Depuis novembre 2017, La Liberté vous a amené chaque semaine à la rencontre d’un des 22 nouveaux membres du conseil d’administration de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), élu le 12 octobre. Cette série se conclut avec le parcours et les aspirations de Dominique Arbez.

Par Daniel BAHUAUD

Dominique Arbez est la dernière membre à se joindre au conseil d’administration de la Société de la francophonie manitobaine. Le 22e siège a été ajouté pour représenter le secteur de la petite enfance. Un domaine qu’elle estime « crucial » pour assurer l’avenir de la francophonie.

Pour Dominique Arbez, il n’était pas pensable d’exclure le secteur de la petite enfance du nouveau CA de la SFM.

« Il nous fallait cette voix. Il fallait que la petite enfance soit à la table. Alors quand Sophie Freynet-Agossa a proposé, lors de l’AGA de la SFM du 12 octobre dernier que la petite enfance soit aussi représentée au CA de la SFM, j’étais ravie. La Fédération des Parents du Manitoba (FPM) devenait désormais membre organisationnel représentant une clientèle spécifique. »

Originaire de Sainte-Anne, Dominique Arbez est professeure et coordonnatrice du programme régulier en éducation de la petite enfance à l’Université de Saint-Boniface (USB).

« Lorsque la FPM a proposé des candidatures, je me suis tout de suite présentée, en raison de mes convictions et de mon expertise. J’ai une adolescente et un enfant adulte. Alors comme parent, je sais d’expérience combien difficile ça peut être de trouver des ressources en français pour ses enfants. J’ai fréquenté les Centres de la petite enfance et de la famille, que j’ai beaucoup appréciés.

« J’ai aussi connu le défi de trouver des places en garderie. J’ai donc énormément apprécié l’établissement de la garderie scolaire à l’école Précieux-Sang.

« Je ne suis pas la seule à avoir relevé ces défis. J’ai côtoyé des parents qui vivaient les mêmes problèmes. Des couples francophones, comme des couples exogames. Heureusement, j’avais un réseau fort. J’étais bien entourée. Je souhaite le même appui aux nouveaux parents. Parce qu’on laisse trop souvent les familles se débrouiller seules.

« Si on se rendait compte à quel point une petite enfance où le français est très présent assure une meilleure réussite linguistique pour l’enfant, on travaillerait encore plus fort pour livrer de meilleurs services aux familles, et une meilleure éducation pour les enfants. »

Pour Dominique Arbez, « c’est essentiel que le CA de la SFM milite pour plus de services en petite enfance ». « Le Fédéral vient d’accorder du financement important pour nos services de garde. C’est une excellente nouvelle, étant donné qu’on se bat pour des garderies depuis plusieurs générations. À l’USB, on parle d’une garderie depuis 1982! L’annonce récente qu’elle sera établie avec du financement fédéral est encourageante. Mais il reste encore des besoins en région, et même en ville. Le Centre soleil à St. James a connu des difficultés. La Garderie des Bambins à Saint-Boniface aussi. Et à Thompson, il y a une pénurie de places dans les garderies. Et puis il faut avoir plus de personnel, et plus de personnel qualifié. »

Autre obstacle à surmonter : répondre aux besoin des minorités au sein de la minorité. Dominique Arbez s’explique : « Les nouveaux arrivants cherchent à s’intégrer dans la francophonie. Ils ont besoin de plus d’appui. Et que faire des familles à revenu faible? Ou des familles LGBTQ, ou encore celles qui ont des enfants avec des besoins spéciaux? »