, les courses, et le dimanche, les lessives et la préparation des repas pour la semaine. Et plus nos enfants grandissent plus ils mangent. Alors le mercredi je dois souvent recommencer… En fait, quatre enfants, c’est très bien. Non? »

La rentrée côté budget 

Avec quatre enfants aussi rapprochés en âge, Murielle et Johan Maccès parviennent à limiter autant que possible les frais vestimentaires. Il n’empêche, les enfants grandissant, on ne s’épargne pas les dépenses, détaille le couple : « Certaines fournitures sont mises à disposition par l’école, à qui nous donnons un chèque de 50 ou 60 $ par enfant. Mais ensuite il faut acheter les chaussures d’intérieur, les vêtements de rechange pour la garderie, les tenues d’éducation physique, les combinaisons d’hiver, les sacs à dos, les boîtes à lunch… Cette année, notre budget pour la rentrée est autour des 800 $. Ce qui finalement n’est rien comparé à la garderie pour l’été, qui l’an dernier nous revenait à 2 000 $ par mois pour quatre enfants. Cet été nous avons été chanceux, puisque entre les congés que nous avons pris et les visites familiales, nous n’en avons pas eu besoin! »