Un emploi qui aide à protéger l’environnement, du bénévolat, du tutorat, Linda Muzamuzi a toujours fait son possible pour se rendre utile dans la communauté. Une implication qui lui a permis de recevoir la Bourse du Maire de Winnipeg pour son entrée à l’Université du Manitoba.

Par Manella VILA NOVA

En juillet dernier, Linda Muzamuzi a appris qu’elle était l’une des cinq récipiendaires de la Bouse annuelle du Maire pour la contribution à la communauté, lancée il y a trois ans. « J’étais surprise de recevoir cette récompense. Ce que je fais, c’est bien, et je suis fière d’être reconnue pour quelque chose. Mais j’en connais beaucoup qui s’impliquent aussi énormément dans la communauté. »

Après un troisième été employée par Old St. Vital BIZ, Linda Muzamuzi prépare sa rentrée, avec plusieurs autres bourses universitaires en poche. « J’ai reçu la bourse d’entrée de l’Université du Manitoba et les bourses du Baccalauréat International (BI), que j’ai suivi au Collège Louis-Riel (voir encadré). J’ai aussi obtenu une bourse pour avoir participé à l’annuaire scolaire, et une du Docteur Gilbert E. Bohémier attribuée aux élèves qui souhaitent étudier la médecine. »

Des reconnaissances qui font la fierté de sa famille. « Je suis née au Rwanda. Mes parents voulaient nous offrir un meilleur avenir et nous donner plus d’opportunités à mes frères, ma soeur et moi. On a immigré en 2006. Aujourd’hui, ils voient que leurs enfants prospèrent dans des domaines qui leur plaisent. Quand ils nous voient épanouis et heureux dans ce qu’on fait, ils ne regrettent rien. »

La finissante du Collège Louis-Riel a suivi toute sa scolarité en français. « J’étais à l’École Christine-Lespérance en 1re et 2e année. Ensuite, j’ai déménagé et je suis partie à l’École Varenne, puis à l’École Provencher. En 8e année, je suis arrivée au Collège Louis-Riel. J’ai aimé l’ambiance de l’école et la diversité des élèves. J’ai pu y rencontrer des gens de partout dans le monde. »

En septembre, Linda Muzamuzi rentrera à la faculté de sciences de l’Université du Manitoba. « J’ai choisi de suivre des cours de sciences, de mathématiques et de psychologie. La médecine est mon objectif, mais je garde mes options ouvertes. Si je ne pars pas en médecine, je pourrais envisager de devenir avocate pour travailler avec des organismes humanitaires. Ce n’est pas si loin de la médecine : ce sont deux professions qui ont en commun d’aider les autres. »

Pour servir la communauté, la future étudiante a effectué de nombreuses heures de bénévolat à Actionmarguerite, entre autres. « J’aidais à déplacer les résidents à la chapelle ou en thérapie. On jouait avec eux, on leur remontait le moral. Après les deux premiers mois, j’ai eu l’idée de rendre la résidence plus cosy. J’ai proposé à un enseignant, Bertrand Nayet, de réaliser des tableaux avec la classe d’art. Ils en ont fait 21. L’enseignante Dariene Côté a fabriqué des cadres avec ses élèves et les tableaux ont été accrochés dans les chambres et dans les couloirs. »

Linda Muzamuzi souhaite continuer à travailler avec Actionmarguerite. « J’ai dû arrêter en avril dernier à cause de mes examens, mais je compte reprendre en septembre. Maintenant, les résidents me connaissent et on a de meilleures conversations. Ils sont toujours curieux de ce qu’on fait, et je trouve que c’est une bonne façon de les sortir de leur solitude. »

L’ancienne élève de Louis- Riel a également contribué à la création d’un club de science à l’école. « Quand j’étais en 9e année, on a créé le club avec l’aide d’un enseignant qui est parti l’année suivante. On a alors dû tout faire par nous-mêmes : organiser les expériences et les évènements, contacter des intervenants pour des interventions, programmer des visites au centre de sciences Apotex à l’Université du Manitoba. »

Cette année, Linda Muzamuzi a aussi fait du tutorat en mathématiques et participé au club de justice sociale. « Le thème de l’année était la pauvreté. Nous avons organisé plusieurs évènements pour récolter de l’argent et des vêtements qui sont allés aux organismes qui aident les personnes dans la pauvreté. On voulait aussi en savoir plus sur le problème, alors on a invité des intervenants pour qu’ils expliquent et qu’ils nous disent comment aider. À l’université, j’espère trouver quelque chose qui me passionne, ou participer à des clubs aussi. »


L’importance du Baccalauréat International

Linda Muzamuzi l’affirme : « Grâce au Baccalauréat International (BI), je suis prête à suivre des études intensives comme la médecine. Je pense que c’était un bon entraînement pour l’université en général, parce qu’on y apprend à étudier de manière efficace, et les cours sont vraiment exigeants. »

Le Programme du diplôme du Baccalauréat International est un programme d’études préuniversitaires de deux ans, reconnu au niveau mondial et offert dans des établissements du monde entier. Au Manitoba, il n’est proposé en français qu’au Collège Louis-Riel depuis 2005. « Dès la 9e année, les élèves qui souhaitent suivre le BI sont encouragés à prendre des cours spécifiques pour commencer à accumuler les crédits nécessaires pour obtenir le diplôme en fin de 12e année. J’ai découvert des matières qui m’ont passionnée, et je n’y aurais probablement pas eu accès sans le BI. »

En plus des enseignements traditionnels de secondaire, les élèves du BI doivent suivre des cours de Théorie de la connaissance, écrire un mémoire et effectuer 150 heures d’activités non-rémunérées à travers le volet Création/Action/Services. « Le BI permet de développer le côté intellectuel et le côté social, parce qu’on doit aider les gens dans la communauté. » Ainsi, Linda Muzamuzi a été bénévole à Actionmarguerite d’octobre 2016 à avril 2018, au CCFM et au Médiathon.