Mélanie Joly rétrogradée. Un ministre des Affaires intergouvernementales à temps plein. Et la création d’un nouveau ministère, celui de la Sécurité frontalière.

Pour Michel Lagacé, analyste politique, le remaniement ministériel de Justin Trudeau révèle les préoccupations politiques des libéraux.

par Daniel BAHUAUD

À un peu plus d’un an des élections fédérales, le remaniement ministériel du 18 juillet tente de réduire plusieurs difficultés politiques qui pourraient nuire aux Parti libéral. Entre autres celui de la grande impopularité de Mélanie Joly, qui perd le ministère du Patrimoine canadien. Pablo Rodriguez, le député montréalais d’Honoré-Mercier, est désormais à la barre du ministère.

Michel Lagacé affirme que la rétrogradation de Mélanie Joly est « une tentative temporaire d’enlever un ministre qui gênait le gouvernement ».

« Sa gestion de la numérisation de la culture et de l’industrie culturelle canadienne a profondément gêné le gouvernement. Surtout au Québec, où ses politiques entourant Netflix l’ont rendue très impopulaire, voire même risible. On ne la prend pas au sérieux.

« Justin Trudeau reconnaît donc qu’elle n’était pas à la hauteur. Mais pour maintenir la parité masculine – féminine au sein du cabinet, Mélanie Joly sera responsable des Langues officielles et du Tourisme. Pour le dossier des Langues officielles, c’est un recul. Il perd son prestige et sa présence autour de la table du cabinet. Du moins jusqu’à la formation du prochain gouvernement. »

Justin Trudeau s’est également départi des Affaires intergouvernementales, dossier qu’il a confié au député du Nouveau-Brunswick Dominic LeBlanc.

« C’est autant dire que Justin Trudeau reconnaît les difficultés qu’il pourrait avoir avec le nouveau gouvernement conservateur de l’Ontario. Il anticipe aussi les difficultés qu’il pourrait avoir avec un potentiel nouveau gouvernement au Québec et en Alberta, sans parler de celles avec l’actuel gouvernement de la Colombie-Britannique. »

Le 18 juillet, Justin Trudeau a également créé un nouveau ministère, celui de la Sécurité frontalière sous la direction de Bill Blair, le député ontarien de Scarborough-Sud-Ouest. « Le Premier ministre veut lancer le message aux électeurs qu’il prend au sérieux les entrées irrégulières des non Canadiens. Ce problème croissant a été souvent critiqué par les conservateurs, rendant vulnérable le gouvernement libéral. »