La Société historique de Saint-Boniface vient d’acquérir la collection Drouin, une série imposante de 60 volumes contenant une liste de mariages tirée des registres de paroisses du Québec. Un outil indispensable pour les férus de généalogie, puisque dans cette collection les unions sont répertoriées à partir des noms des mariées.

par Daniel BAHUAUD

Pour Janet LaFrance, la généalogiste du Centre du patrimoine, l’acquisition de la collection féminine Drouin représente un véritable coup de circuit pour la Société historique de Saint-Boniface (SHSB).

« Nous avons les tomes masculins de la collection Drouin depuis les années 1990. L’obtention de la liste féminine permet de pousser les recherches encore plus loin.

« C’est que parfois, en faisant des recherches généalogiques, il arrive qu’on se butte à une information incomplète. Admettons qu’on souhaite retracer son arbre généalogique jusqu’au 18e siècle, en cherchant dans le répertoire masculin des mariages. Voilà que soudain, au 19e siècle, on découvre que le registre est incomplet. Le nom de la mariée est absent ou mal épelé. Il se peut aussi tout simplement que le registre soit difficile à lire. »

Résultat : impossible d’avancer plus loin. Janet LaFrance note cependant que « si on a accès au répertoire féminin, il est possible de reprendre le fil de ses recherches, de sortir de l’impasse et d’ajouter des générations à son arbre généalogique. »
Surtout que les tomes masculins et féminins de la collection Drouin contiennent les registres de 1760 à 1935.

La collection féminine Drouin, et d’autres livres utiles aux historiens et généalogistes, tels que des historiques de paroisses et des généalogies de familles du Manitoba, ont été offerts à la SHSB à la fin de mai par la Bibliothèque municipale de Saint-Boniface.

Gilles Lesage, le directeur général de la Société historique, explique : « La bibliothèque municipale avait obtenu ces livres vers la fin des années 1990. À l’époque, la recherche généalogique chez les Franco- Manitobains de descendance canadienne-française était particulièrement en vogue. C’est par ailleurs la raison pour laquelle la SHSB avait obtenu le répertoire masculin plus ou moins en même temps.

« Or avec les années, la collection de livres de la Bibliothèque municipale n’était plus consultée avec la même fréquence qu’auparavant. Aujourd’hui, peu de gens s’y rendent pour faire des recherches généalogiques. La Bibliothèque nous a donc offert sa collection. C’était logique. Désormais, ceux et celles qui veulent déterminer qui étaient leurs ancêtres pourront le faire à un seul endroit. »

Janet LaFrance précise que les deux collections Drouin « sont également utiles pour les Métis qui cherchent leur ascendance canadienne-française ». « On accueille une centaine de personnes par mois qui cherchent à retracer leurs origines métisses. La lignée francophone peut potentiel lement être retracée dans ces volumes.

« De plus, le Centre du patrimoine est abonné à la collection Drouin en ligne, un répertoire qui contient aussi les naissances et les sépultures, de 1621 à 1968. Et en plus, on peut voir les documents originaux, qui ont été numérisés.

« Quand on ajoute ces ressources aux registres paroissiaux de l’Archidiocèse de Saint-Boniface et du Diocèse de Keewatin-The Pas, ainsi que nos fonds d’archives, c’est clair qu’on peut en apprendre beaucoup sur ses ancêtres. »