Le Festival du Voyageur veut élargir sa perspective historique en cherchant à mieux inclure les cultures autochtones.

Par Camille HARPER

Darrel Nadeau se souvient très bien de ses débuts à la direction générale du Festival du Voyageur à l’automne 2017 : « J’avais sondé mes amis de la communauté autochtone de façon informelle. Ils m’ont tous dit que le Festival représentait très bien la culture francophone, mais pas la culture autochtone. Ça m’a touché car l’époque des fourrures appartient à la fois aux francophones, aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuits. Le Festival doit faire mieux. »

Il a donc lancé le défi à son équipe de ne programmer que des artistes autochtones sur sa plus grande scène, la Tente Rivière- Rouge, pendant la Journée Louis Riel le lundi 18 février.

« La Journée fériée de Louis Riel, où beaucoup de familles viennent au Festival, c’est l’occasion parfaite pour mettre les Autochtones en évidence. Il y aura aussi des ateliers de powwow et de danse autochtone, ou encore un défilé de drapeaux métis. De plus, la chaîne de télévision APTN va venir capter la journée, et nos évènements débuteront par une prière autochtone. »

Les Inuits seront aussi de la partie. Le Festival a établi un partenariat avec la Manitoba Inuit Association, qui va venir construire un igloo authentique sur le terrain du Festival. Petits et grands pourront ainsi le visiter et poser toutes leurs questions sur sa construction et sur le mode de vie des Inuits. En outre, l’artiste inuite Goota Ashoona va réaliser une sculpture de neige dans le cadre du Symposium international.

Darrel Nadeau ajoute : « L’entreprise métisse Etchiboy m’a aussi proposé d’organiser une mini foire d’artisans métis et autochtones dans la Tente Souvenirs. Alors une partie de la tente sera exclusivement autochtone, avec une douzaine d’artisans qui viendront vendre leurs produits. »

Par ailleurs, le Festival du Voyageur a dévoilé sur son site en 2018 une plaque multilingue reconnaissant les terres ancestrales des peuples Anishinaabe, Ininew, Dakota et de la nation métisse sur lesquels le Fort Gibraltar a été construit. En outre l’organisation fait partie des signataires d’un accord symbolique entre Winnipeg et les peuples autochtones pour s’engager à faire des efforts de réconciliation à long terme.

Darrel Nadeau résume la dynamique à l’oeuvre : « On veut vraiment mieux intégrer la perspective autochtone et métisse dans nos programmes, et pas seulement les programmes scolaires. On veut apprendre à mieux conter l’histoire de leur point de vue, qu’ils puissent s’identifier au Festival et aient envie de revenir.

« Notre plan stratégique 2019- 2024 vise à développer des partenariats avec des groupes autochtones. Ce qu’on propose pour le 50e, ce n’est qu’un début. »