Par Pascal RAICHE-NOGUE (Acadie-Nouvelle)

Le recteur de l’Université de Moncton, Raymond Théberge, sera bientôt nommé au poste de commissaire aux langues officielles du Canada, selon ce qu’a appris l’Acadie Nouvelle.
Une source bien au fait du dossier, qui a accepté de nous parler à condition que l’on protège son identité, nous a confié que le gouvernement Trudeau proposera bientôt la candidature de Raymond Théberge à ce poste.

Comme des étapes restent à franchir, le recteur de l’U de M ne peut pas encore faire ses boîtes pour aller s’établir dans la capitale nationale. Les partis d’opposition fédéraux devront être consultés et les deux chambres devront se prononcer sur sa nomination.

S’il se voit bel et bien confier ce poste, Raymond Théberge – originaire du Manitoba – deviendra le premier commissaire aux langues officielles fédéral issu de l’extérieur du Québec et de l’Ontario.

Motus et bouche cousue dans le camp Joly

Nous avons eu des contacts avec le bureau de la ministre du Patrimoine canadien, jeudi. On s’est fait avare de commentaires de ce côté. Dans un courriel, l’attaché de presse de la ministre Mélanie Joly s’est contenté de nous dire qu’afin de respecter le processus, « il serait inapproprié de commenter » la nouvelle.

« Toutefois, nous sommes certains que la personne recommandée aura toutes les qualifications requises. Une annonce sera faite en temps et lieu », a-t-il ajouté. Nous avons contacté le bureau de Raymond Théberge, jeudi avant-midi, avant que la nouvelle n’éclate. Une membre de son équipe nous a indiqué qu’il n’était pas disponible pour nous parler.

Peu après que le lapin soit sorti du sac, le bureau du recteur de l’Université de Moncton nous a rappelé pour nous demander de soumettre notre demande au centre des médias du Bureau du Conseil privé à Ottawa.

Nomination au commissariat, prise deux

Le commissaire précédent, Graham Fraser, a quitté ses fonctions en décembre 2016 après dix ans en poste. Après son départ, l’intérim a été assuré par la commissaire adjointe, Ghislaine Saikaley.

Le gouvernement Trudeau a annoncé en mai 2017 qu’il avait choisi l’ex-politicienne libérale ontarienne Madeleine Meilleur afin de succéder à Graham Fraser, ce qui n’est vraiment pas passé comme dans le beurre. Le processus de sélection ayant mené à cette décision a été vivement critiqué par les partis d’opposition et par de nombreux intervenants de la société civile francophone. Après des semaines mouvementées, Madeleine Meilleur a fini par retirer sa candidature, en juin dernier. Le gouvernement fédéral a alors lancé un nouveau processus de sélection.


Découvrez dans La Liberté du 29 novembre d’autres réactions à la nomination de Raymond Théberge.