Culturel

Dans la ruche de Valérie Chartrand

Valérie Chartrand et la presse qui lui a servi à écraser des abeilles (déjà mortes) sur des plaques de cuivre.

Publié le 12 septembre 2017

La Liberté

Valérie Chartrand et la presse qui lui a servi à écraser des abeilles (déjà mortes) sur des plaques de cuivre.

Dans le studio de Valérie Chartrand, au sous-sol de sa maison, il y a des boîtes pleines d’insectes décédés, destinés à ses projets artistiques futurs.

Une véritable antiquité : la presse qui a servi à Valérie Chartrand pour écraser des abeilles (déjà mortes) sur des plaques de cuivre.

De la peinture noire protège une plaque de cuivre. Seule l’impression de l’abeille dans la peinture sera gravée dans la plaque, par le processus d’électro-gravure.

Une abeille enduite de peinture qui conduit l’électricité, destinée à être plaquée de cuivre.

Dans sa cuisine Valérie Chartrand prépare une plaque de cuivre pour le procédé d’électro-gravure. Elle a découvert ce procédé en partie grâce au site web d’un artiste espagnol, Alfonso Crujera: http://www.nontoxicprint.com/electroetching.htm

Valérie Chartrand : “Cela fait plusieurs années que je fais de la gravure traditionnelle avec des eaux fortes. Au cours de la dernière année, j’ai découvert l’électrogravure et l’électroplaquage. L’électrogravure est un processus qui permet la gravure de plaques de métal de façon non toxique à l’aide d’un courant électrique et d’un électrolyte. Dans mon cas, je grave des plaques de cuivre dans une solution de sulfate de cuivre. À travers le même processus, je peux aussi plaquer des objets de cuivre. Avec le projet de Ruches fantômes, je cherchais un processus pour préserver mes abeilles mortes de façon plus permanente. En les couvrant d’une substance conductrice, j’ai pu les plaquer de cuivre en même temps que je gravais mes plaques.”

Une abeille baignant dans du sulfate de cuivre, en cours d’électro-plaquage.

Détail d’abeilles recouvertes de cuivre.

Pendant les mois de l’été, la maison des Chartrand était envahie par les matériaux et les œuvres de l’artiste, en vue de son exposition Ruches fantômes.

Un cyanotype, résultat d’un procédé de tirage par contact. Une surface est enduite de chimie photosensible, et exposée à la lumière. Les silhouettes des abeilles placées sur la surface photosensible sont alors imprimées sur la surface.

Valérie Chartrand, dans sa salle à manger transformée en studio d’artiste.

Une portion de l’exposition s’intitule Le dernier repas. L’artiste s’explique, « Il consiste en une gamme d’éléments comestibles permettant d’imaginer comment nous aurions accès à certains aliments et saveurs de cultures disparues dans un monde futur sans abeilles. « Lors de cette exploration, je me suis tournée vers le manifeste de la cuisine futuriste. Écrit par le peintre Marinetti dans les années 1930, en Italie, il proposait un nouveau mode de consommation d’aliments qui était axée sur de petites bouchées de nourriture, sur une certaine esthétique de présentation et sur des expériences multi sensorielles et évocatrices. »

Dans le studio de Valérie Chartrand, au sous-sol de sa maison.

De la cire d’abeille colorée, dans le studio de Valérie Chartrand, au sous-sol de sa maison.

Valérie Chartrand dans son salon. Pendant les mois de l’été, la maison des Chartrand était envahie par les matériaux et les œuvres de l’artiste, en vue de son exposition Ruches fantômes.

Valérie Chartrand invite le public à imaginer un avenir sans abeilles. Ruches fantômes, la première exposition solo de l’artiste, à la Maison des artistes à partir du 7 septembre, combine gravure, photographie, et installations. Reportage photo.

Gavin BOUTROY

Retrouvez plus de détail sur le travail de Valérie Chartrand sur son site web : http://www.valeriechartrand.ca/fr/la-ruche-fantome-le-projet/.

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