En novembre, l’Université de Saint-Boniface (USB) a remporté le concours du projet Baldwin-LaFontaine, devant trois autres universités francophones du pays. Réalisateur, scénariste et acteur du court-métrage produit à l’USB, Simon LaFortune raconte cette expérience.

par Valentin CUEFF

Dans le cadre du 150e anniversaire du Canada, la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures (FCDC) et l’Association des collèges et des universités de la francophonie canadienne (ACUFC) ont lancé le projet Baldwin-LaFontaine.
Le but? Proposer un court-métrage documentaire sur l’alliance de deux personnalités politiques, Robert Baldwin et Louis-Hippolyte LaFontaine, qui a conduit à la création du gouvernement responsable au Canada en 1848.

Chargé du projet, l’ancien étudiant de l’USB, originaire du Québec, Simon LaFortune n’avait aucune expérience dans le monde audiovisuel.
« J’ai été contacté par Yann Dallaire, qui était alors le directeur de l’animation culturelle de l’USB. Lui et Christian Perron, directeur des services aux étudiants, m’ont appelé. J’ai été rédacteur en chef du journal universitaire. Ils m’ont demandé si ça me tentait de réaliser un tel projet.
« Je savais que c’était un concours, mais ce n’est pas ça qui me motivait. J’avais juste le goût de le faire. »

Pour mettre le projet sur pied, l’étudiant en sciences politiques s’est entouré d’une solide équipe.
Outre Sarah Gagné, coordonatrice des services médias à l’Association étudiante (AEUSB), il a recruté Tadens Mpwene. L’ancien dessinateur du Réveil et illustrateur de Nelson au Manitoba, dont les planches sont parues dans La Liberté, a dépeint en dessins le contexte historique du documentaire.
« Il est rentré dans le bureau de Sarah un jour, puis on s’est rendu compte que cet homme avait un talent incroyable et que ce serait une bonne façon de l’employer. »
Côté montage, la boîte de production Visual Lab s’est jointe à eux.

« Veux, veux pas, c’est une alliance qui a construit notre pays. On a tendance à l’oublier. »
SIMON LAFORTUNE

Le résultat : un court-métrage de 15 minutes alternant dessins, cartes, interventions d’experts, et scènes tournées en costume d’époque au Fort Gibraltar.
Le tout, pour Simon LaFortune, est comme une piqûre de rappel sur l’entente qui a conduit à la naissance du pays.
« Compte tenu de l’organisateur (la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures, ndr), l’angle que j’ai voulu explorer, c’est qu’à la base de notre pays, c’est un francophone et un anglophone qui se sont alliés pour mener au gouvernement responsable.
« Avec le temps, avec les années, on a l’impression qu’il y a une certaine animosité entre anglos et francos. Mais veux, veux pas, c’est une alliance qui a construit notre pays. On a tendance à l’oublier. Et par exemple, au Québec, on ne se le fait pas enseigner. »

En compétition avec six universités francophones hors Québec, son documentaire s’est fait remarquer parmi les quatre finalistes. Simon LaFortune et Christian Perron, directeur des services aux étudiants, se sont rendus à Ottawa pour recevoir le prix Baldwin-LaFontaine.

« On a été surpris que ça ait autant de succès. Personnellement je me sens choyé, d’une part d’avoir eu la chance de faire ça, d’autre part parce que je vais pouvoir l’utiliser par la suite. »
Le prix comprenait une somme de 10 000 $. « Sur cette somme, 2 000 $ vont revenir à l’Université qui va l’utiliser pour des bourses scolaires. »

Pour autant, le réalisateur en herbe ne souhaite pas, pour le moment, se lancer dans une carrière dans l’audiovisuel.
« Je prétends pas rechercher un travail dans cette veine-là. Mes études portent sur la politique. Je vais tout de même utiliser ce projet comme tremplin. »

Il compte entamer, prochainement, un baccalauréat en droit. Et déclare vouloir travailler en diplomatie. « Ou pourquoi pas, me présenter dans la circonscription de Saint-Boniface un jour. »