Téo Roy vient de revenir des Jeux du Canada. Avec son équipe, dans la catégorie handibasket, il a obtenu la 7e place sur 9. Une belle victoire. Et voici pourquoi.

Par Marie BRECKVENS

Un léger goût de trop peu, mais surtout la fierté d’avoir participé à la compétition de basketball en fauteuil roulant. C’est avec ce sentiment que Téo Roy est revenu au Manitoba, après avoir participé aux Jeux du Canada qui se sont déroulés du 15 février au 3 mars 2019, à Red Deer, en Alberta.

« Si on avait pu avoir une plus haute place que 7e, ça aurait été mieux. Avec notre équipe, on s’est dit : On veut pas finir un tournoi à la dernière place. On veut au moins avoir quelque chose qui est bon. Alors, on est finalement assez content avec cette 7e place. »

Téo, âgé de 13 ans, élève à l’école Précieux-Sang, n’est pas prêt d’oublier cette expérience formatrice, et sûrement inspirante pour l’avenir : « Quand je pense aux Jeux du Canada, je me dis que c’est quelque chose de très grand pour les athlètes du Canada. Avoir eu l’occasion d’y aller à mon âge, c’était extraordinaire. Et le fait que je vais pouvoir y aller encore, c’est excitant. J’ai découvert aussi beaucoup d’autres sports. Je n’avais jamais vu de la ringuette de ma vie. J’ai vu aussi mon premier match de boxe et une compétition de patinage de vitesse. C’était juste génial. »

C’est la première fois que Téo participait à ces jeux dans la catégorie handibasket. Depuis sa naissance, Téo est atteint d’une maladie appelée l’arthrogrypose : « Lorsque je dis le nom de ma maladie, les gens font toujours une drôle de tête. La même tête que lorsque je mentionne la race de mon chien, un schnoodle. Ça les étonne. Moi-même ça m’a étonné. Au début, je me demandais : C’est un chat qui aime les nouilles? (rires) »

L’humour, c’est d’évidence la première caractéristique qui saute aux yeux lorsqu’on rencontre Téo. Puis, s’impose son côté actif. « Si tu demandes à mes amis, ils diraient probablement que je suis actif. C’est une chose que tout le monde dit. Je sais, c’est tout simplement moi. C’est ma manière de me comporter. Je ne peux pas juste m’asseoir et ne rien faire. J’ai besoin d’être actif. Depuis que j’ai trouvé des sports que j’aime beaucoup, ça m’aide à être actif. Parfois quand je suis seul, j’ai une heure devant moi, je vais jouer au mini stick ou trouver une façon de jouer au football. Je joue au golf dans mon salon, par exemple. »

L’arthrogrypose est une maladie congénitale qui se manifeste par une raideur au niveau de différentes articulations. Cette pathologie empêche Téo de se mouvoir sur ses deux jambes : « Je l’ai acceptée. Je me dis : Ok j’ai ça pour le reste de ma vie. Je vais juste avoir besoin de travailler avec. Et je suis assez bon à travailler avec. Je peux marcher avec des béquilles, ou me déplacer en chaise roulante ou à genoux facilement. Je ne demande pas beaucoup d’aide. Je me suis habitué à me déplacer comme ça. »

Depuis ses 4 ans, Téo Roy joue au sledge hockey. Dès ses 5 ans, Téo Roy a commencé le basketball en fauteuil roulant. Il espère qu’un jour, sa discipline de prédilection le sledge hockey soit reconnue aux Jeux du Canada : « J’aime beaucoup le hockey. Si je devais choisir, je prendrais le hockey. Mais j’aime encore assez le basketball pour continuer.

« Au hockey, je suis dans l’équipe des Manitoba Battling Bison. On pourrait dire les bisons batailleurs. Toutes les provinces n’ont pas une équipe. Alors ce n’est pas un sport qui est aux Jeux du Canada. Ça prend longtemps pour savoir comment jouer. Comme j’ai commencé très jeune, j’ai acquis certains automatismes. »

Le rêve de Téo? Participer aux Jeux paralympiques. « C’est vraiment mon rêve. Je voudrais être un athlète pour le sledge hockey ou le basketball et après ça être un coach pour l’un de ces deux sports. Si je continue avec mon équipe, je pourrais aller dans une université pour le sport. Et puis essayer d’aller dans une équipe junior nationale, et puis l’équipe nationale. C’est beaucoup de pratique. Et puis un jour où l’autre, tu y arrives… »