L’écrivain franco-manitobain Laurent Poliquin a remporté le 15 décembre dernier le concours international de poésie Sur les traces de Léopold Sédar Senghor, en Italie, dans la catégorie Environnement et migrations. Une occasion en or de créer des liens.

Camille Harper

Laurent Poliquin n’est pas, d’ordinaire, homme de concours littéraires. « Envoyer un texte, c’est vraiment comme lancer une bouteille à la mer, confie-t-il. On est noyés parmi des centaines voire des milliers de soumissions. »

Mais cette fois-ci, l’appel du poème a été plus fort. L’écrivain franco-manitobain a envoyé l’un de ses poèmes inédits, Le petit bruit du poème, au concours international de poésie en français et en italien Sur les traces de Léopold Sédar Senghor, à Milan en Italie. Une décision payante puisqu’il a remporté le premier prix de sa catégorie!

« Je voyais dans ce concours une ouverture internationale, explique-t-il. On pouvait participer de partout dans la francophonie, et c’était très simple de le faire, par courriel. Alors, je me suis dit Pourquoi pas? Je n’avais pas trop d’attentes, mais j’aimais l’idée d’avoir des lecteurs qui seraient des poètes et des écrivains pour juger mon texte. »

Soumis dans la catégorie Environnement et migrations, volet textes en français, Le petit bruit du poème évoque les difficultés de vivre dans son pays et d’être obligé de le quitter, croisées avec une réflexion sur la langue et le rythme poétique.

En remportant la première place, Laurent Poliquin a reçu un certificat, une médaille et 500 € (environ 800 $). Mais surtout, il a gagné un réseau et une reconnaissance au-delà de ses espérances.

« Je crée des amitiés partout dans la francophonie grâce à ce concours, via les réseaux sociaux, que je n’aurais jamais imaginées. Quelques jours à peine après mon prix, un regroupement des poètes internationaux m’a contacté et on pense m’inviter à une résidence d’écrivain à Dakar au Sénégal!

« Je suis aussi, entre autres, en communication avec le gagnant d’une autre catégorie du concours, un poète haïtien, ainsi qu’avec un éditeur du Sénégal dont les livres ne sont disponibles nulle part ailleurs. Ça me donne accès à des poètes et des œuvres très peu ou pas connues ici. Depuis le Manitoba, c’est une chance inouïe pour moi. »

Des résultats qui résument bien toute la beauté et l’intérêt des concours littéraires selon Laurent Poliquin. « Les concours en littérature, ça sert à ça : tisser des liens, faire circuler les œuvres, susciter de l’intérêt, faire parler, et sortir de chez soi. »