Depuis une quinzaine d’années, entre peinture et photographie, Lilian Bonin se consacre à son art. Depuis le 2 mars, une trentaine de ses plus récentes photos est exposée à la galerie cre8ery. (1).

Par Morgane LEMÉE

Une trace de feuille dans le bitume. Un morceau d’automne sur un sol enneigé. Ce sont ces petites choses de la vie, souvent passées inaperçues, qui inspirent l’artiste visuelle Lilian Bonin pour sa dernière exposition, intitulée What remains…

« Quand j’ai vu cette emprunte de feuille sur le trottoir, ça m’a marquée. C’est le symbole du temps qui passe. Ces fantômes de feuilles sont presque invisibles, et pourtant, c’est une partie de nous. »

Quand elle n’est pas photographe, Lilian Bonin est peintre. Mais, aujourd’hui, l’accent est placé sur ses photographies. Dans un coin de son lumineux studio, elle les organise minutieusement.

Ce projet, sur lequel elle travaille depuis deux ans, est divisé en plusieurs séries de photos à thème, dont un consacré aux feuilles, symboles du cycle de la vie.
« Elles représentent nos saisons, le renouvellement. Elles sont là, tous les jours, et on ne les regarde pas. J’aime revoir les petites choses comme ça et leur donner un peu de valeur. »

Lilian Bonin est allée chercher son rêve, la photographie, après plusieurs vies.

Infirmière psychiatrique, enseignante en immersion, maman… Après tant d’années consacrées aux autres, celle qui était déjà diplômée du Collègue universitaire de Saint-Boniface a décidé de reprendre ses études.

C’est alors qu’elle a obtenu son diplôme en photographie de l’Université du Manitoba. Seize ans plus tard, elle continue de se perfectionner en suivant une formation de photographie à la Maison des artistes visuels francophones.

« J’avais besoin de suivre une formation pour me mettre à niveau et savoir utiliser des logiciels, retoucher, faire des montages. C’est comme ça que j’ai créé certaines images de la série des feuilles, en superposant deux photos. »

Cependant, rien de tel que les bonnes vieilles méthodes de la photographie. « Ce que je préfère, c’est tout de même la chambre noire. J’adore cet espace. Je m’y sens bien. On ne sait jamais ce qui va en sortir, c’est une surprise à chaque fois. »

C’est dans cet esprit qu’une des séries exposées n’est qu’en noir et blanc. Une autre est consacrée à la lumière et aux couchers de soleil.
Encore une fois, c’est la célébration de moments du quotidien. Elle se promène, pendant des heures, pour redonner vie à ces fragments oubliés. Des images claires, des paysages enneigés ou bien très abstraits. C’est le Manitoba, sous toutes ses beautés.

(1) Exposition des oeuvres de Lilian Bonin et de l’artiste Quahaila Hewitt à la galerie cre8ery, au 125, rue Adelaide, à Winnipeg, jusqu’au 13 mars 2018.07