Cavalia est la plus grande compagnie de tournée au monde : 70 chevaux, 125 employés permanents et un grand chapiteau blanc de 5 388 mètres carrés. La troupe québécoise, qui mêle arts équestres et arts de la scène, est revenue avec Cavalia Odysseo. Plus grand, plus fort qu’en 2015. (1)

Par Morgane LEMÉE

Un spectacle d’une telle envergure a de quoi impressionner. À commencer par l’espace qu’il occupe. Et si nous entamons en douceur l’odyssée, nous voilà peu à peu happés par des décors surprenants et des paysages virtuels à confondre l’entendement. Nous entrons d’abord dans une forêt, puis une région montagneuse, puis un désert et enfin un lac : le travail hors pair de mise en scène et de scénographie nous ferait presque oublier où nous sommes. En tout cas très loin du simple chapiteau.

Des musiciens offrent une bande sonore live adaptée au rythme des galops. Le violon sort du lot, mais la voix de la jeune chanteuse Maria Aragon, fierté winnipégoise de ce show grandiose, m’aura laissée indifférente.

Les stars quadrupèdes de ce spectacle ont par contre su émerveiller tout le public. Leurs pas de doma habilement interprétés révèlent une monte remarquable et un domptage d’exception. Surtout quand on sait que Cavalia compte 16 étalons, alors qu’habituellement il y en a un ou deux au sein d’un même ensemble.

Accompagnés de leurs cavaliers acrobates, les chevaux ont stimulé l’adrénaline. Mais à mon goût, le plus beau tour reste lorsque le cheval gambade seul, sans selle, sans rênes, sans cavalier, (presque) à l’état de nature. Le reflet turquoise savamment placé sur ces chevaux blancs qui galopent librement a offert le plus grand plaisir aux yeux.

Les intervalles entre les numéros de chevaux rehaussent en beauté le spectacle. Mon coup de coeur va aux danseurs joueurs de djembé et de tamtam. Ils ont fait danser, rire, sourire, crier. Ces artistes caméléonesques nous ont donné une ambiance aux airs d’Afrique, aussi chaleureuse qu’épatante. Impossible de se lasser de leurs infinies pirouettes. Divertissement garanti.

Chaque numéro de danse est d’ailleurs un tour de force. Simples interludes entre les numéros du spectacle, ils n’ont cependant pas été sous-estimés. Leur splendide conception chorégraphique s’ajoute à la liste des prouesses de Cavalia.

Décor hallucinant, domptage de très grande classe, acrobaties aériennes à couper le souffle, Cavalia Odysseo, sorte de carrousel gigantesque scénographié au mètre carré près, forme une suite de magnifiques surprises. Une mention revient à l’équipe technique de haut niveau qui orchestre ce spectacle sans faille.

Cavalia Odysseo est aussi la dernière chance pour les Winnipégois de savourer cet opéra équestre. Après un dernier arrêt à Montréal, la ville d’origine de Normand Latourelle le fondateur de Cavalia, la compagnie cessera ses tournées pour s’installer dans un théâtre permanent.

(1) Après l’ajout de dates supplémentaires, les représentations de Cavalia Odysseo auront lieu jusqu’au 17 juin, au 1284 Wilkes avenue à Winnipeg. Tarifs et informations supplémentaires sur www.cavalia.com.