Guy Poirier était de la 3e mouture du Festival des vidéastes du Manitoba, en 1994, alors qu’il était élève au Précieux-Sang à Saint-Boniface. L’an dernier, sa fille Chloé a participé à l’évènement. Cette année, Guy Poirier est revenu à titre de juge. Une histoire de famille, et d’identité.

Par Catherine DULUDE

Lorsque Chloé avait parlé d’un projet vidéo et d’un gala, Guy Poirier n’avait pas tout de suite réalisé de quoi il s’agissait. C’est en mettant les pieds dans la Salle Martial-Caron de l’Université de Saint-Boniface, ce jour de mai 2017, qu’il a compris. « J’ai dit à Chloé : Tu sais, j’étais ici moi aussi, y’a plus de 20 ans. Et en plus, on a tous les deux remporté le prix pour les contenus sur les enjeux féminins. » (1)

On dit que l’élève dépasse le maître. En l’occurrence, c’est la fille qui a dépassé le père. Guy Poirier raconte. « Moi je n’avais remporté que le prix du public. Chloé, avec son équipe du Collège Béliveau, a remporté le grand prix du jury. Elle n’a pas manqué de me le faire remarquer d’ailleurs! »

Même si son expérience remonte à près de 25 ans, il se souvient fort bien de son passage au Festival des vidéastes du Manitoba. « Un ami avait une caméra, avec des petites cassettes, alors on a décidé de se lancer. Mais le montage n’avait rien à voir avec ce qu’on fait maintenant! C’était tape-to-tape, une technique que les jeunes ne connaissent probablement pas. »

Aujourd’hui, en sa qualité de juge pour le Festival, il est ébahi par le travail des jeunes vidéastes. « Ça m’impressionne tellement de voir ce qu’ils arrivent à faire avec la technologie et leur créativité! »

Sa participation au jury dessert aussi un objectif personnel. « Je suis francophone. Les 20 premières années de ma vie se sont passées en français. Mais les 20 suivantes l’ont été en anglais. Je travaille dans la construction, et mon épouse est anglophone. Participer au Festival des vidéastes me permet de reprendre contact avec mon côté francophone. Et ça, j’adore ça. »

(1) Le prix est remis par le Réseau action-femmes