L’auteure-compositrice-interprète Carmen Campagne, que l’on surnommait la diva des petits, s’est éteinte le 4 juillet à 58 ans des suites d’un cancer.

Par Camille HARPER

Originaire de Willow Bunch en Saskatchewan, où elle a grandi sur la ferme familiale avec son frère et ses cinq sœurs, Carmen Campagne a tour à tour bercé ou fait dansé des générations d’enfants au Canada et ailleurs.

« J’aime voir participer les enfants, confiait-elle dans La Liberté du 19 février 1993. […] À partir du moment où ils participent, où ils sentent qu’ils font partie du spectacle, je les ai avec moi jusqu’à la fin. […] Après le spectacle, ils viennent me donner des becs, me donner des dessins. […] Ils sont charmants! »

De son premier album de berceuses bilingues en 1988, Lullaby Berceuse avec la chanteuse Connie Kaldor, à son dernier album, Compère Guillerien 2014, elle a enregistré 11 albums, près d’une dizaine de vidéos, 26 épisodes d’une série télévisée à son sujet, Carmen à la campagne, et remporté quatre Félix de l’Album de l’année pour enfants et un Juno avec Connie Kador du Meilleur album pour enfants pour Lullaby Berceuse.

Tout au long de son parcours musical, en groupe avec ses frère et sœurs ou en solo, La Liberté était là pour partager les succès de Carmen, depuis sa participation à la boîte à chansons du Collège de Saint-Boniface au début de l’année 1980.

Née dans une famille musicienne, la musique en français était d’autant plus importante pour la diva des petits que « notre culture franco-manitobaine va rester vivante grâce à la musique, aux artistes franco-manitobains et à nos jeunes musiciens qui chanteront en français et qui véhiculeront la culture de la langue française à travers les générations futures », affirmait-elle dans La Liberté du 11 janvier 2012.

Même après la mort, par le biais de ses nombreux albums pour enfants qui marient si bien chansons traditionnelles et originales, Carmen Campagne continuera encore longtemps de faire danser et chanter les enfants et leurs parents, en français.