Winnipeg au troisième rang des villes ouvertes au Canada En 2017, Winnipeg s’est glissée sur le podium des villes du Canada les plus transparentes. Un ensemble important de données municipales est disponible sur un site Internet qui constituerait, selon le bureau d’innovation de la Ville, un outil de taille pour faciliter la vie des Winnipégois.

Valentin CUEFF

Selon le classement du Public Sector Digest (PSD), rendu public en septembre 2017, la capitale manitobaine est passée de la dixième à la troisième place nationale.

Le « Open Cities Index survey » est un projet lancé en 2015 par PSD, organisme d’expertise du secteur public, et Canada’s Open Data Exchange. Il classe les différentes villes du pays selon l’accessibilité, pour le public, des données relatives aux activités municipales.

Cette année, Winnipeg se place derrière Toronto et Edmonton, qui occupe la tête du classement depuis trois ans.

Michael Legary, directeur de l’Innovation à la Ville de Winnipeg, se félicite de cette remontée. « C’est une façon de montrer l’amélioration des services de notre Ville, à la fois d’un point de vue interne et pour les citoyens. Nous rencontrons aujourd’hui 75 % des critères de transparence.
« Le classement de PSD est basé sur plusieurs choses, notamment sur les différents types de données que nous avons et auxquels les citoyens ont accès. Par exemple, “Est-ce que nous avons des compteurs intelligents pour le service d’eau?” »

Actuellement, le portail de données ouvertes (Open Data Portal en anglais) de la Ville de Winnipeg propose différents volets d’informations accessibles au grand public, selon le secteur.

Michael Legary explique que l’ouverture des données au public fait partie du mandat du bureau d’Innovation. Actuellement, une personne est employée à plein temps pour collecter les données et les rendre lisibles.
« On essaie de faire en sorte que tous les départements utilisent le même système, pour collecter leurs informations. Mon équipe à la Ville regarde les informations reçues par les systèmes que nous avons mis en place, et nous les rendons simplement accessibles. »

Michael Legary avance plusieurs raisons à l’importance de l’accessibilité de ces données pour le public :
« Les citoyens paient leurs impôts pour les services de la Ville, et devraient pouvoir savoir ce que font ces départements. Mais aussi, ces données sont utiles. Pas seulement pour voir comment la Ville fonctionne. Mais on peut aussi utiliser ces informations, en tant que citoyen, pour améliorer nos vies.
« On peut par exemple utiliser les données de l’API pour créer sa propre application mobile de transports. Ou encore créer une application pour connaître les stationnements dans un secteur précis. Donc les gens peuvent faire des affaires à partir de ces données. » Le portail donne aussi bien accès aux dépenses du Conseil municipal qu’aux travaux et projets de la Ville, et les différents permis de constructions déposés.
« On peut ainsi voir ce que la Ville projette de bâtir dans les 3 à 5 prochaines années. Les gens peuvent regarder, “Est-ce que ce parc va être rénové?” “Est-ce qu’un lotissement va être construit là?” »

Pour le directeur de l’Innovation, donner de la visibilité à ces projets doit permettre un engagement du public. « Autoriser les citoyens à savoir ce qu’on fait, c’est aussi les engager dans le processus, qu’ils nous donnent leur opinion sur ce qu’il serait bon de faire. »

Centraliser les données permettrait en outre à des interfaces de délivrer une information plus rapidement. Pour illustrer cela, Michael Legary prend l’exemple des bibliothèques.

« On aimerait par exemple, pour les bibliothèques, développer un système qui permettrait de s’inscrire et de savoir si un livre précis est disponible. Actuellement, vous pouvez aller sur le site de la bibliothèque. Mais si, dans le futur, on pouvait demander à Siri, ou à l’intelligence artificielle Alexa de la société Amazon : “est-ce que ce livre est disponible dans cette bibliothèque?” et que ceux-ci aient la réponse grâce à l’accès à l’Open Data, en temps réel.
« À ce jour, ces applications ne peuvent pas aller sur les sites des bibliothèques pour trouver cette info. Mais ils peuvent avoir accès à l’Open Data. Et si on peut l’offrir au public de cette façon, les gens auront accès à ces données encore plus rapidement, sans passer par notre portail. »