Depuis septembre 2017, l’horaire à l’École Lacerte a été modifié pour que les élèves aient une récréation d’une demi-heure le matin. Un changement qui équilibre le temps en salle de classe, et qui facilite l’apprentissage.

Par Daniel BAHUAUD

Pour Caleb Cyrenne et Kane Lamonica, élèves en 3e année, l’année 2017- 2018 aura été l’année des belles et longues récrés.

Caleb Cyrenne : « J’aime beaucoup la récré du matin. Trente minutes, ça permet de jouer des jeux d’équipes comme le mini-stick. On peut jouer deux parties. Avant, avec 15 minutes, tu avais juste le temps de t’habiller et de sortir avant que la cloche sonne la rentrée. Surtout l’hiver. C’était bien trop court. »

Kane Lamonica apprécie le temps qu’il a pour se défouler. « Après la récré du matin, je sens que j’ai vraiment dépensé de l’énergie. Je suis rafraîchi. Et je suis prêt à travailler à nouveau.

« Souvent, après cette première récré, on fait de la lecture silencieuse. On lit des petits romans, des bandes dessinées. C’est calme. »

La journée équilibrée s’appuie sur le fait que la plupart des jeunes sont plus concentrés le matin. En avant-midi, deux blocs d’apprentissage sont séparés par la récréation de 30 minutes. Ensuite, après une pause dîner d’une heure, les élèves retournent en classe pour un dernier bloc d’apprentissage de 90 minutes, réparti en trois cours.

Caleb Cyrenne : « L’après-midi passe vite, comme un clin d’oeil! J’aime beaucoup cet horaire. »

Les élèves ne sont pas les seuls à apprécier la journée équilibrée. Pascal Legrand, qui enseigne la 2e année, a évolué dans les salles de classe ontariennes pendant dix ans. « Les retombées sont très positives. Je vois la différence dans le comportement des élèves sur le terrain et dans la salle de classe. À la récré, plus de temps signifie non seulement plus de temps de jeu, mais plus de temps pour résoudre les conflits. Les élèves apprennent à bien jouer ensemble.

« Côté académique, les jeunes se concentrent plus. Les leçons sont meilleures. Le temps est plus productif. » Mélonai Brisdon est membre du comité scolaire et mère d’Alex, son fils en 5e année qui vient de terminer sa toute première année à l’École Lacerte.

« La journée équilibrée a facilité l’intégration d’Alex dans sa nouvelle école. Les matins, avec plus de temps sur le terrain de jeu, il a pu se faire des amis rapidement. Il a un grand copain, également en 5e année. Je doute que les deux auraient pu tisser des liens aussi facilement avec des pauses de 15 minutes.

« Comme membre du comité scolaire, j’ai pu obtenir des échos d’autres parents. Ils aiment la journée équilibrée. Non seulement parce que leurs enfants ont plus de temps pour jouer le matin, mais aussi parce qu’un élève qui a dépensé de l’énergie est plus calme, et prêt à apprendre. Je peux voir comment cette initiative pourrait aider les jeunes qui ont des difficultés d’apprentissage, comme l’attention déficitaire.

« De plus, les enseignants peuvent organiser des rencontres de 30 minutes avec les élèves, ou les parents si nécessaire. Tout le monde en sort gagnant. »

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Une idée qui fait son chemin

Trois écoles de la DSFM pourraient ajuster leurs horaires pour adopter la journée scolaire équilibrée, et ce dès la rentrée scolaire en septembre.

René Déquier, le directeur adjoint, note qu’une quatrième école y songe également. « L’administration est en pleine compilation des données, alors on ne peut pas dévoiler les noms des écoles en question. Chose certaine, le succès à l’École Lacerte s’ébruite parmi les parents d’autres écoles. »

René Déquier rappelle que l’idée doit faire consensus dans une communauté scolaire : « D’abord, le personnel doit approuver. Dans un deuxième temps, les parents doivent prendre conscience du déroulement proposé, et des avantages et inconvénients potentiels. D’habitude, c’est lors d’une soirée d’information. »

Une fois la décision prise, la demande doit passer de l’école à la DSFM, qui la remet au ministère de l’Éducation. « C’est le ministère qui gère le déroulement de la journée scolaire, y compris la répartition des récrés. Le ministère a donc le mot final. »