Durant la Semaine nationale de l’immigration francophone, La Liberté donne la parole à ceux qui ont fait du Manitoba leur chez-soi.

Yvonnick Le Lorec est tombé en amour avec le Manitoba en 2003. Depuis, le Français zigzague entre sa Bretagne natale et sa province d’adoption, dans l’espoir de véritablement s’y installer un jour. Il a fait son dernier retour, il l’espère, en juin 2018, avec sa compagne Ketty Pichaud et leur fils de trois ans, Ylarick.

« On a tout de suite été attirés par le côté Friendly Manitoba. Les grands espaces, la nature, l’esprit de liberté. Les gens sont abordables et ont les pieds sur terre. C’est vraiment toute une dynamique qui nous a séduits. »

Yvonnick Le Lorec ne parle pas que de dynamique humaine. Mais aussi de dynamique économique. En France, le jeune entrepreneur et sa compagne avaient importé la culture nordaméricaine en créant un espace de « lecture gourmande ». Cette fois-ci, c’est la culture bretonne qu’ils amènent au Canada.

« La situation économique en France, ou en Europe, n’est pas évidente. Il y a deux millions de petites entreprises en France. Avec moitié moins d’habitants, le Canada a le même nombre de petites entreprises. Je pense que c’est parce qu’ici, on met en avant les entrepreneurs. Il y a de vraies opportunités pour ceux qui
veulent travailler. »

Un contexte idéal pour implanter leur entreprise de restauration, Ker Breizh (1), qui met en avant la fameuse crêpe bretonne. « L’affaire est encore à ses débuts, mais on espère bien se développer à travers la province. Ce qui est vraiment bien au Manitoba, c’est qu’on rencontre des gens facilement, surtout grâce à la communauté francophone et son accueil. On sent que les portes s’ouvrent. Winnipeg, c’est ça aussi : tout le monde, à un degré ou à un autre, a un passé d’immigré. Tout le monde a sa petite histoire et tout le monde s’entraide. »

(1) Ker, en breton, signifie « ville, village » ou le « chez soi intérieur » et breizh est le nom en breton pour désigner la Bretagne.