Dans une récente note, l’Association canadienne de santé publique reconnait le jeu libre comme un droit de l’enfant et un élément essentiel à la santé et au bienêtre durant l’enfance et la jeunesse. Elle parle même de réduire les obstacles qui limitent les occasions de jouer librement à l’école et dans les quartiers de nos tout-petits.

Par André MAGNY (Francopresse)

 

Il y a 50 ans, paraissait le célèbre ouvrage Libres enfants de Summerhill, qui relatait l’aventure, près de Londres, de l’école autogérée et fondée par le psychanalyste Alexander S. Neill. À Summerhill, une large place était faite à la liberté et au respect de l’autre. Un demi-siècle plus tard, le concept de liberté est repris. Cette fois-ci, l’Association canadienne de santé publique (ACSP) parle des bienfaits engendrés sur la santé physique et mentale des enfants par la pratique du jeu libre.

Dans un document d’une douzaine de pages, l’ACSP, qui se présente comme « porte-parole national indépendant et défenseur fidèle de la santé publique », définit le jeu libre comme étant l’occasion pour les enfants de suivre « leurs instincts, leurs idées et leurs intérêts sans se voir imposer un résultat. Ce type de jeu peut inclure des formes de jeu comportant des défis et fournit des occasions d’explorer des frontières, ce qui permet aux enfants de déterminer leurs propres limites dans une variété d’environnements naturels et bâtis. »

Cette définition est en quelque sorte la prémisse de quelques recommandations touchant les petits de deux, trois ou quatre ans voire un peu plus vieux.

Laissez-les bouger!

S’ils ne peuvent l’imposer, les adultes peuvent toutefois faciliter le jeu libre pour le bienêtre des enfants.

Les avantages associés au jeu actif à l’extérieur sont également recommandés par divers organismes comme ParticipAction ou encore le Conseil des médecins hygiénistes en chef pour le Canada. De plus, selon le Dr Frank Welsh, directeur des politiques de l’ACSP, des spécialistes comme Mariana Brussoni, professeure en pédiatrie et santé publique à la Faculté de médecine à l’Université de la Colombie-Britannique, sont convaincus que des aires de jeu utilisant des matériaux naturels favorisent davantage le développement des enfants plutôt que des aires de jeu high-tech. Un boisé serait un bon exemple d’endroit pour le développement du jeu libre tout en faisant preuve d’une certaine prudence. Il ne s’agit pas de perdre de vue nos enfants pendant trois jours!

Pour le Dr Welsh, la santé mentale et physique, l’attention et l’apprentissage en classe ainsi que la résilience sont quelques facteurs qui augmentent chez l’enfant grâce au jeu libre. Celui-ci est « l’affaire des enfants ». Le directeur des politiques de l’ACSP estime que trop d’adultes « ont oublié ce que le jeu devrait être. Ils sont enclins à trop mettre de règles, à planifier le jeu dans un horaire serré et à intervenir trop rapidement quand deux enfants interagissent. »

Toujours selon l’ACSP, attention au désir de réduire à tout prix les risques de blessure liés au jeu! Cela peut « limiter les expériences de jeu et les avantages qui s’y rapportent. »

L’ACSP félicite d’ailleurs les conseils scolaires, les municipalités, les pouvoirs publics et les organisations non gouvernementales qui prennent des mesures concrètes pour améliorer l’accès des enfants au jeu libre.

La recette est donc simple : entre deux mojitos cet été, suffit de se rappeler notre enfance d’avant les tablettes électroniques et donner les mêmes possibilités de s’amuser librement à nos enfants!