Trois semaines après la clôture des 50e Jeux du Canada, le temps est au bilan pour l’équipe du Manitoba. Avec 42 médailles autour du cou et la Coupe du Centenaire dans l’escarcelle, les Bisons ont répondu présent au rendez-vous que tout une ville attendait. Certains ont même prouvé leur potentiel pour aller représenter leur province encore plus loin…
Par Léo GAUTRET
Il y a cinq ans, Winnipeg soumettait sa candidature pour organiser les Jeux du Canada. On annonçait « l’été le plus chaud depuis 50 ans ». Promesse tenue. Le soleil manitobain n’apportant que plus d’éclat aux 42 médailles décrochées par la délégation hôte. Un record pour les Bisons qui surpassent les 35 médailles obtenues aux Jeux de Sherbrooke de 2013, remportant au passage la Coupe du Centenaire qui récompense l’équipe ayant la meilleure progression depuis les derniers Jeux.
Un bilan brillant qui n’étonne pas Barry Moroz, chef de mission de l’équipe Manitoba. « Je n’ai pas été surpris par le niveau de nos athlètes, au regard de nos résultats aux Jeux du Canada de 2013 et aux Jeux d’été du Canada de l’ouest en 2015 (1) qui ont été nos meilleurs Jeux de tous les temps. Je savais qu’on avait le potentiel pour faire ce que nous avons fait. Ceux que l’on attendait de voir briller l’ont vraiment fait. C’est le cas de l’athlète Victoria Tachinski au 800 mètres ou Emma Gray en aviron, qui était la porte-drapeau de l’équipe pendant la cérémonie d’ouverture. On s’attendait à ce qu’elles réussissent et elles l’ont fait. »
Avec 10 médailles d’or, la délégation hôte établit son nouveau record de titres dans la compétition. Certaines représentent de belles promesses d’avenir pour le sport manitobain. « Victoria Tachinski a par exemple vraiment le niveau international. Emma Gray en aviron a été identifiée par Rowing Canada Aviron comme ayant le potentiel pour faire un podium olympique. Ils ont déjà commencé à travailler avec elle, notamment pour les cham – pionnats du monde junior. Nous avons aussi des lutteurs comme Hunter Lee qui ont déjà participé aux championnats du monde junior. Le potentiel est là aussi chez Oksana Chaput en natation et Maddy Mitchell en canoë-kayak. »
Cette dernière a apporté à elle seule cinq médailles à l’équipe du Manitoba. Une d’or, deux d’argent et deux de bronze. « Maddy a été la portedrapeau de la cérémonie de clôture, elle mérite bien cette reconnaissance et cet honneur. Elle a 19 ans mais toutefois, elle est compétitive au niveau national, et compte tenu de la nature de son sport, elle est loin d’être arrivée au bout, donc il y a le potentiel chez elle d’aller encore plus loin. »
Mais si l’on devait ne retenir qu’un nom côté manitobain, ce serait celui d’Oksana Chaput. À 13 ans, la nageuse du Manta Swim Club a ébloui son monde depuis le grand bassin de la piscine Pan Am, avec deux médailles d’or, une d’argent et une de bronze. De loin la plus jeune des finalistes des épreuves reines de vitesse, les 50 et 100 mètres nage libre, elle a su faire preuve d’une déconcertante maturité pour remporter les deux courses, devant son public. Un jeune espoir que certains placent déjà dans le sillon de la précoce championne olympique canadienne Penny Oleksiak. À 65 ans, du haut de sa longue expérience des Jeux, Barry Moroz se réjouit de la voir briller, non sans tempérer, comme pour mieux protéger sa jeune étoile. « Évidemment on l’a vue arriver, elle avait été identifiée. Ses résultats parlent d’eux-mêmes, elle sort du lot de ces athlètes qui étaient jusqu’à présent encore inconnus. Elle s’entraîne beaucoup, elle a produit ces résultats à la maison, avec toute cette pression. Elle a assurément toutes les qualités pour aller plus loin, c’est une certitude. Je pense que c’est encore un peu tôt pour parler de titres mondiaux pour elle, et de faire ce genre de comparaison avec Penny Oleksiak. Mais elle est sur le bon chemin pour le faire. »
Un chemin ascendant que tentera de suivre l’équipe manitobaine dans quatre ans, pour les prochains Jeux d’été de Niagara Falls, en Ontario. « Pour les prochains Jeux le plan sera de remporter encore plus de médailles même si ce sera dur à réaliser. On lutte pour concurrencer les grandes provinces parce qu’on a un désavantage démographique. La population ne va pas changer, alors il faut faire avec ce que l’on a, en rendant nos athlètes meilleurs. Aujourd’hui nos athlètes sont meilleurs, nous réduisons l’écart, ça se reflète dans les résultats. Je pense qu’on est sur la bonne voie pour progresser. »
(1) Jeux d’été du Canada de l’ouest 2015 : troisième place du Manitoba avec 144 médailles obtenues.