Raymond Bourque a beau avoir quitté la Ligue nationale de hockey en 2001, dans la colonne des défenseurs, il détient toujours les records pour les buts, les passes et les points. Depuis sa retraite, cette légende du hockey s’amuse à patiner avec les anciens des Bruins de Boston. Question de rester en contact avec les passionnés du sport.
Par Daniel BAHUAUD
Les 1er et 2 décembre, vous serez à Portage la Prairie pour jouer contre les Terriers… (1)
R. B. : J’aime beaucoup me rendre à des endroits où les gens n’auraient pas pu nous voir jouer quand on était dans la LNH. C’est vraiment le fun. On aide les communautés à lever des fonds pour des bonnes causes. À Portage la Prairie, c’est pour le Club Rotary et pour célébrer le 50e des Terriers. J’aime rencontrer le monde, parler hockey avec eux et faire un bon show sur la patinoire pour les divertir.
C’est quoi un bon show?
R. B. : Avant tout, c’est une question de s’amuser, d’être sociable et d’être respectueux des passionnés du hockey. Sur la glace avec les joueurs, et aussi après le match, avec le public. Les gens sont là pour nous voir jouer et pour nous rencontrer. On ne veut pas les décevoir. La clé, c’est le respect.
Vous jouerez avec d’autres grands des Bruins, comme Terry O’Reilley, Rick Middleton, Bob Sweeney et Chris Nilan. Y a-t-il un défi de jouer contre les Terriers?
R. B. : Les Terriers sont une excellente équipe de hockey junior. Au fil des années, l’équipe a remporté trois coupes Anavet et deux coupes RBC. C’est du solide. Alors le match sera compétitif. Et puis on vieillit. On ne peut plus patiner comme auparavant. Alors on compense avec notre expérience.
Un des plaisirs, pour le public, c’est de rencontrer leurs idoles d’enfance. Quelles ont été les vôtres?
R. B. : Je suis né à Montréal et j’ai suivi le Canadien dès mon très jeune âge. L’équipe a ensuite fait rêver le jeune Québécois que j’étais. Mes grandes idoles étaient le Big Tree – Serge Savard, Larry Robinson et Guy Lapointe. Mon plus beau cadeau a été de jouer contre les trois. Et de jouer avec Lapointe à Boston et avec Robinson lors de la Coupe du Canada.
Représenter son pays, ça doit être toute une expérience…
R. B. : J’ai fait partie de l’Équipe Canada en 1981, 1984 et 1987 pour la Coupe Canada et en 1998 aux Jeux olympiques à Nagano. À chaque fois, c’était extraordinaire! C’est une autre émotion. Tu n’es pas là pour représenter une ville, mais tout un pays. C’est tout le Canada qui te suit et qui t’appuie. Surtout que pour nous, les Canadiens, le hockey,c’est notre sport.
Et puis avoir le privilège de jouer avec les meilleurs joueurs au monde, ça ne se décrit même pas. En 1987, quand on a défait la Russie pour remporter la Coupe, Mario Lemieux et Wayne Gretzky étaient avec moi sur la glace.
Votre parcours a certainement été remarquable. Dès votre première année vous remportez le trophée Calder, remis à la meilleure recrue de l’année…
R. B. : J’avais 18 ans. J’étais tellement heureux d’avoir été repêché des Éperviers de Verdun. Je me souviens de mon tout premier match. Le 10 octobre 1979, Boston a joué contre les Jets de Winnipeg. J’ai compté un but. Celui-là, on ne l’oublie jamais.
Et puis au camp d’entraî – nement, je portais le numéro 29. Je n’avais aucune idée qu’on me donnerait le numéro 7. Le numéro de Phil Esposito! J’ai porté ce numéro avec beaucoup de fierté, jusqu’en 1987, quand la LNH l’a retiré, pour rendre hommage à Esposito.
Vous avez joué pour les Bruins pendant 20 ans…
R. B. : J’ai toujours apprécié cette stabilité. J’ai trois enfants. Vivre à Boston m’a permis de m’enraciner dans cette ville. Je me suis fait des amis à l’extérieur du monde du hockey, surtout quand mes enfants avaient atteint l’âge scolaire. Et puis j’aime Boston. C’est une ville superbe, belle, riche en histoire, près de l’océan. Quand j’ai joué pour l’Avalanche de Colorado, de 1999 à 2001, je n’ai pas déménagé dans l’Ouest. Je suis resté à Boston.
Pourtant, c’est avec l’Avalanche que vous avez pu remporter une Coupe Stanley…
R. B. : Enfin tenir la Coupe Stanley après 22 ans dans la LNH, c’est une émotion que j’ai de la peine à décrire. On avait un bon mélange de vétérans, de leaders et de recrues qu’on pouvait développer. Du point de vue talent, l’Avalanche de 2000 à 2001 est la meilleure équipe que j’ai connue. Joe Sakic comptait beaucoup de buts et Patrick Roy était un gardien de but extraordinaire. On avait ce qu’il fallait pour battre les Devils de New Jersey…
(1) Les anciens des Bruins de Boston affronteront les anciens Terriers de Portage la Prairie le 1er décembre à la Stride Place, à Portage la Prairie. Billets : 40 $. Le 2 décembre, le public peut rencontrer Raymond Bourque et les anciens Bruins au Banquet des Terriers au Canad Inns de Portage la Prairie. Renseignements : 204-870- 1460 ou [email protected]